BLOG CULTUREL
Chandigarh de Stéphane Couturier à la Galerie Polaris
La Galerie Polaris a changé de crémerie, pas très loin vu que c'est presque juste en face mais quand même et puis d'ailleurs tant mieux car il y a plus d'espec, on se sent plus à l'aise, il fait bon vivre et avec les photographies de Stéphane Couturier sur Chandigarh, c'est avec un espace rempli de couleurs et de détails que l'on découvre, pour ma part, ces oeuvres.
Il y a du Corbusier dans ces photographies, dans cette architecture géométrique prise en flagrant délit par l'oeil du photographe qui scrute les mutations urbaines tout autour de la planète. Elles sont belles et simples ces photos, lointaines et proches à la fois dans la mesure où on est presque ici, chez nous mais non, on est là bas, avec parfois l'envers du décors qui pour être allé là-bas, en Inde, une fois mais pas dans la même région n'est pas aussi serein et beau que ces photographies. L'envers de l'apparence, c'est rarement joli, on oublie trop souvent cet état de fait inhérent à une développement à deux chiffres, l'aspect purement frontal ne doit pas nous faire oublier ce qui se cache derrière toute cette effervescence.
A ce propos, je lisais dernièrement dans Le Monde du 1er novembre 2007 : "The Observer du 28 octobre décrit le dur labeur imposé aux enfants. Des journées de travail de 15 heures, sans rémunération ou presque. Ceux arrivés il y a trois ans touchent 25 euros par mois. « Le contremaître m'a expliqué que, comme j'étais en apprentissage, je n'étais pas payé », témoigne l'un d'eux.
(...)
D'après les ONG, 60 millions d'enfants travailleraient illégalement en Inde. Selon les Nations unies, leur travail représenterait 20 % du produit intérieur brut local. Les enfants sont recrutés par des intermédiaires qui sillonnent les villages pauvres des États de l'est du pays, pour convaincre les familles d'envoyer les leurs apprendre un métier « à la ville ». « Ils reçoivent entre 20 et 30 euros et la promesse que leur progéniture fera fortune. Une fois qu'ils sont partis, les parents n'ont plus de nouvelles », confieRamesh Gupta, le président de l'une de ces ONG, La Marche mondiale contre le travail des enfants ". En tout cas, au-delà du propos, allez-y c'est jusqu'au 22 décembre 2007 et c'est tout simplement beau Galerie Polaris
15 rue des Arquebusiers - 75003 Paris.
Tel : 01 42 72 21 27
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D'après les ONG, 60 millions d'enfants travailleraient illégalement en Inde. Selon les Nations unies, leur travail représenterait 20 % du produit intérieur brut local. Les enfants sont recrutés par des intermédiaires qui sillonnent les villages pauvres des États de l'est du pays, pour convaincre les familles d'envoyer les leurs apprendre un métier « à la ville ». « Ils reçoivent entre 20 et 30 euros et la promesse que leur progéniture fera fortune. Une fois qu'ils sont partis, les parents n'ont plus de nouvelles », confieRamesh Gupta, le président de l'une de ces ONG, La Marche mondiale contre le travail des enfants ". En tout cas, au-delà du propos, allez-y c'est jusqu'au 22 décembre 2007 et c'est tout simplement beau Galerie Polaris
15 rue des Arquebusiers - 75003 Paris.
Tel : 01 42 72 21 27
Photographies de Marie Babey à la Galerie Végétale
Je ne suis pas un grand fan des photographies présentées par Marie Babey; c'est vrai qu'il y en a quelques unes de belles sur le canal, thème principal de l'exposition mais bon... Par contre, il est vrai que: "Le canal Saint-Martin, artère majeure de Paris, relie le bassin de la Villette à la Seine. Commencé sous Napoléon 1er, continué sous la Restauration et réaménagé sous le Second Empire, dans le cadre de la rénovation urbaine orchestrée par le préfetHaussmann, c'est une infrastructure « moderne » caractéristique du « siècle du fer », avec ses quais, ses écluses, ses ponts-tournants, ses passerelles. « Canal Saint-Martin » c'est aussi un nom évoquant un lieu magique célébré dans la littérature, la chanson, le cinéma. Canal historique, canal insolite, en partie invisible, il est l'une des âmes souterraines de Paris."
