Déconstructions & Relectures de Mathieu Détaint à la Galerie du Lucernaire

Exposition en pré-vernissage, voilà que dans l'effervescence des derniers moments, je me suis glissé subrepticement entre les mailles de la chaîne de l'entrée pour découvrir les photographies présentées par Mathieu Détaint à la Galerie du Lucernaire. Eh bien je dois dire que j'ai été bien agréablement surpris, j'avais déjà un peu vu ce qu'il faisait à travers son site Internet mais voilà qu'en réel les photos parlent plus; elles se découvrent tout simplement devant l'oeil attentif.

Trois types de motifs pour cette exposition : horizontaux, ambiances aléatoires et impressions autoroutières. Voilà tout un programme avec comme titreDéconstructions & Relectures. Bon j'avoue humblement que pour ce qui est du titre, une explication s'avère largement nécessaire on peut alors lire dans laprésentationd e l'exposition : " Les images obtenues sont parfois très épurées, parfois bousculées, parfois très déconstruites jusqu'à n'être plus qu'un enchevêtrement de couleurs et de lumières mais toujours dans l'idée de l'ambiance initiale. Une lecture itinérante en somme, au rythme des sens du voyageur –nomade ou sédentaire, on peut être dans un voyage quasi perpétuel. La question des éléments qui signifient l'ambiance collectée est sous-jacente : jusqu'où peut-on déconstruire pour synthétiser une ambiance sans la pervertir ?"

Bon j'avoue que je ne suis pas trop en phase avec cette vision mais qu'importe les photographies sont là et j'aime tout particulièrement les horizontaux, c'est moments d'épurement et de lissage des couleurs qui prennent une unité certaine et qui rende une atmosphère, à la manière du peinture,Mathieu Détaint nous permet de nous laisser aller à la divagation et à la contemplation poétique à la manière d'un rêveur solitaire nous partons sur des terres inexplorées, inexplorables et laissons erre des effluves de sentiments pour nous perdre. De beaux moments en perspective...

Et puis celle-ci, intitulé "near death experience" de la série Impressions autoroutières prise au Canada en 2005 qui est parlante en soi quoique finalement j'aurai préféré ne pas avoir de titre, elle est belle intrinsèquement... et puis quelques autres qui touchent aussi mais je suis moins sensible aux autres séries

Alors partez en découverte dans cet univers urbain et délavé pour découvrir un jeune photographe qui a semble t-il plus d'un tour dans son sac... cela vient de débuter et vous avez encore jusqu'au 1er juillet prochain, c'est l'occasion de passer dans ce lieu charmant et si vous n'avez point assez de temps devant vous, retrouvez quelques unes des photographies sur le site Internet de Mathieu Détaint.

Galerie du Lucernaire
53 notre dame des champs 75006 paris

Travaux photographiques de Michael Wesely

Le mangeur de temps pourrait t-on le surnommer.

En effet, il travaille sur les longues expositions, quand je dis de longues expositions, c'est réellement de très longues expositions (de quelques mois à quelques années...).

Pour Open Shutter le travail par lequel je l'ai découvert chez mon padre, il a pris comme objet de mesure le musée d'art moderne de New York, le temps de pose est de l'ordre de  presque 2 ans (9.8.2001 - 2.5.2003). Oui vous avez bien lu, presque 2 années entières ce qui lui permet de capterlittérallement le temps qui passe et de rendre à notre vue des fragments de ce temps capturé, de cette lumière happé dans ces boîtes magiques dont le secret nous échappe. La capture de la lumière et du temps qui passe permet de rendre compte en transparence des infimes variations du temps, du temps vécu mais du temps immobile également. La vie qui passe se concentre alors sur lesbâtiments, construction inamovible au fil des mois, des années qui deviennent une réalité tangiblein fine. Les hommes, dans ces constructions de temps disparaissent quasi littérallement ce qui permet de se poser la question de l'existence humaine à l'échelle du temps. En effet, dans la mesure où ces caméras photographique capteles mêmes instants de manière continue ce qui reste ancré dans la pellicule c'est ce qui est stable, redondant, cyclique. Ainsi on pourra voir un flot continu de lumière, évocation d'une route et de son flux de voitures mais l'humain qui prend des directions aléatoires, divergentes ne fait presque plus parti de ce monde.Étonnant parcours en tout cas qui mérite que l'on s'y arrête un temps que l'on lise Open Shutter pour connaître un peu plus deMichael Wesely.

Pour information et ceux qui auront la chance d'y aller, Michael Wesely est exposé jusqu'au 8 juillet 2007 au Gemeentemuseum à la Haye au Pays Bas. Dans cette exposition d'après ce que l'on peut voir sur le site du Musée, il s'agit de mesurer toujours le temps qui passe mais ici celui de la vie végétale. Le temps de pose est calé sur la vie même des fleurs, suivant les variétés celles-ci s'étiole, s'affaisse, s'effrite, et cet entrecroisement permet de voir des morceaux de temps se juxtaposer les uns aux autres et voir défiler la vie en quelque sorte...

Pour en connaître plus sur Michael Wesely et ses différents travaux, retrouvez le sur son site Internet qui n'est par contre pas franchement optimisé, il vaut mieux lire ses écrits ou voir ces expositions me semble t-il.... A vous de jouer...

