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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Un parcours photographique de Tierr B. à la Galerie Pierre-Alain Challier


Une nouvelle galerie dans le haut marais au design soigné et à l'ambiance apaisante.

Nous passons par là, un homme essaye de sortir par la mauvaise porte, nous entrons, il sort, et voilà que l'on découvre doucement et tranquillement dans une ambiance feutrée les photographies deTiery B. Du noir et blanc translucide, resplendissant. C'est à la fois le lieux et les photographies qui se prêtent au jeu des ombres et de la lumière et qui permettent de se plonger dans ce parcours photographique ma foi assez réussi avec quelques très belles pièces que vous allez de ce pas découvrir d'ici peu. Quelquesauto-portraits également et puis cette fraîcheur de prise de vue, cette spontanéité ou ces jeux de contrastes qui laissent deviner, laisse découvrir à l'oeil et à la pensée les éléments suggérés...

Et je n'ai aps trouvé de photographies à vous présenter donc il vaut mieux que vous déplaciez, une belle ballade que d'errer dans ces coins, c'est juste en face de la galerieThaddaeus Ropac.

Galerie pierre-alain Challier (à compter de Mai 2008)
8 rue Debelleyme - 75003 Paris
Tel : 01 49 96 63 00

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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Dionisio Gonzalez et interdictory spaces à la Galerie Xippas



Cette exposition est ambivalente car si d'un point de vue graphique, photographique elle est très réussie et l'on ne peut que reconnaître la maîtrise et 'art de la composition deDionisio Gonzalez qui avec ces photographies nous révèle un nouveau monde : celui des favelas de Rio tels qu'ils sont et tels qu'ils pourraient être... En effet, dans le dépliant explicatif de l'exposition Interdictory Spaces, on peut lire : " La construction de ces bidonvilles n'a subit aucune planification urbaine et s'est développée selon une logique toute particulière, liée aux nécessités individuelles. Leurs habitants y sont leurs propres architectes et leurs abris construits avec des matériaux recyclés sont en perpétuel changement. Lors de son arrivée au pouvoir en 2002, le président brésilien Lula déclarait vouloir favoriser la reconnaissance de la propriété aux habitants des Favelas. Pourtant différents plans de reconstruction urbaine tendent à raser la majorité de ces bidonvilles pour les remplacer par des constructions fondées sur les structures verticales de l'habitat social collectif. C'est dans cette perspective que Dionisio Gonzalez tente d'imaginer des alternatives à ces démolitions, en proposant une reconstruction qui améliorerait les conditions de vie précaires de ces habitants, tout en restant sensibles aux habitudes et coutumes de ses habitants".

C'est là que je ne comprends plus bien où si même je comprends je ne peux, veux m'aventurer. C'est vrai qu'il a du passer beaucoup de temps là-bas, s'immerger dans ces favelas, apprendre à vivre à la manière de ces habitants, peut être... Mais j'ai quand même beaucoup de mal avec ce quiest indiqué ci-dessus et notamment "tout en restant sensibles aux habitudes et coutumes de ses habitants" comme si les habitants des Favelas avaient choisis ce mode de vies, ces conditions de vie précaires et sans avenir, de vivre entassez les uns sur les autres, dans des conditions denon-droit assez exceptionnelles , un microcosme où je ne sais si nous pourrions vivre longtemps... dans des conditions d'hygiènes souvent déplorables,... qu'on se le dise, les Favelas deRio et d'ailleurs ne sont pas fait pour durer au départ et s'il dure c'est qu'il ne semble pas y avoir d'autres alternatives.



Alors, pour l'intention de Lulla, je suis évidemment  bien en phase mais  ce type de projet architectural me semble plus qu'utopique, joli sur le papier mais illusoire dans la réalité voire même énervant... même si "au-delà de la dimension esthétique abordée dans cette ?uvre, il faut également y lire son aspect social. L'engagement de l'artiste s'est d'ailleurs concrétisé à travers son implication auprès des administrations locales afin de trouver des moyens à la matérialisation de ses bâtiments, ceux-ci étant notamment conçus pour abriter des centres sociaux destinés à améliorer la communication entre les populations locales".

