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Expositions Herwann Perrin Expositions Herwann Perrin

René Magritte Tout en papier au Musée Maillol

Très belle exposition qui nous est présentée ici au Musée Maillol avec ces gouaches et représentations ou pré-représentations de ces tableaux. on est toujours subjuguée par la maîtrise de Magritte de son environnement et de ce que peut faire une idée, la force de celle-ci à travers les images.
 
Son approche basée sur le collage va représenter un fil directeur qui lui permettra de s'affranchir de la représentation pour mieux la recomposer autrement dans ses tableaux.
 
On voit différentes versions du Jockey en date de 1926 et après qui donne déjà les contours de l'imaginaire surréaliste avec sa forêt dans lequel il restera attaché. La scène de théâtre, la forêt de bilboquets musicaux, c'est l'irré"alité de la peinture qui prend le pas et s'impose au travail de l'artiste...
  
 
Un tableau étonnant et toujours actuel car c'est cela qui est aussi au coeur de Magritte et de ses oeuvres c'est quelles sont impérissables en quelque sorte, intemporelles: avec la clairvoyance (1936), on arrive à des sommets... il existe une photgraphie de Magritte peignant la clairvoyance, construction en abîme... j'aime beaucoup aussi dans ce style et ce type de construction l'éloge de la dialectique (1936) dont une phrase d'Hegel illsure le propos dans Magritte de René Paquet  "Un intérieur qui n'aurait pas d'extérieur ne serait pas même un intérieur"
  
 
La trahison des images est évidemment présente avec la série et deux représentations de "Ceci n'est pas une pipe" et "Ceci n'est toujours pas une pipe". Pour reprendre quelques mots : "Est-ce l'image qui est trahie par le réel.... est-ce que le simages de la peinture ne sont pas toujours et partout une trahison du langage et du réel ?"
 
C'est agréable de voir ces lettres, carte postale où quelques uns de ses écrits. Une belle lettre à Breton, une carte postale représentant en version simplifiée un de ses prochains tableaux sans qu'il sache encore le nom qu'il recevra...  c'est celui-ci...
 
 
Une période étonnante entre 1946 et 1948 pendant laquelle avec un de ses amis (Scutenaire) ils préparent une exposition qui est bien différente de ce que nous avons l'habitude de voir de Magritte, c'est la période "Vache" qui est censée représenter le témoignage "d'une pulsion provocatrice nourrie à l'anarchisme populaire", étonnant....
 
Il me semble que la repésentation du viol peut être mis en parralèlle de celle de la poupée de Bellmer..., au niveau des dates, cela devrait correspondre... non cela ne correspond pas vraiment, est-ce le même sentiment qui se cache derrière ?, c'est une partie d'un tout...C'est toujours un plaisir de se promener dans une expo de Magritte, on peut laisser son esprit voguer tranquillement vers d'autres cieux, fusionnant la vision du réel avec celle du vague à l'âme, mer et bateau, d'où viennent-ils, qui les construit ? Oiseau et ciel où va t-il...la poésie de Magritte invite à toutes les incantations...
 
En 1948, le survivant (fusil ensanglanté) représente bien la sortie de la guerre et la folie.
 
La série de "Shéhérazade" modèle dupliqué à "l'infini" en fonctions des demandes incessantes, s'inscrivant dans la logique que c'est l'idée qui perdure et qui s'impose avant tout. Elle est le véhicule de la pensée...   
 
Et puis c'est également les différentes versions qui ont permis d'arrivée à la construction de "l'empire de la lumières", une de mes toiles favorites d'ailleurs tant elle sublime en Tout.
 
 
On verra l'aboutissement du tableau "le libérateur / le thérapeute" qui est représenté en photo à la Maison européenne de la photograhie  en ce moment, petit clin d'oeil sympathique...
 
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On peut également voir la légende des siècles dont Michel Foucault dit en 1983 : "Dans un paysage de commencement du monde ou de gigantomachie, deux personnages miniuscules sont en train de parler : discours inaudible, murmure qui est aussitôt repris dans le silence des pierres, dans le silence de ce mur qui surplombe de ses blocs énormes les deux bavards muets"  et l'Art de la conversation...
 
