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Estelle lagarde et la Halle Pajol au MK2 Bibliothèque
C'est bien agréable avant d'aller voir une toile ou ensuite aussi mais là votre regard est perturbé, d'entrer dans le Café Mk2 structure design de rouge vêtu et de se diriger nonchalamment entre les personnes qui sirotent tranquillement un petite verre, qui déguste une douceur dans une ambiance feutrée lorsque le vent bat le ciel et d'apercevoir quelques encadrements qui vous font de l'oeil. Et puis là, vous vous arrêtez, vous êtes dans un autre monde et vous dégustez avec plaisir ces quelques photographies offertes au regard et qui vous conte l'histoire de la HallePajol qu'évidemment je ne connaissais pas du tout.
C'est de mémoire qu'il s'agit, de cette mémoire des lieux qui passent et qui ne survivent que dans le regard de quelques uns, dans le souvenirs des uns et dans les archives qui s'étirent à pertes de vues, un nouvel univers en chasse un autre, regard mélancolique sur un passé qui bientôt ne sera presque plus décelable, reconstruction etréappropriation de l'espace public et oubli sont là derrière ces lourdes portes...
"Les lourdes portes de ce site industriel parisien se sont à jamais fermées. Ce bâtiment en friche, morceau d’histoire de la grande ville garde dans son paysage intérieur les traces des hommes et des femmes qui venaient là. Son indigence est attachante et poétique. L’esprit vagabonde entre les piles d’acier, se faufile contre la pierre d’arcades en arcades pour sentir la vie d’hier, s’égare dans les sous-sols de la pénombre pour explorer ce géant abandonné et promis à un autre demain."
La Halle Pajol, c'est dans le 18ème arrondissement de Paris, on peut lire sur le site de la mairie qu'elle "accueillera quant à elle une auberge de jeunesse de 250 lits, un café (café-musique ?), un forum paysager, une salle d'exposition, des locaux associatifs, une bibliothèque ainsi que 1 600 m² de locaux d'activité".
Voilà donc, avant transformation, vous pourrez voir ce qu'elle était... c'est jusqu'au 16 février, vous avez encore un peu de temps....
Café MK2 Bibliothèque
128,162 avenue de France
Métro Bibliothèque
Ambroise Tézenas à la galerie Chambre avec vues
Enfin revenons à ce très cher Ambroise qui va nous donner à voir un véritable monde que je n'ai pas encore eu l'occasion de visiter, Pékin et son théâtre du peuple entre autres avec quelques photos d'ailleurs d'ici et deChicago comme cette très belle photo qui trône depuis quelques temps là-bas et qui m'a toujours attiré tel un aimant dans la nuit. C'est plus une histoire d'ambiance de brume qui pèse de sentiment qu'il va arriver quelque chose de cette attente du silence qui va craquer.
Il aime la nuit et ses éclairages, la finesse de la photo et du temps de pose, ces lumières endiablées qui surgissent (Desert Hutongs, Beijink, 2004) et puis ces situations de genre qui devant son objectif deviennent un petit monde, une petite sublimation du regard et l'abolition du temps et ces milles et uns détails qui permettent d'éclairer les nuits d'ici et d'ailleurs; il nous raconte une histoire,d es histoires de nuit, de lieux. Pour lui, "Le jour est brutal et bruyant
Je ressens cette nécessité de fuir un peu les gens, me retrouver seul, marcher. La solitude aide à photographier. Se donner des règles, une chambre, un objectif et un trépied comme bâton. Je ne suis pas spécialement attaché à l’objet, mais la chambre grand format offre une mise en condition. Il me met dans un état de quête, et non pas dans une flânerie passive. J’ai besoin de me mettre dans cet état de concentration".
On est proche de l'univers cinématographique et d'une esthétique travaillé, "Trahir le réel, approcher parfois la fiction, une fiction de metteur en scène, tout en cherchant à rester cohérent avec soi-même. La ville moderne se présente à moi comme à un décor de théâtre. Un décor dont les projecteurs sont restés allumés. Il y a une certaine euphorie à arpenter ces décors dans le silence de la nuit. Le temps semble figé. La lumière est placée, plus de nuages, ni de rayons de soleil. Je redécouvre le vent dont il faut se protéger. Je vis le silence de la ville".