On peut lire dans Libération du 11 août 2007 : "Des paroles : «Sous notre gouvernement, les pauvres seront traités comme des êtres humains.» Et de l'argent : 2,6 milliards d'euros. Samedi dernier, le président brésilien a lancé un chantier ambitieux. L'urbanisation et l'assainissement des eaux des favelas, les bidonvilles de la capitale Brasília et de douze autres régions. Le mois dernier, le leader de gauche, Lula, réélu en octobre à la tête du Brésil, avait déjà annoncé le programme dans les Etats les plus peuplés du pays : le Nordeste pauvre, São Paulo, le Minas Gerais et Rio de Janeiro. «Nous allons apporter de l'asphalte, de la lumière, des espaces de détente, pour alléger les souffrances de millions de Brésiliens», a déclaré le Président en lançant le projet.
Mortalité infantile.  Au moins 12,4 millions de Brésiliens vivent dans des favelas, en périphérie des grandes villes. Rio compte à lui seul 752 favelas où vivent 1,5 million d'habitants, soit 20 % de la population de la ville. L'assainissement des eaux y est une priorité en raison de son impact sur l'environnement et la santé, en particulier sur la mortalité infantile. «La couverture de ce service public est encore précaire, y compris dans des régions aisées, explique à Libération Márcio Fortes, le ministre de la Ville, qui pilote le projet. Seuls 53 % des domiciles brésiliens sont raccordés au réseau de collecte d'égout. Ce taux tombe à 35 % si on compte les foyers qui bénéficient également du réseau de traitement des eaux usées. Nous allons étendre ces services à toute la population, en donnant la priorité aux favelas. Nous allons également dépolluer les bassins hydrographiques dans lesquels les égouts sont déversés et généraliser l'accès à l'eau courante et potable, qui parvient aujourd'hui à plus de 83 % des foyers.»
Autres travaux prévus dans les favelas, selon le ministre : l'extension du réseau électrique, l'ouverture de rues et des travaux d'amélioration de l'habitat précaire. Priorité : reloger les populations pauvres qui occupent les «zones à risques», sujettes aux inondations ou aux éboulements de terrains. "

Allez cependant voir les photographies de Dionisio Gonzalez, elles sont très réussies et elles ont au moins le mérite de mettre en exergue la réalité des Favelas

Galerie Xippas
108, rue Vieille du Temple - 75003 Paris
Tel : 01 40 27 05 55

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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Pérou, chemins perdus de Juan Manuel Castro Prieto



C'est en 1990 que Juan Manuel Castro Prieto part à la découverte du Pérou de ses rêves, qui depuis son enfance l'attendait. Son modèle, c'est Martin Chambi un photographe indien aymara du début du siècle qui a immortalisé les indiens dans son studio de Cuzco. Dans sa première embardée là-bas il va aller faire des tirages des plaques photographiques laissées par Chambi, un grand bonheur pour lui et il emporte pour se faire son dernier stock de papier "Record rapid" , un papier au chlorure de bromure qui semble être considéré pour un des très très bon papier mais qui ne se fait plus.


Il repartira là-bas plusiseurs fois et notamment en 1997 avec Alejandro Castellote qui fait la magnifique préface du livre Pérou, chemins perdus en nous faisant un petit peu "Vivre l'expérience latino-américaine - comme Alavaro Mutis la nomme - [qui] est la clef qui permet de comprendre". C'est notamment qu'"après avoir voyagé dans un pays d'Amérique latine, le réalisme magique, ou le surréalisme, conserve son pouvoir de fascination, mais le voyageur dispose désormais d'éléments mettant en rapport la magie avec le quotidien : il découvre que ce qui est authentiquement fascinant, c'est la simplicité avec laquelle les habitants assument et gèrent ce qui échappe à leur entendement. L'idée que la fatalité est l'un deséléments-clefs des destinées individuelles, nous la partageons aussi, nous autres catholiques, bien qu'elle soit en parfaite contradiction avec la philosophie individualiste dessociétés occidentales. Et c'est une différence de taille. une bonne partie des déséquilibres ressentis par le touriste occidental lors de son séjour en Amérique latine est la distance colossale qui sépare sa vision rationnelle du monde de celle des natifs."



Partez à la découverte de leur périple, de leurs rencontres, des histoires merveilleuses et fantastiques de "l'oncle" Oscar Arce, de la vision très personnelle de Juan Manuel Castro Prieto du Pérou et de la manière qu'il a de prendre ses photographies, de suspendre le temps et même parfois de faire un retour en arrière,  de figer l'absolu en l'espace de quelques secondes.



En tout cas, profitez de la visite en ligne proposée par Juan Manuel Castro Prieto avant de vous procurer son très beau livre

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John Davies, The British Landscape à la Galerie VU



Une rétrospective sur le travail de John Davies en Angleterre (1978 à 2005), un des rares photographe paysagiste anglais qui a su saisir l'ensemble de l'Angleterre et de son évolution entre le monde de la ville et son urbanisation ronflante et la campagne et sa quiétude toute naturelle et puis ces entre deux qui permettent de se croiser.

Je ne pense pas avoir vu autant de nuances de gris dans des photographies.

Elles rendent possible l'immersion totale dans l'Angleterre, enchevêtrement urbain étonnant et parfois dirait-on incontrôlé ou se mêle de manière intime ancien et nouveau, des constructions qui s'entrechoquent, une église au milieu d'une zone de périphérie urbaine, un immeuble de X étages au milieu d'un quartier résidentiel, un garage à voiture qui jouxte une demeure sociale, un pont qui passe au-dessus de maisons,... Et puis la campagne et les villages environnant, souvent une vision qui prend de la hauteur toute en plongée vers l'horizon, vers une nouvelle histoire qui se construit, une vision de la ville et de la campagne pleine d'espace et d'air pur. Des espaces de vies à l'anglaise comme cette photographie exceptionnelle (l'une de mes préférés) du football au milieu des centrales... ou encore celle ci-dessous par exemple



Retrouvez les photographies de John Davies sur le site de l'Agence VU

C'est toujours un moment de plaisir que descendre les marches de la Galerie VU et se laisser guider par le lieu. Par contre dépêchez-vous cela se termine le 19 janvier prochain....

