BLOG CULTUREL
Esclaves au paradis par Céline Anaya Gautier
Une exposition tout à fait exceptionnelle. Différente à la fois aussi des expositions photographiques classique dans la mesure où elle présente deux facettes qui seconjugent à merveilles ce qui est bien rare. A la fois l'aspect documentaire et émouvant sur la situation de ces haïtiens laissés pour compte de la République dominicaine point sur lequel on va revenir et également artistique tant la beauté des photographies présentées permet de reconnaître une grande artiste enCéline Anaya Gautier.
Les meilleurs coupeurs de canne à sucre (les jeunes, frais émoulus) peuvent couper jusqu'à 1,5 tonne de canne à sucre par jour et ne sont payés (en ticket de rationnement bien sûr...) que 1,6€.
Vous rendez-vous compte de ce que cela représente et encore je vous passe les détails qui suivent, vous en prendrez connaissance par vous même sur le remarquable site intitulés Esclaves au paradis. La honte est là qui permet de garder prisonnier ces personnes sans papiers ou auxquels on a retiré leurs papiers.
Les femmes sont souvent violées, cette photo d'une jeune femme qui n'a que 15 ans et déjà trois enfants mais dont le choc subi ne lui permet plus de parler... ces mains rugueuses qui souffrent des échardes qui viennent continuellement meurtrir leurs mains, ces jambes complètement desséchés et presque irradié, ces enfants atteints de malnutrition et ne pouvant du fait de leur non existence légale avoir accès aux soins les plus rudimentaires, cette ration de riz fumant pour 3 à 5 personnes, seul butin de la journée...
Attention attention, cette magnifique exposition documentaire se termine le 15 juin 2007
Usine Spring Court
Impasse Pivert 75011 Paris via Google Maps
Du lundi au samedi de 10h00 à 20h00
Brian Finke et 2 - 4 - 6 - 8 Cheerleaders !!! à la Galerie Philippe Chaume
J'aime bien la galerie Philippe Chaume, surtout lorsqu'elle s'aventure sur des terres aussi vertes et aussi touchantes que celle de la jeunesse américaine en quête de soi. Parti sur les terres sacrées que sont les terrains de Football Americain, Brian Finke nous livre une vision de la jeunesse américaine qui est subtile, plus sensible qu'il pourrait y paraître de prime à bord.
En effet, quoi de plus grossier que le football américain et leurs avatars indissociables, les cheerleaders (pom pom girl)... Bon c'est vrai que depuis Heroes et Save the world save the cheerleaders alias Claire Benett, la vision de la cheerleaders à évoluer...
Plus globalement c'est une interrogation sur l'Amérique, sa jeunesse, sa force vive et ses doutes, ses appréhensions qu'il arrive à nous faire toucher du doigt. Le rêve américain se joue sur les terrains, devant ces jeunes à la musculature démesuré déjà dont les filles rêvent la nuit et le jour, leur vouant presque un culte, eux regardant cela de manière insouciante, sans réellement comprendre, flatteur en tout cas pour leur ego....
Regardez ces jeunes filles, entre recueillement et dévotion, elle sont belles à leur manières, étincelantes parfois de par leur paillette, leur costume revêtus, ils, elles deviennent presque des super-héros d'un autre genre; lumière vivante du succès à venir, désillusion absente, la jeunesse est là pour pallier à cet état, la couleur retentit sur la rétine et les situations se succèdent à la manière d'un film documentaire qui se déroule.
Prenez quelques minutes supplémentaires pour visualiser tranquillement toutes les photographies qui sont dans la boîte en carton, c'est en libre accès si vous êtes sympas et cela complète bien l'exposition avant d'aller boire un verre ou manger un morceau Chez prunes, toujours un endroit agréable à découvrir ou pour se poser plus encore, la Marine n'est pas loin qui vous attend... l'endroit est assurément plaisant et au coeur de Paris
Le site Internet du jeune photographe new yorkais Brian Finke avec Cheerleaders et Football. D'ailleurs promenez-vous sur son site, il regorge de séries toutes plus succulentes les unes que s autres que cela soit la série sur les body building pu encore la très suave série sur les joueurs de tennis (j'adore) où encore sur les hôtesses de l'air ou les frats boys, avec ce regard à la fois ironique et décalé, l'insouciance de la prise de la photographie et ce regard amusé et décalé qui fait la différence, les couleurs parfois pastellisées, vieillottes un air de désuet plane presque, le tout étant très très réussi. Souvent à la recherche de la complexité fait face la simplicité du regard, de la vision de ce qui est ; le regard change la manière dont on voit les choses, c'est le cas avec Brian Finke.