Retrouvez les photographies de l'exposition sur la Revue
Et puis surtout, allez voir les tirages à la Galerie Chambres avec vues, c'est toujours la confrontation au réel qui donne le plus de satisfaction
56 bis rue des Plantes 75014 Paris
Entrée par la petite porte, 1 rue Louis Morard
Tél : 01 40 52 53 00
Micha Auer à La Maison Européenne de la Photographie
Au tour des photographes d'être fixés sur le médium... est pris qui croyait prendre... en quelque sorte c'est le projet qui tient à coeur ces deux photographes Michel et Michèle Auer qui ont réalisés depuis 1983 une encyclopédie internationale des photographe de par le Monde. On retrouve quelques noms connus de moi à l'exposition comme Sébastao Salgado, Jean-Louis Sieff, René Burri, Raymond Depardon, Robert Doisneau ... et puis pleins d'autres que je ne connais pas enfin pas encore pour quelques uns du moins, d'autres viendront alimenter et agrandir cette grande famille en l'inscrivant dans l'histoire et l'écrit, dans cette mémoire qui est parfois si versatile...
Les photos, sont presque des instantanées, avec un "Leica M équipé d'un 50 mm, à courte distance, souvent à la table même de l'entretien". Le travail réalisé comme il est indiqué sur leur site répertorient "plus de trois mille photographes et artistes, accompagnées d'exemples de leur travail."
Micha Auer sur le site de la Maison Européenne de la Photographie mais je vous conseille vivement d'aller faire un tour sur leur site Auerphoto.com et découvrir l'encyclopédie internationale des photographes, ce sera d'autant plus parlant....
Maison Européenne de la photographie
12, rue François Miron, 75004 Paris
Colombe Clier, Natures Mortes au Festival de photographie de Levallois
Extrait :
"Chaque jour, loin de toi je t'écrivais,
Oh mon amour, oh mon amour
J'ai survécu, mais Mon Dieu pourquoi,
Pour passer ma vie sans toi
Oh Malthildaaaaa, aaaaah mon amour
Toutes les batailles pour toi je les ai gagnées,
Mais pas cette fois, oh Mathilda..."
Avec les photographies de "Natures au repos", c'est une partie du monde de Colombe Clier qui nous est permis d'entre apercevoir avec ces petits photos au format et à l'encadrement original. On est dans la contemplation de ces moment de silence absolu ou l'être ou les choses avancent à pas de loup et où presque rien n'existe que le souffle. La brume d'un matin hivernal, le revêtement d'un fauteuil qui a vu un passé se terminer, un fauteuil de cuir rouge à l'épaisseur étrange, et puis des cieux de nuages ou l'absence est en éveil, où plane la solitude de moments uniques.
L'ensemble des photographies de l'exposition Natures mortes
L'exposition se déroule à l'Escale jusqu'au 17 février prochain
25 rue de la gare - Levallois
Trompe l'oeil de Remy Ledereau au Festival de photographie de Levallois
Quelques très belles images dans la série Trompe l'oeil sont présentés par Remy Ledereau, on peut les retrouver sur son site au design efficace et subtil.
L'oeil scrute ces photographies pour y déceler cette étrangeté que cache le nom de la série, on ne les trouve pas, il évoque GeorgesPerec et sa définition du trompe l'oeil : " le trompe-l'oeil n'est qu'un piège qui nous renvoie à notre regard, à la manière dont nous regardons et occupons l’espace. Ce qui arrête notre regard, un court instant, c’est l’irruption de la fiction dans un univers auquel, à cause de ce que l’on pourrait appeler notre cécité quotidienne, nous ne savons plus prêter attention". On pourra compléter cette analyse par la lecture de Le trompe-l'oeil, image usée d'un usage perecquien de la fiction.
Aussi, on pourra s'interroger sur cette idée de la représentation et de la perception que nous avons de ce que nous voyons ou de ce qui nous ait montré, sommes-nous des produits de cet environnement, arrivons-nous à faire la part des choses et regardons nous différemment le monde qui nous entoure, j'ai quelques doutes surtout dans cette jungle d'images...; nous nous laissons/faisons le plus souvent happer par ces formes sans presque nous rendre compte du message qu'il nous est proposé. Prendre du recul et essayer de voir avec objectivitéenfin plutôt voir c'est un peu ça qu'il nous demande de faire.
Pour le clin d'oeil, juste à côté de l'escale, j'ai pris cette photographie en passant, petit echo au jardin trompe l'oeil présenté dans l'exposition...
Et puis des images de sa nouvelle série qui vous emmène dans la nature et ses confins, on est dans Modern safari....
Le site de Remy Lidereau et le site
L'exposition se déroule à l'Escale jusqu'au 17 février prochain
25 rue de la gare - Levallois
