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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Version de l'automne 2007 avec Purpose 6, le webmag photographique



Photo : DR

Alors tout d'abord pour ceux qui ne connaissent pas, je vous conseille vivement, lorsque vous aurez lu le volume 6 de faire un saut en arrière et de lire les volumes 5, 4, 3, 2, 1 de cewebmag photographique. Pour ceux aussi qui trouve cela bien, voire très bien vous pouvez faire un don et les partenariats sont également recherchés par PaulDemare.

Bon pour ce qui est de ce numéro, il est question de mémoire. Vaste sujet que celui-ci abordé sous différents angles et notamment "sur le fait que la mémoire opère un travail, longtemps après la production des images et leur diffusion. Loin d'être figée, elle participe aux mouvements de l'histoire, personnelle ou collective, que nous portons comme un emblème et un fardeau, et qui est la part fondamentale de notre identité". D'ailleurs à ce propos, je vous conseille la lecture de l'espace du scribe de David Brunel (format PDF).


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C'est avec les photographies de Brigitte Lustenberger et de "What You See" que le parcours commence, des photographies empreintent d'une simplicité déconcertante et d'une force immanente, l'oeil du photographe est ce médium par lequel passe des moments, des lieux, qui ont existé, qui ont disparu, qui peut être n'ont jamais été. Différences de perceptions entre les êtres, recueillement et incompréhension aussi, la simplicité et le libre arbitre au coeur de cette visions


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On continue avec la série Villa Zaira de Polaroids pris entre 1962 et 1973 par Carlo Mollino. Au départ, celui-ci est architecte et ingénieur à Turin mais également passionné de photographie. Avec ses portraits c'est un regard sur son univers auquel il nous convie; un regard passé sur une époque, il reste ces fragments d'intérieur, de nudité, ces femmes aux parures qui s'étalent, cette lumière qui surgit et . Il y a eu en début d'année une exposition surMollino à la Galerie Civique d'Art Moderne et Contemporaine de Turin ainsi qu'au Château de Rivoli (Musée d'art Contemporain) sur Mollino.

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Avec La pelle dell'anima (la peau de l'âme) de Fulvio Rosso, on s'aventure sur un autre terrain de la mémoire qui pourrait rappeler de mauvais souvenirs, il n'en est rien, c'est la découverte de vêtements de paysans du début du siècle enfouis, des vêtements, ce sont presque des êtres à part entière, ces photographies sont un peu le reflet de ces vies passées, de leurs conditions et la détérioration des étoffes est partie intégrante de cet état, le regard du photographe invite à la recherche, à l'observation, il est parfois un archéologue contemporain qui arrête le temps laissant à d'autres le soin d'effectuer le travail de mémoire qui peut être associé.


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Avec Obsession de la lévitation, travail photographique sur Yves Klein on ne peut que se réjouir moi le premier et tant d'autres d'avoir en quelque sorte une petite suite à l'exposition Yves Klein organisé il y a peu par le Centre Georges Pompidou qui étai déjà riche en oeuvres et en explication sur les différentes périodes abordés de cette vie fulgurante. J'avais à l'époque acheté la carte postale de la photographie ci-jointe, le jeté dans le vide, impressionnant

En exergue, cette citation d'Yves Klein : "L'homme ne parviendra à prendre possession de l'espace qu'à travers les forces terrifiantes, quoi qu'empreintes de paix, de la sensibilité. Il ne pourra vraiment conquérir l'espace ? ce qui est certainement son plus cher désir qu'après avoir réalisé l'imprégnation de l'espace par sa propre sensibilité. La sensibilité de l'homme est toute puissante sur la réalité immatérielle. Sa sensibilité peut même lire dans la mémoire de la nature, qu'il s'agisse du passé, du présent ou du futur ! C'est là notre véritable capacité d'actionextra-dimensionnelle ! "

Des photographies des oeuvres, de lui, de Paris immuable derrière le sacré coeur avec quelques écrits; j'aime bien la série Saut dans le vide. Leporto-folio ayant été réalisé en relation avec les Archives Yves Klein.