Marie Babey indique sur son site Internet (qui aurait besoin d'un rafraîchissement certain...) de manière assez poétique en parlant du canal : "Une avenue aquatique au milieu de Paris. Même si le passage des péniches n'est guère plus qu'un souvenir, prendre son temps n'est toujours pas ici un vain mot; on marche au rythme de l'eau, le passage des écluses demeure un rite qu'on ne peut accélérer; une vie en pente douce".
On ne peut nier l'attrait tout à fait charmant de ce lieu qui a connu ces dernières années une effervescence sans nom ; à l'époque où j'habitais le quartier ce n'était pas ça du tout, pas deroller, pas d'Antoine et Lili mais déjà le Cambodge , Prune, la marine, ou l'hôtel du nord si cher au cinéphile des lieux qui parle et qui rendent compte un peu de l'âme de paris d'antan et de maintenant donc s'y promener ne peut remettre un peu de baume à l'âme et cela toutes saisons confondus bien que si vous y allez en cette période de grisaille, préférez les couleurs de la nuit qui ouvrent sur d'autres monde, rentrez dans le monde enfumé mais si charmant de la Patache le petit bar qui se trouve pas loin du pont tournant etmettez-vous près du feu de bois qui ronronne? ou visitez l'espace Beaurepaire, ou la galerie Philippe Chaume. Et puis concernant la Galerie végétale c'est plus pour l'endroit que vous pouvez aller y faire un tour, découvrir ce lieu où le végétal prend toute sa dimension? Si vous voulez faire un saut pour l'exposition, hâtez-vous cela se termine le 18 novembre?
Et vous pouvez si vous le souhaitez découvrir le livre de Marie Babey "Canal Saint-Martin" aux Editions Creaphis. Galerie Végétale
29, rue des Vinaigriers - 75010 Paris
Tel : 01 40 37 07 16
Les maison rouges d'Olle Norling au Centre culturel Suédois
Voilà une découverte dans le bel endroit qu'est le Centre culturel Suédois, au milieu du marais, rue payenne pour être plus exact, vous pouvez y aller comme bon vous semble même si vous n'appréciez pas outre mesure les expos, pour prendre un thé, un jus dans un décor très agréable avec petit cour pavé dans un environnement architectural préservé et peut être même aurez-vous la chance d'apercevoir et de vous promenez dans le petit jardin square qui se trouve à l'arrière...
En tout cas, venez comprendre d'où vient le rouge si particulier des maisons suédoises et de celles exportées de par chez nous, c'est d'un seul et même endroit, la mine de Falun dont le sous sol, depuis leXVIIème semble être la réserve d'ali baba lui-même tellement elle recèle de métaux précieux.
Il s'agit alors de parcourir l'habitat et la richesse du patrimoine suédois à travers les photographie d'Olle Norling et de ces maisons rouges qui se dispatchent dans les paysages du grand nord, au bord de la plaine, dans la neige, près de la rivière ou du fleuve, esseulée, regroupée, avec des espaces ouverts,....