Galerie VU
2, rue Jules Cousin - 75004 Paris
Tel : 01 53 01 85 81
 

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Mirages et solitudes de Gérard Macé



Partez à la découverte de l'univers de Gérard Macé. Il parcourt les villes de son pas et chemin faisant, il glane de ci de là des moments et les associent à des réflexions personnelles pertinentes. Un regard sur le monde proche qui nous entoure qui sort de l'ordinaire. A regarder rapidement ces photographies anodines, vous n'y trouverez apriori que peu de choses; c'est un peu le paradoxe de la composition du livre. Un premier passage rapide peut être puis on tombe sur les légendes qui accompagnent quelques unes des photographies et alors, là s'ouvre un autre monde plus dense et plus personnel mais également ouvert sur le monde et sur la vie.

Il faut prendre le temps de regarder, d'humer les textes et les images qui déjà d'un autre temps ne sont plus. Mirages photographie d'un instant T qui disparaît à jamais mais qui est figé dans la mémoire de la photographie, dans celle de notre esprit aussi qui reconstruit son histoire à travers lemedium, qui en recompose certaines bribes du moins.

Une réflexion sur la condition de mannequin, des ces êtres parfois presque humain qui compose notre quotidien pour nous renvoyer une image presque parfaite de nous : s« Ni chair ni poisson, les mannequins sont les derniers avatars des sirènes, qui flottent entre deux eaux dans les transparences et les reflets de nos vitrines. Ahuries de se retrouver dans nos villes, soumises aux caprices de la mode qui leur rend une apparence humaine, mais qui annonce peut-être la fin de leur adolescence millénaire. Parfois sans visage et sans bras, elles se déguisent aussi en bustes de couturière, mais je préfère des mannequins plus complets, des effigies moins tronquées, en un mot des figures plus aguichantes, dont le réalisme qui n'omet aucun détail est si troublant quand elles sont nues, car leur corps sans défaut est lisse entre leurs jambes, comme si les sirènes sorties de l'eau avaient retrouvé tous les attributs de la féminité, sauf un.»

Une autre sur la condition de la femme avec cette photographie prise en 2002 au Yemen, à Sanaa : "A défaut de la femme, c'est la ville elle-même qui exhibe son corps et ses parures, qui séduit le passant, fait miroiter des promesses qu'elles ne peut pas tenir, de même que tout Européen éveille des rêves de partance dans le coeur des jeunes filles, dont elles doivent aussitôt faire leur deuil. On se frôle, on s'effleure, on se croise du regard et l'on essaie d'éviter la frustration, car la tradition nous enchaîne avec des anneaux invisibles, aussi sûrement qu'avec des bracelets de cheville"



Ici, le texte parle de lui-même : "Etait-il encore vivant cet homme enroulé dans un rideau, comme d'autres dans leurs rêves ou dans leurs draps ? Le visage creusé par la fatigue, l'ivresse ou la drogue, il donnait l'impression d'avoir fabriqué son propre reliquaire ou d'avoir tissé une chrysalide pour renaître en momie inca comme celle qu'on promenait une fois par an dans la capitale, le visage recouvert d'or. C'est quand j'ai vu sa poitrine se soulever légèrement que j'ai pu arrêter ma propre respiration, pour appuyer sur le déclencheur".

Enfin une réflexion sur les apparences parfois trompeuses, parfois vivantes et mouvantes égalemnt, un deuxième ou xième monde qui s'offre à notre regard : "Le poète anglais W.H Auden en fait la remarque dans ses Essais critiques : "Reflétés dans un miroir, une pièce ou un paysage semblent plus solidement installés dans l'espace que si on les regarde directement". La raison en est simple : c'est que le monde des miroirs est incorruptible, car on ne peut ni le souiller ni le saccager, encore moins sauter dedans à pieds joints. Dans l'univers de nos villes, les reflets innombrables ajoutent encore à la complexité du réel, d'autant que les parois de verre et les miroirs ont pris des aspects imprévisibles. Il leur arrive même d'épouser la courbure de la terre : c'est ainsi qu'àBarcelone, sous l'auvent d'un immeuble neuf, en bord de mer, j'ai eu l'impression en levant les yeux de voir marcher les hommes des antipodes, étonné comme toujours qu'ils n'aient pas la tête en bas "

Voilà, une invitation à la lecture du texte et des photographies de Gérard Macé

Plus de détails sur la biographie de Gérard Macé sur le site Internet des éditions Le temps qu'il fait

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