Silences de François Sagnes à la galerie Frédéric Moisan

François Sagnes à la galerie Frédéric Moisan nous donne à nous interroger sur le silence des pierres, la magie qui s'en dégage aussi et puis la vie cachée qui peut si l'on regarde bien s'ouvrir. Il y a également quelques photos de roches blanches; du marbre avec ses failles, ses fissures, une histoire qui se construit au fil des siècles. A traverser, laJordanie en passant par Petra ou encore en allant en Egypte, on découvre le vide, l'absence qui existe

j'apprécie cette transparence, cette blancheur presque translucide des pierre et cette distance et ces entrées, ces maisons qui se cachent derrière àl'abri de le roche, la montagne est découpée en vaste réseaux, la fraîcheur est de mise dans ces régions désertiques où le soleil du firmament veille à ce que rien ne vienne déranger la torpeur qui s'est installée ni le long bronzage deslézards imperturbable sur leur pierre chaude rougeoyante. Le Collectionneur de Toppi s'y est heurté, il en est ressorti on ne se sait comment... attention attention...

Un beau voyage au pays minéral et blanc de François Sagnes qui nous invite au soleil de son oeuvre. Certains disent qu'il s'agit de photographies de vide. Je ne suis qu'à moitié d'accord, vide n'est peut être pas le bon terme utilisé, des photographies de solitude ou d'éternité non partagée, des photographies d'espaces et d'étendues, d'imagination et de rupture et surtout de SILENCE. respirer profondément et marchez doucement de peur de ne réveiller ce monde endormi qui s'est presque figé dans son état premier... état de nature brut.

Voilà quelques très belles photographies en Noir et Blanc, d'autres sont également exposés que je n'aime pas plus ombre, moins douces, plus dissonantes à mon regard...

Voilà voilà, à vous de jouer maintenant...

Galerie Frédéric Moisan
72 rue Mazarine 75006 Paris
Tel : 01 49 26 95 44

A la découverte du Paris d'Antan

Paris Avant, un site de photographies à découvrir pour les amoureux de Paris.

C'est un Paris d'antan qui est là, surannée qui se confronte à celui d’aujourd’hui. L'auteur à un don de double vue si l'on peut dire, il y a une photographie d'une carte postale de Paris du début du siècle (il y a une centaine d’année) et la photo s'approchant le plus aujourd'hui; c'est très réussi, les paysages ne changent pas vraiment comme on peut le remarquer, c'est plutôt le décor environnant qui évoluent subtilement, parfois on se croirait toujours à la même époque, le bateau passe au même endroit, rien ne change que la douceur de la vie.

Voilà un beau parcours à découvrir de manière agréable et suave, faire un bon dans le temps et revenir instantanément dans la réalité qui nous bordes. C’est dommage toutes ces voitures qui bouche de nos jours le paysage, c’était plus joli avant esthétiquement parlant bien entendu au début du siècle mais bientôt avec les vélos de retour sur Paris, on peut espérer une décroissance forte… Peut être que prendre les photographies en noir et blanc affineraient également le regard, une idée en passant ; cela lisserait et gommerait aussi sûrement toutes ces couleurs et ces panneaux pas forcément beaux dans ce paysage urbain...

On peut voir sur Google Maps le résultat des photographies prisent aujourd’hui (dommage que cela ne soit pas intégré comme j’ai pu le faire sur mon site de photographie Paris PhotographiePixelpost aussi, c’est plus agréable en terme de navigation me semble t-il et ce n’est franchement pas très compliqué à mettre en place avec l'addon JBG Map v1.5, une petite évolution prochaine peut être ?). qui fonctionne également sous

On notera que Paris Avant "est mis à jour avec une paire d'images tous les jours, à midi (heure de Paris)"

Allez hop, partez en découverte du Paris d’avant

Petit tour de la déception avec l'exposition d'Assaf Shoshan à la Galerie Polaris, Ricard Terré et Manit Sriwanichapoom à la galerie VU

Petite déception avec Assaf Shoshan à la Galerie Polaris : sur les 5 à 6 photographies présentées... eh oui peu de matière, seule une était franchement intéressante, presque une peinture, ce nu de femmealangui qui attend dans la pénombre et le noir de la plage, de la route allez savoir. Elle est là, la lumière est belle, la photographie aussi. Pour le reste, assez déçu enfin il y avait peu aussi à voir...

Galerie Polaris

De même; la voix du silence intérieure chère à Ricard Terré à la Galerie VU ne m'a pas intrigué plus que cela, un monde d'icône est là, de bois vieilli, de bric et de broc, des bras et des jambes rafistolés, en attente de pendaison si l'on peut dire quelques figures aux yeux perçants... Il s'agit pour lui de nous montrer aujourd'hui "des statues de saints et de saintes qu'il a trouvé dans les greniers des églises qu'il modernisait jadis". Celles-ci ne sont pas des plus passionnantes de mon point de vue mais certains pourront se laisser prendre au jeu, qui sais... quelques autres son des représentations de pied en cire et autresex-votos, c'est plus réussi mais bon je suis resté un peu de marbre devant ce grand photographe catalan... A la suite, il y avait aussi la vision décalée et joyeuse deManit Sriwanichapoom avec son acteur thaïlandais Mister Pink (leur collaboration devrait se terminer et une statue sera érigé en son honneur, petit clin d'oeil qui va bien dans le sens de ce travail...) en voyage avec son caddie rose enIndonésie, contre performance vis-à-vis de l'industrie touristique alors que l'Indonésie subit les attaques du terrorisme et les dégâts naturels; visite avec Mister Pink de célèbres temples et lieux, amusant mais ce n'est pas franchement ma tasse de thé; une ou deux photographies de Mister Pink au milieu des falaises gigantesques, impressionnant d'isolement et d'invisibilité de l'homme dans ce monde qui l'entoure...

Enfin bon, allez vous faire une idée, peut être est-ce moi...