Vous avez même la recette pour le faire vous même; le pigment s'obtient grâce à un simple mélange, il est question d'une soupe contenant : "Cette peinture est un produit parfaitement écologique, fabriqué à partir des pigments de minéralisation dérivés de l'extraction de cuivre à la mine de Falun depuis le XVIIe siècle. Les mêmes ingrédients sont encore utilisés aujourd'hui : pigment rouge à base d'ocre de fer, d'acide de silice et de zinc qui possèdent des propriétés de conservation du bois. Chauffé, le pigment obtient sa couleur de fer : plus la température est élevée, plus la couleur devient foncée, passant du jaune, marron, rouge jusqu'au violet et au noir. Pour fabriquer la peinture, on ajoute à cela de la farine de blé ou de seigle, de l'huile de lin et de l'eau"
Vous avez même la recette pour le faire vous même; le pigment s'obtient grâce à un simple mélange, il est question d'une soupe contenant : "Cette peinture est un produit parfaitement écologique, fabriqué à partir des pigments de minéralisation dérivés de l'extraction de cuivre à la mine de Falun depuis le XVIIe siècle. Les mêmes ingrédients sont encore utilisés aujourd'hui : pigment rouge à base d'ocre de fer, d'acide de silice et de zinc qui possèdent des propriétés de conservation du bois. Chauffé, le pigment obtient sa couleur de fer : plus la température est élevée, plus la couleur devient foncée, passant du jaune, marron, rouge jusqu'au violet et au noir. Pour fabriquer la peinture, on ajoute à cela de la farine de blé ou de seigle, de l'huile de lin et de l'eau"
Plus de détails sur le site de l'exposition Maison rouges et puis allez faire un tour c'est jusqu'en janvier 2008, en prolongation...
Centre culturel suédois
11, rue payenne - 75003 paris
Tel :
Roger Parry à l'Hôtel de Sully (Jeu de Paume)
Étonnante exposition qui retrace la vie de l'artiste et ses sublimes compositions que l'on connaît mais dont on ne sait pas forcément qu'elles sont de lui. Un travail riche et diversifiée. De la photographie, de la photographie documentaire, de la photographieillustrative, des collages photographiques ou encore des dessins, des expérimentations; cela vous donne un aperçu des possibles avec Roger Parry.
Dans Libération, on peut lire : "Parfait exemple de l'inconnu connu, longtemps classé au seul rayon «photo», cet ex-assistant de Maurice Tabard reprend sa dimension multimédia avec cette démonstration plus large, en osmose avec l'époque, les inventives années 30, qui valorisent l'expérimentation tous azimuts". Ce que j'ai le plus apprécié ce sont les photographies, les collages et les unes qu'il a fait pour les illustrations de roman ou les pages de couverture, il a réalisé plus de 200 couvertures pour la Nouvelle Revue Française (NRF) et j'ai un faible tout particulier en ce qui concerne les reproductions d'oeuvres d'art. C'est vrai qu'il a beaucoup appris aux côtésd'André Malraux sur l'importance de la représentation et du cadrage en illustration du propos donné textuellement et vers lequel est tournée la photo. Il faut d'ailleurs qu'un de ses jours je me plonge littéralement dans Psychologie de l'Art d'André Malraux chez Skira pour approfondir...
Et puis à côté de cela des expérimentations, des dessins mais cela me parle moins bien que la caricature d'André Malraux rappelle presque du Plantu... et des voyages sur son présent à lui... Des compléments photographiques sont accessibles en ligne à partir de la Médiathèque (archives photographiques) avec 5 thèmes préférés : Les débuts, Voyages, Vie culturelle, La guerre 1939-1945, Le correspondant de l'AFP, La France de 1928 à 1950. ce la vus donne une idée de ses talents... et visitez le site de Gallimard qui lui rend également un hommage mérité Et, si vous voulez aller voir son travail, dépêchez-vous c'est jusqu'au 18 novembre prochain...
Photoquai, 1ère biennale des images du monde organisée par le Musée du quai Branly
Prenez le temps de vous promener tranquillement près du pont de l'Alma et sur la passerelle Debilly, c'est un étonnant spectacle auquel vous pouvez avoir accès de manière, libre, à votre rythme, sans contraintes et cela vous permettra de découvrir de sublimes photographes avec une production non européennes de très très grande qualité.
Des univers divers et variés qui permettent de se faire une idée assez juste de la création contemporaine et du regard actuel de part le monde. Il y a des paysages étonnants avec par exemple cette banquise et cette ville isolée aux confins du monde mais aussi beaucoup de portrait classiques et moins classiques comme ce travail d'un photographe péruvien qui est assez déconcertant.