  
 
Vous l'aurez aisément compris, une très belle exposition très riche en découvertes et en petits riens intransposables à découvrir de toute urgence... enfin vous avez un peu de temps, elle reste en place jusqu'au 19 juin prochain... alors bonne promenade poétique
 
Un beau parcours à voir et revoir en parallèle de l'exposition de photo  proposée à la MEP actuellement.
 
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Hans Bellmer - Anatomie du désir au Centre Pompidou

 
Sans titre (Unica ficelée), 1959 
Entre Magritte et Bellmer, mon coeur balance, très différents et complémentaire aussi par certains côtés, je dois dire que ne connaissant pas du tout ce surréaliste, j'ai été plus qu'agréablement surpris par son travail sur "la poupée" et ses représentations.   
 
"Quand tout ce que l'homme n'est pas s'ajoute à l'homme c'est alors qu'il semble être lui-même. Il semble exister avec ses données les plus singulièrement individuelles et indépendamment de soi-même dans l'univers. C'est à ces instants de "solution" que la peur sasn terreur peut se transformer en ce sentiment d'exister élevé en puissance" l'exposition commence où se termine, pour qui veut le débat est ouvert... On entre dans l'univers surréaliste de Hans Bellmer  avec peu d'a priori et on en ressort transformé avec encore moins d'a priori, c'est la magie de la transformation et du surréalisme qui agit tel un révélateur.
 
Il est difficle de décrire en détail ce qui se passe dans cet univers en constante révolution, création, trasnformation qui invite à aller vers des possibles et des fins; des nouveautés et des retours sans jamais atteindre la réalité elle-même, présent en perpétuel évolution, livré à rebours du temps par les déambulations de sa création "Die Puppe", The doll, la poupée, créée en 1933 à l'aube d'un monde basculant dans l'horreur elle est le retour à l'enfance, évocation d'un eden perdu ou il serait bon de se retrouver. Il rejoidnra paris et les surréalistes en 1938, là rencontrera, qu'il connait déjà bien sûr Eluard, Breton, Ernst et Bataille aussi avec lequel il participera à différents manifestations et oeuvres.
 
Ce qui m'a plu sans rentrer dans la complexité de l'oeuvre que je ne connais que par un ou deux articles et qui mérite plus que cela pour la commenter, je laisse cela aux spécialistes... c'est cette vibration et cette expérimentations que l'on voit tout au long de ces années, véritables constructions parfois obscènes autour du désir qui affleurent. Mais ces aussi cette beauté immanente dans ces dessins et représentations et cette poésie des couleurs qui vous parlent instantannément au delà de toute première impression.
 
C'est difficile de décrire cette exposition car il faut la voir pour la sentir et se faire une idée précise de ce qu'il y a derrière, notre inconscient travaille, toujours travaille et peut être s'emballe t-il de temps à autres ici. Ces dessins parfois presque évanescents, soupçons sur la feuille, effleurement, rêve onirique d'un autre monde différent, étrange et magique à la fois où les dimensions n'existent plus, c'est un peu tout ces sentiments qui peuvent vous transpercer lors de cette rencontre, d'autres n'accrocherons pas du tout, c'est à prévoir, c'est un univers particulier et différent de ceui que l'on peut avoir l'habitude de croiser, il mérite cependant que l'on s'y arrête pour aller au delà du miroir et aller de l'autre côté pour envisager un point de vue différent.
 
Alors voilà, je pourrai également vous parler de la complexité de l'humain, du rêve et de ses constructions ou encore de notre absence de "complétude" si 'lon peut dire... le mieux est que vous jugiez sur pièce et surtout sur place, cela laisse un peu sans voix...
 