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Avec J'avais huit ans de Françoise Huguier, c'est un retour douloureux au Cambodge qui s'effectue, 50 ans après l'avoir quitté: "C'est en apnée, en décembre 2003, que je suis partie à la rencontre de l'enfant, qui autrefois, avait goûté l'insouciance de la vie au coeur des plantations; j'ai retrouvé cette fillette de huit ans que j'étais autrefois prisonnière duViêt-minh et des Issarak ". C'est également pour elle un moyen de revenir vers sa mère, de communiquer avec elle sur cet espace-temps dans lequel elles ont évolué ensemble, longtemps déjà. Chronique d'un passé douloureux retrouvé, retour en 1951, date de sa libération, les lieux n'ont pas changé, seule la végétation est là pour les recouvrir, pour reprendre ses droits


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Identification d'une guerre de Marc Garanger est un approfondissement d'une exposition que j'avais vu il y a quelques temps dans la galerie Chambres avec Vues sur la prise de photographies, de portraits pour l'armée, en 1960, de femmes algériennes. Les portraits sont parlant d'eux-mêmes, vifs, étonnant, puissants, reflet d'un monde qui se met littéralement à nu par obligation, un monde caché qui se révèle alors par obligation. De plus, on peut retrouver ce qui n'était pas le cas dans l'exposition quelques portraits masculins tout aussi intéressant. Retour sur un passé que la mémoire française a encore du mal à accepter.

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Hervé Jézéquel et De mémoire de pierre revient avec ce regard de collectionneur sur un monde brut, fantastique au demeurant, celui des pierres, objet mémoriel par excellence, reflet du temps qui passe et de son glissement serein, le long processus du flux et du reflux, la permanence des choses ou du moins de certaines, les résurgences d'un passé révolu avec ces mégalithe ou ces dolmens, on se replongera quelques instants dans Le Rameaud'Or de James George Frazer et "la recherche de l'origine magique de tous les rites et la trouve dans le sacrifice du roi prêtre" qui d'ailleurs est repris de manière imagée dans La caverne du souvenir d'Andreas.


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L'Unité INSERM U913 et son Imagerie du Système Neuronal Entérique clôture le numéro 6 de purpose avec des photographies parfois étonnantes de notre fonctionnement interne, de notre corps humains, les évolutions en matière d'imagerie médicale rendant ce travail étonnant. Un monde à part se dévoile, un monde intérieur peu encore connu, une mémoire du vivant en évolution, au travail en quelque sorte...

Bon vous l'aurez compris, c'est une belle aventure que de feuilleter en ligne le numéro 6 de Purpose alors allez-y, c'est enrichissant

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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Nord d'Aymeric Fouquez à la Ville ouverte




J'ai été attiré par la photographie en exergue sans trop savoir de quoi il était question. J'avoue que j'ai été quelque peu déçu par les photographies présentées  qui ont été prisent dans le Nord, la Somme et le Pas-de-Calais. Elles son censées évoquées les lieux où ont eu lieu des affrontements sanglants lors de la première guerre mondiale, la célèbre der des ders qui d'après Wikipedia
a fait :

Les chiffres indiqués sont vertigineux... L'univers de Tardi rend également bien cette atmosphère particulièrement horrible de la première guerre mondiale avec notamment « La Fleur au fusil», « C'était la guerre des tranchées» et « Le der des ders ».

 

 

De là à dire que le rendu des photographies est de même nature, il y a un gros écart ; on lit que « le photographe nous invite à une réflexion sur le paysage, à savoir comment s'inscrivent ces « parcelles » particulières, presque un siècle plus tard sur le territoire souvent hostile des grandes plaines agro-industrielles du Nord de la France ».

 

 

 

Eh bien je ne suis pas spécialement convaincu que cette réflexion puisse réellement aboutir grâce à ces photographies?.

 

 

 

Il n'empêche, aller juste voir le lieu qui est de façade tout à fait exceptionnel, j'aime beaucoup en tout cas. En outre, on notera que l'association la ville ouverte est un : « lieu de création, de diffusion et de réflexion sur la ville et l'architecture, l'association Ville Ouverte rassemble et fait vivre une documentation de grande qualité pour promouvoir la connaissance de la ville et de son histoire à travers le médium photographique ».