Allez-y pour vous laissez étonner et découvrir autre chose, d'autres oeuvres loin de votre quotidien et de la vision photographique que vous pouvez avoir en règle générale. Il y a là des artistes qui vous étonneront de part le traitement qu'ils effectuent sur la couleur, sur les paysages, les cadrages, les thèmes abordés. Rien n'est laissé au hasard et la scénographie nous permet de passer de l'un à l'autre avec un petit explicatif qui sied parfaitement à une promenade dans ces nouveaux mondes.
Trois thèmes ont été privilégiés : Métamorphoses, Fictions et Confrontations.
Concernant Métamorphoses, il y a Luo Dan et cette photographie surplombant la ville en irruption si l'on peut dire ou encore ou encore Lucia Guanaes et l'histoire étonnante de "Paranapiacaba ? « lieu d'où l'on voit la mer », dans la langue des Indiens brésiliens ? se trouve à environ 50 km de São Paulo, perché à 800 mètres de hauteur, tout au bord du plateau continental". Endroit qui est en fait de manière continue sous le brouillard avec des photographies et une ambiance hors du commun presque irréel ou encoreTiina Itkonen et son arctique aux couleurs scintillantes
Pour la série Fictions, la photographie du Christ dans l'eau de Marcos López est tout à fait sidérante mais encore vous n'avez rien vu et vous serez ébahie par Javier Silva venu directement du Pérou avec notamment "Une femme a deux piranhas blancs sur ses paupières et nous pouvons voir ses rêves aveugles passer devant nous." mais également les mygales, la tête au cheval... ou alors vous préférerez la vision romantique proposée avec la série Lune privée des photographes russes Leonod Tishkov et Boris Bendikov.
Et pour Confrontations, cela pourrait par exemple commencer avec C Adams en provenance du Canada avec ses Cyborgs Hybrides et son travail sur les populations métisses ou encore avec l'iranienne Mehraneh Atashi que j'avais déjà vu par ailleurs dans Le Monde 2 il y a déjà quelques temps sur son travail dans les "zourkhaneh, gymnases réservés à la gent masculine iranienne, où tradition et légende se mêlent allégrement. Si, il y a peu, aucune femme n'était autorisée à passer le seuil de palestres doublement empreintes de mysticisme et de religiosité".
Le travail réalisé par François Ndolo de la République Démocratique du Congo est également superbe avec la vision presque romantique de la jeunesse dans cette région de l'Afrique si riche et si complexe et pleine de souffrances. Dans le même sens, le travail du russeVita Buyvid avec Dead End donne un portrait des jeunes de la ville de Cheboksary, capitale de la Tchouvachie ou rien ne bouge, rien n'existe, le désert ....
Et puis je terminerai avec l'Afrique du sud et les photographies d'Armin Pflanz, elles ont été prises dans une prison du Cap où la surpopulation règne, les Numbers Gangs règnent dans ces bagnes modernes où "Chaque jour, à partir de 14 heures, les prisonniers sont enfermés jusqu'à trente dans des cellules conçues pour un maximum de six personnes, jusqu'à la réouverture des cellules le lendemain, à 7 heures du matin. Tout n'est que drogue, sexe et violence. Il est presque essentiel de faire partie d'un gang pour survivre et être protégé".
Voilà beaucoup de photographies et de plaisir alors allez-y sans hésiter une seule seconde....
Le seul défaut pourrait-on dire de cette exposition est sa densité exceptionnelle qui ne permet pas toujours de s'approprier chaque photographe tellement la qualité des différents artistes est forte. Il faut je crois se promener et flâner dans cet éventail de possible et prendre le temps de se poser, de poser son regard sur un ou plusieurs des travaux de ces photographes, tranquillement pas spécialement lors de l'exposition mais au retour pour approfondir à son rythme ce parcours initiatique proposé par le Musée du QuaiBranly et sa volonté affichée de " ne pas se laisser enfermer dans un territoire culturel trop restreint. Nous sommes une sorte de forum, un lieu de dialogue et non pas le lieu de "vitrinisation" d'une pensée" comme l'indique Stéphane Martin Président du musée du quai Branly.
Pour approfondir quelques uns des artistes rencontrés, regardez sur le site dédié Photoquai