Vous pourrez lire l'article de Sue Taylor ou un article de Fabrice Flahutez très intéressant proposé sur un blog 
 
Le site de l'exposition au Centre Pompidou
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L.A : The Four bronco and easy rider on Route 66 to New Mexico à la galerie Dominique Fiat

Dans la continuité de l'exposition Los Angeles au centre Pompidou quelques très belles photos de Denis Hopper  et d'Ed Ruscha que je re-découvre chaque fois un peu plus à travers son regard visionnaire, il faut bien le dire..., ma préférence pour les photos de Denis Hopper est de saison... pour ce traitement de l'urbain que j'apprécie tout simplement, à découvrir en se promenant du côté du Musée Picasso...jusqu'au 29 avril...
 
16, rue des Coutures Saint-Gervais
75003 Paris
 
Un article sur Denis Hopper et on reverrait bien Easy Rider  réalisé en 1969 par lui et avec lui....
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Johan van der Keuken : photographie et cinéma à la Maison européenne de la photographie

  
 
Un jeune photographe dans l'âme qui commence à publier dès 17 ans son premier recueil avec "Nous avons dix-sept ans". C'est déjà le sentiment qu'il y a quelqu'un d'une senibilité rare et aux idées bien arrêtées, biens définies et profondes quand l'on voit maintenant ses photos devant nos yeux, cette jeunesse qui se cherche déjà et toujours on est en 1955 pourtant et il nous montre à travers ces prises de vues et les expressions une vie avant le commencement, où le commencement lui-même peut être.
 
En bas, dans les sous-sols de la MEP, c'est aussi la rencontre avec Nosh (1970) et sa beauté limpide et simple qui se jette sur nous dans cette lumière du sud que je retrouve toujours avec plaisir, un de ces endroits où on a le sentiment d'être allé, de s'être posé avec eux dans cette belle nature retrouvée. Et puis toujours en bas mais avant d'arriver à elle, il y a aussi ces impressions fugitives cette vue tronquée, ces photos où il ne nous laisse entreapercevoir que ce qu'il veut bien (Amsterdam, deux rues Damstraat, 1994), c'est beau tout simplement ce parcours d'une rue d'un côté et d'un autre en accéléré ou en juxtapositions er reflets aussi, une belle vision rendant bien le fait que nous ne percevons que peu et que c'est à la fois beaucoup...
 
Alain Bergala  indique dans un long article sur la photographie de Van der Keuken : "La fascination de Van der Keuken pour les endormis tient à cette interrogation sur la réalité de la réalité. Cette fameuse réalité, dont il a le plus grand mal à s'assurer en tant que photographe, n'existe jamais autant, à ses yeux, que lorsque nous dormons, précisément parce que nous y sommes alors absents en conscience, et donc véritablement partie prenante du fait de cette inconscience même : " La vie, écrit-il, est un rêve ou un voyage, ou un voyage rêvé à travers un monde qui, bien entendu, existe tout à fait en dehors de nous. Nous dormons parce que le monde existe en dehors de nous (…)". La conscience, et surtout celle du photographe à l'affût, en état de sur-vigilance, autant dire le contraire de l'état de sommeil, serait ce qui nous éloigne le plus sûrement de la réalité du monde. Filmer un ou une endormie, c'est éprouver encore plus crucialement cet exil. "Tu es couché, bien douillettement contre l'aimée, écrit Van der Keuken, tu jouis de ce privilège, et cela, même si tu dors, tu le sais". L'état opposé à ce sommeil dans la chaleur de l'autre, c'est celui du même Van der Keuken prenant une photo de la femme aimée endormie : il ne dort plus, il n'est plus contre le corps familier, il est passé derrière la vitre où la chaleur de ce corps ne peut plus passer, où ce corps enclos sur lui-même redevient une énigme, où l'homme qui regarde à travers le viseur est redevenu étranger à ce monde dont il croyait partager l'intimité, seul et en retrait. En ce sens-là, il y a du Bergman dans les photographies de Van der Keuken, alors qu'il n'y en a pas trace dans son cinéma. Ingmar Bergman est sans conteste celui qui a le mieux filmé, comme une obsession, cette soudaine étrangeté du corps de l'autre dont on se sentait si proche il y a un instant, et que l'on se met à scruter, avec la garde et le retrait nécessaire à toute prise de regard".
 