Cela se passe dans le cadre des Rencontres photographiques du 10ème arrondissement du 16 octobre au 30 novembre

Ville Ouverte
Les Bains Douches
5 rue Legouvé - 75010 Paris
Tel : 01 46 07 10 84

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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Nouvelles collections photographiques au centre Pompidou (2003 - 2007)


Au centre Pompidou, c'est la découverte des nouvelles acquisitions de photographies qui sont présentées ici sous différents thèmes en passant par une embardée surréaliste avec quelques photos de man ray dont la fleur solaire qui servira à l'illustration de l'oeuvre de Breton, dora maar et de la poupée d'Hans Bellmer mais également d'autres comme la photographie de Valérie Belin qui est plus contemporaine et que l'on voit souvent à la Galerie Xippas ; la photographie de l'âne sur sa barque de Paola Pivi est presque onirique.


Ensuite c'est la chose exorbitée où ce qui est mis en exergue c'est : "La nature qui parle à l'appareil est autre que la nature qui parle à l'oeil" écrivait Walter Benjamin dans sa Petite histoire de la photographie en 1931".

Puis viennent les voies de l'expérimentation avec les fragments de passages des piétons pris en photographies, mécanique ondulatoire d'un autre genre suivi du réalisme poétique avec Brassai, mais aussi des photographies de RaymondDepardon sur les centre de détention et ce regard qui est presque devenu technique à un moment ou plus encore de Martin Parr que l'on a vu il y a peu à la Galerie Kamel Mennour ou ailleurs avec ces photographies d'anglais à la plage, la glace qui dégouline sur les joues et genoux des enfants

Dans la série "Documents contemporains" que je n'ai pas apprécié plus que ça sauf pour la partie de Frank Breuer et de sa série sur les panneaux photographiques. Enfin, l'exposition se termine par "Histoire, mémoire" où ce sont les rapports à la mémoire qui sont mis en avant avec notamment la photographie deShimon attie qui projette des " images d'archives sur les maisons de l'ancien quartier juif de Berlin, imprégnant l'architecture d'une expérience humaine où se croisent histoires individuelles et mémoire collective" qui impresionne. Véritable pont entre le présent et le passé.

Au centre de l'exposition, dans la galerie des portraits, la photographie impressionnante de Zhang Huan, Family Tree, 2000, qui représente un homme en transformation alors que l'on écrit sur son visage en continu des phrases, le résultat est surprenant, avalement de personnalités au rendez-vous


Somme toute, une exposition composite qu'il est intéressant d'appréhender de manière aléatoire en découvrant ou revoyant quelques photographies deWalker Evans , Brassai mais également plus contemporaine avec par exemple une photographie contemporaine de Stéphane Couturier que j'avais très récemment découvert à la GaleriePolaris


Espace de déambulation mêlant approche contemporaine et moderne, voire ancienne, parcours photographique où l'on peut côtoyer des noms illustres et connus de tous et d'autres moins à côté d'autres noms moins connus ici mais plus ailleurs et voire des inconnus tel ce cliché surréaliste "A la bonne fortune".

Partez en ballade photographique et laissez-vous aller dans ces salles qui sont là pour vous jusqu'au 7 janvier 2008

Centre Georges Pompidou

Dans la partie Musée, niveau 4

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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Franck Juery à la Galerie Philippe Chaume



Courrez, volez à la Galerie Philippe Chaume, une exposition annulée, je ne sais pas ce que l'on perd mais en totu cas, je sais ce que l'on gagne, c'est Franck Juery eh oui découvert par moi il y a peu à travers Poursuite Editions (dommage que l'on ne puisse pas acheter un livre de lui d'ailleurs) le voici qui expose en grand ses petites photos-montages Ni-napermettant de confronter sa vision de l'Homme et de l'absurdité quelque part ou plutôt de l'étonnement et de la capaicté de rêve que nous avons tout un chacun; face au cahier d'écolier nous avons tous eu cette sensation d'ennui qui effleurait, qui laissaient notre esprit errer dans les limbes et voilà que sort de ce chapeau de rêves des dessins,d es photos d'hommes, de femmes, d'objets hétéroclites, étranges et familiers, simple composition ou suite, désuet... un monde en soi qui naît dans les rivages du flou et du monde de l'immensément petit, un homme contre des allumettes, un mouton, un arbre bizarre à 5, 4 ou 3 boules... l'univers de Franck Juery se doit d'être découvert et apprécié à sa juste mesure, c'est beau et simple, je vous vous le dit tout aussi simplement; un univers à part entière