Quelques unes des photographies de Brian Finke présentées à la Galerie Philippe Chaume
Galerie Philippe Chaume
9 rue marseillaise 75010 Paris
Purpose n°5, l'édition du célèbre webmag photographique du printemps vient de sortir en ligne
Stephen Waddel avec To a Passeby; Jean-christian Bourcart avec Traffic, Denis Darzacq avec La Chute, Eric Poitevin, Anthony Berthaud et Immigration chapitre 3, Claire Chevrier avec Homme + Travail = puis Constant Anée avec The Handsome Family; Johanne Bouvier et Cyclone et Diane Ducruet avec Les Passagers ou Pygmalion à l'envers soit tout un programme de réjouissances festives et de découvertes pour moi hormi Denis Darzacq que j'ai manqué à la Galerie VU lors de sa très récente exposition et qu'il m'est bien plaisant de retrouver ici.
Exploration d'univers photographiques et littéraires par les textes proposés en complément et en exergue des parcours photographiques choisis. De la poésie chez certains qui retentit et qui résonne, l'envie de créer qui vient, de faire et de dire ce qui est, ce que l'on peut faire et que la vie vaut la peine d'être vécue.
Devant les récits de ces immigrants (avec Anthony Berthaud), de ces reclus dans des espaces trop confinés sans ressources et en attente de plus, ils aiment ce pays et savent que leur vie est désormais ici, toujours cette difficulté à vivre à notre note exacte qui revient de manière incessante. retrouvez les autresséries surle site Internet d'Anthony Berthaud ainsi que d'autres travaux photographiques tels que Junk food ou la Belgique danse par exemple dont le format Polaroïd passe plutôt bien, un autre regard qui mérite un arrêt de circonstance et un retour.
De l'autre côté c'est la vie d'une famille (avec Constant Anée) rien de particulier mais leurs errances deviennent notre et nous nous projetons dans leur vie comme eux dans l'objectif, ils sont un morceau de leur histoire, ils l'ont arrêté et écrite en quelque sorte.
Passage de témoins dans l'univers du travail (avec Claire Chevrier), essai de définition, de circonscrire cet espace et ces manières de faire et d'être dans cet environnement qui nous lie à lui de manière quotidienne et répétitive pour certains; importance des gestes, des regards, les positions deviennent au fil du temps et des années des trajets identiques qu'il suffit de suivre, regard distancié sur cet état d'être Homme au travail.
Magali Jauffret indiquait en novembre 2006 : "(...) La chute», série avant tout formelle, plastique, mais aussi métaphore d’une jeunesse qui veut entrer dans le jeu, hurle son désespoir et provoque d’autant plus de questions chez le spectateur que la chute, devenue un mouvement propre au projet, ne rappelle plus du tout un mouvement de danse: qui sont ces jeunes vêtus comme il est d’usage dans les quartiers? Que vont-ils devenir, que va faire la société de leur énergie, de leurs corps ? Quel point de déséquilibre vont-ils oser ? Jusqu’où cela va-t-il les mener ? Comment stopper l’anxiété qui se dégage du mystère de leurs corps envolés, en lévitation devant des rez de chaussée d’immeubles systématiquement claquemurés, comme abandonnés ? (...)" L'exposition qui a eu lieu était à laGalerie VU pour la photographie
Le travail sur les corps (Eric poitevin, c'est la photo de la couverture) permet de nous voir tel que nous sommes à l'état liquide, reposé, et dans le temps, bedonnant ou svelte, jeune ou vieillissant, le corps ne répond pas de la même manière, ne se pose pas au regard de façon identique, il s'étale se lisse, s'expose, l'envie ou le rejet,quelques photos immaculées
"Les objets n'ont ni coeur ni âme, c'est ce qu'on raconte. Pourtant dès qu'on les touche ils se transforment et racontent des histoires comme s'ils étaient chargés d'une mission spéciale. Ils fixent notre regard, se couvrent de nos bonnes intentions, deviennent des marchandises".