Il continue plus loin en référence à Pessoa :
 
"Pessoa a exploré l'autre face de ce léger décollement au monde que je vois à l'oeuvre dans les photographies de Johan van der Keuken, même celles où il a l'air d'être le plus en quête de réalité du monde :

Être réel, cela veut dire n'être pas au-dedans de moi.
De ma personne intérieure je ne tiens aucune notion de réalité.
Je sais que le monde existe mais je ne sais pas si j'existe.
Je suis plus certain de l'existence de ma maison blanche que de l'existence intérieure du maître de la maison blanche." "

." "

 
Cela continue, si l'on revient au premier avec ces images transparentes, enfin quelques peu aidées par les reflets magique et je pense notamment à celle de jaipur qui rendent le rythme de la ville de sa vivacité et de son énergie débordante par l'entremise de ses pédaleurs de l'extrême qui s'échinent à survivre dans ce monde...  
 
  
 
 Après c'est aussi ces couleurs et ces contrastes lorsqu'ils prend tout simpelment des passants devant ces murs colorés de mille-feux, ecclectisme et melting-pot d'une amérique toujours plus coloré à NY (2nd Street, New York, 1997) et puis d'autres angles, d'autres vues plus esthétiques aussi si l'on peut dire...  un beau moment 
 
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Allez-y, il y a près de 200 tirages originaux qui valent la peine d'être vus ...
 
Côté film, dans une controverse sur le film tant apprécié du public et de moi-même "le cauchemar de Darwin " d'Hubert sauper, les journalistes Michel Guerrin et Jacques Mandelbaum du Monde du 28 mars terminent sobrement par cette phrase de, Johan Van der Keuken qui confessait avant sa mort : « Peu importe la tricherie, le fond doit être sain. » Il ajoutait : « La peste du documentaire, c'est de vouloir expliquer le monde sans cet énorme trou du doute, du non-savoir. »  
 
Sinon la sortie prévue de 6 DVD chez Arte Vidéo. De plus, ces films projetés à Paris  entre aujourd'hui et le 3 avril à la Cinémathèque française (51, rue de Bercy, tél. : 01-71-19-33-33), je ne seai pas là pour y assister mais allez-y...  
 
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Magritte et la Photographie

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Alors que je n'ai pas encore eu l'occasion d'aller faire un tour à l'exposition "René Magritte : Tout en papier" à la fondation Dina Vierny (Musée Maillol), voici qu'en allant par hasard à la MEP je tombe sur Magritte et la photographie, belle exposition de quelques 250 tirages accompagnés par des petits films retraçant ou accompagnant les oeuvres du peintre surréaliste (très réussi ces films). C'est du Magritte qu'il y a là mais sous un angle totalement différent, celui rendu par la photo, à la fois proche et éloigné de ses habitudes enfin de nos habitudes le concernant, il a un rapport à la photo différent de celui à la peinture :  "La rapidité de la prise de vue le distrait de la peinture "ennuyeuse" et "longue" dans son élaboration, journalière dans sa pratique, routinière dans son usage". On y voit sa vie se dérouler de façon chronologique, j'ai lu quelque part comme un roman, c'est vrai, c'est un peu ça, presque comme un film même, en noir & blanc et l'on retrouve par endroits des "mimiques" bien caractéristiques du personages.
 
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C'est étonnant de voir le peintre sous un autre angle pour ma part inconnu jusqu'ici. 
Il y a bien évidemment les charentaises utilisés par le peintre dans ses moments de créations, georgette sa femme, son modèle et source d'inspiration et puis ses amis avec lesquels il aime à se retrouver. L'homme au chapeau melon est là qui vous scrute devant sa caméra en faisant des grimaces, clignant des yeux, c'est bien celui que l'on connait ... Et puis comme vous pouvez l'apercevoir sur ces deux photographies empruntées à l'exposition, c'est aussi un peu de surréalisme qui pointe à travers les photos, c'est toujours intéressant de voir des facettes d'artistes différentes de celles quotidiennement connues...
 
Bien agréable parcours de découverte de la vie du peintre qui nous est montré ici...
  
 
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