Visiter le site Internet de Franck Juery et ses sublimes Portofolios

Et puis cela permet aussi de voir quelques photographies de Jean-Philippe Baert qui avec Persistances interroge sur le monde photo-génique, télévisuelle, il a développé un procédé permettant de capter les images qui défilent et le résultat peut être surprenant, parfois un morceau de portrait, qui se compose ou décompose au gré des prises, interrogations sur un medium déjà vieillissant mais par lequel passe le flux, les flux de manière ininterrompues et continues. vient ensuite l'interrogation sur les nouvelles technologies avec la notiond'écran-barrière, d'écran-protection

A vous de voir et d'entendre ces bruits télévisuels et ces rêves de papier qui se matérialisent

rendez-vous à la Galerie Philippe Chaume
9, rue de Marseille - 75010 Paris
Tel 01 42 39 12 60

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Gabriel Jones à la Galerie Lacen



Difficile de se faire une opinion bien tranchée à travers l'exposition présentée à la Galerie Lacen de Gariel Jones.

En effet, seules 5/6 photographies sont présentées ce qui est peu et beaucoup me direz-vous! J'en conviens amplement mais cela dépend également des photographies et de ce qu'elles racontent. Gabriel Jone,s fait partie, avec cette série du moins, pour moi des photographes où si l'on veut comprendre leur travail, il faut se plonger dans le projet qu'il y a derrière, au minimum dans la petite présentation jointe généralement à l'exposition. Sans cela, les photos ne se suffisent pas à elle-même. Enfin évidemment mais ne pas les mettre complètement en perspective et cela perd perd de son sens.
Donc, il faut se rapprocher du texte rédigé par Charlotte Lorant : "Ses photographies sont des images plausibles mais comme décalées, hors du temps et de l'espace de prise de vue, où se heurtent l'absurde et le réel. La juxtaposition de ces éléments construit une complexité visuelle ancrée dans la réalité quotidienne mais aussi distante de celle-ci. Le va-et-vient entre l'aspect d'instantané de photos de rue ou de paysage et la mise en scène donnent à ces images leur étrangeté et leur force de séduction jouant de la tension entre le familier et l'étrange".

Sans ces éléments, je suis perdu et même avec ces éléments je ne suis pas encore véritablement convaincu par son travail, cela ne me parle pas vraiment je dois dire. CharlotteLorant le dit d'ailleurs lorsqu'elle continue en indiquant : " Ces images posent le spectateur dans une situation double : à la fois impuissant à dénouer totalement les tenants et aboutissants de l'histoire qui se trame dans le cadre restreint de l'image mais aussi actif, puisque la circulation de sens énigmatiques instaure nécessairement un dialogue autour de chaque scène. A chacun de scruter l'image qui dans les coins, derrière un bosquet, à l'angle d'un mur révèle ses surprises et soulève des énigmes".

Donc dans ces cas là, si vous voulez vous faire une idée, passez à la galerie c'est un très bel espace, on pourrait aménager cela en appartement, juste la dimension qu'il me faudrait pour commencer.. quoique cela manquerait quand même de lumière à mon avis...

Vous avez un peu de temps, l'exposition a débutée samedi et est en place jusqu'en janvier 2008

Sinon, sur le site de la Galerie, on peut retrouver quelques oeuvres d'Olivier Metzger dont quelques oeuvres sont également accessibles sur la Galerie le Bleu du ciel et les light boxes de MASLEN & MEHRA

Galerie Lacen
57, rue de Bretagne - 75003 Paris
Tel : 01 76 56 34 39

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