"Regards sur l'Autre et sur soi-même… Comment nous vivons ensemble, quelle image nous avons de notre propre corps, quelle perception nous avons des autres, que bien souvent nous ne faisons que croiser… Comment nos corps participent, à travers leurs postures, leurs mouvements et leurs apparences, à la composition de l'espace social, et comment la vie sociale imprime sa marque sur les corps… Voici quelques unes des questions qui ont motivé la consctruction de cette nouvelle livraison de purpose".
Alors voilà partez en villégiature avec Purpose et si vous connaissez des gens que cela peut intéresser, je crois qu'ils sont demandeurs en termes de sponsors et de mécène... Avis aux amateurs
Retrouvez et lisez Purpose n°5 en ligne
Carte blanche à Dolorès Marat à la Galerie Kamel Mennour
De très belles photographies senties par Dolorès Marat qui arrivent à saisir l'instantané avec une composition velouté à souhait, une finesse du tirage et des couleurs, le regard de velours se pose et les couleurs irisées à la lumière toute particulière vous donne envie de vous plonger dans son monde. Elles sont simples et sans réels rapports entre elles ses impressions exposées à la galerie Kamel Mennour mais cela suffit amplement à vous donner envie. On est entre la peinture et la photographie; toujours solitaire l'homme la femme urbaine évolue dans un environnement bleuté, le clair-obscur n'est pas loin, la nuit est là, indéfinissable, impalpable... La poésie effleure sur ces images évanescentes.
Pour tirer ses images et leur donner cet effet, elle utilise "la technique Fresson, un procédé au charbon ancien utilisé par les photographes pictoralistes au XIXème siècle et qui nécessite plusieurs jours de travail sur une seule image".
Quelques repères sur Dolorès Marat, une ou deux photos d'elle et des photographies d'un bouquin réalisé aux Etats Unis, New York USA
60, rue Mazarine 75006 Paris
Tel: 01 56 24 03 63
Paris-Couleurs de Willy Ronis à l'espace Bergger
Il s'agit pour le moins d'une découverte, des photographies en couleurs de Willy Ronis qui atteint l'âge de 98 ans, une légende vivante que l'on est pas encore près de voir se retirer. Il revient ici sur un paris essentiellement des années 50. La plupart des photos sont des scènes de la vie courante dans un paris qui reste éternel et toujours aussi en phase avec aujourd'hui, certaines photographies pourraient presque avoir été prisent hier, le soleil étant de la partie... le Panthéon reste immuable, les ruelles de Paris également et al belle rue decrimée, seuls les habitudes vestimentaires sont un peu différentes quoique, quelques enseignes un peu plus lumineuses et quelques voitures d'un ancien temps si classe maintenant.
C'est donc avec ravissement que l'on retrouve ces photographies où souvent une pointe de rouge est là qui pointe son nez devant nos yeux, un feu rouge, une robe, des tomates, un sens interdit... et puis il y a aussi ce coup d'oeil éternel ce baiser, cette vendeuse deFrance-soir , ces promenades en barque et cela fait 80 photographies inédites aujourd'hui qui sont exposés et font l'objet d'un petit livre quipeut même être dédicacé si vous l'acheter sur place alors vous devriez aller faire un tour à l'espace Bergger, petite galerie du haut du marais.
Par contre, n'en déplaise au galeriste, j'ai été déçu des tirages qui me semble de mauvaise facture par rapport au livre, est-ce que le papier de coton utilisé absorbe trop ? j'ai eu le sentiment d'unepixellisation de l'argentique... bon je ne suis pas un spécialiste mais cela m'a fortement décontenancé... C'est peut être dû à l'utilisation du "Kodachrome, film diapositive à la chromie si particulière, et si peu sensible à la lumière qu'il aurait dû, logiquement, l'empêcher de faire, selon son style et son goût, des instantanés sur le fil du hasard, photos de rue, photos de foule, a fortiori photo de nuit... " c'est effectivement du 10 ASA ce qui est des plus lents... enfin allez y le spectacle est au rendez-vous et l'oeil du maître est bien là à capter cette vie d'alorsen s'autorisant quelques sauts dans le temps avec quelques photos des années 70.
Retrouvez en ligne les photographies de l'exposition sur l'espace Bergger
Espace Bergger
4 filles du calvaire 75004 Paris
Tel: 02 47 57 64 44
