BLOG CULTUREL
Robbert Mapplethorpe
La galerie Thaddaeus Ropac présentait jusqu’au 19 novembre des œuvres de Robert Mapplethorpe sous l’œil avéré d’Hedi Slimane, complété en sous sol par un film déroulant quelques carnets. Je dois dire, que l’on est tout de suite frappé par la maîtrise et le talent de ce maître tout à fait inconditionnel et les thèmes abordés, reliés à la mort et à la société tour à tour montré et interprété mon permis de me reconnaître un peu dans cet étonnant mélange de genre où le noir & blanc s’avère être le choix le plus adéquat et où les thèmes chers du Dollar à la Mort en passant par la violence physique, els symboles de fin et d’impermanence, le temps s’écoule sans limite avec en contre fond l’église font de cette exposition certes minimaliste mais au final d’une grande densité un élément marquant de mes dernières pérénigrations
The Robert Mapplethorpe foundation
Le site de la galerie Thaddaeus Ropac
Bill Brandt - Rétrospective
Comme je vous en avis parlé il ya quelques temps, la rétrospective a bien lieu à la fondation Henri Cartier-Bresson et elle est tout simplement sublime. Les tirages, ceux-ci sont « vintage » qui avaient une importance capitale pour Brandt sont là dans leur format d’époque. Vous le verrez, c’est instant sont saisissant d’une réalité poignante d’alors, véritable vue sur le monde tel qu’il était sans ambages et avec la réalité la plus crue, l’entassement dans les métro en est un belle exemple à l’instar d’ailleurs du retour de la mine, ces yeux que l’on imagine bleus qui surgissent du noir alentours, ces vues de nuit de l’Angleterre d’avant, du début du siècle avec ses pubs et déjà ses figures éternelles et de l’autre côté de la barrière la partie de baggamon (salon à Mayfait 1938)…
L’exposition a été réalisée avec le concours du Bill Brandt Archive de Londres et retrace la vie du photographe, enfin plutôt un parcours à travers 4 périodes successives où suivant les influences de son premier maître, Man Ray il a été influencée par le surréalisme et par Brassaï (une nuit à ondres 1938) probablement pour les vues de nuits qui restent entre social et réalisme puis viennent les portraits de quelques grand nom dont vous pouvez voir une photo ici, celle de bacon mais celle de Magritte est bien révélatrice puis on avance vers les plages de galets avec les nus échos de la galerie Karsten Grève pour enfin s’enfoncer dans les paysages anglais. Je vous conseille vivement le petit Photo Poche sur Bill Brandt, petit bible succincte mais agréable qui retrace en grande partie son travail a un prix plus qu’abordable.
J’aime également beaucoup celle montrant deux marries dont on ne voit plus la tête mais qu’illumine un grand soleil, fond peint en 1930 a priori. Effets de pluie sur les toits permet également de voire cette Angleterre par le haut, par les toits, évocation actuelle des Etats6unis et de ses regroupements de quartiers…le bain du mineur est lui aussi, un moment intense, où la réalité d’alors vous rattrape pour vous happer dans ces vies dans cette réalité sociale de proximité, de promiscuité et de pauvreté extrême que Brandt a su montrer ….
Bon j’arrête, allez-y plutôt cela vaut amplement le détour, le ravissement est là…
Sebastiao Salgado - Territoires et vies
Soyez saisi d’entrée par cette main presque qu’humaine aux écailles, carapaces luisante et subtile qui rappelle nos origines profondes, animales, encadré par ces volutes de ciel et de mer dans cette première salle, vous êtes déjà dans l’ambiance et dans le cœur de la photographie présentée par Salgado qui va vous entraîner dans un voyage beau mais sombre à travers la fourmilière géante de la mine d’Or, montrant à la fois la tension et la folie humaine dans toute sa béatitude, véritable charnier humain de boue se déversant où tel des fourmis, vous verrez c’est saisissant, sur des échelles de bric et de broc, il y a peu encore des hommes partaient à la recherche du trésor perdu de l’Ouest au Brésil dans la mine de la Serra Pelada (1986…), l’Or ce qui me rappelle ce poème de Baudelaire (L’étranger), très joliment dis par Ferré d’ailleurs et qui reste pour moi un grand moment, connexion par excellence d’ailleurs avec l’étranger de Camus et qui est le suivant
« Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère?
Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
Tes amis?
Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
Ta patrie?
J'ignore sous quelle latitude elle est située.
La beauté?
Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
L'or?
Je le hais comme vous haïssez Dieu.
Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!»
La famine au sahel et ces personnes qui partent en exode sans autres biens que quelques casseroles, une bête et leurs vêtements, dénuement extrême écart de civilisation, méandre plutôt qui nous renvoie à la faillite d’un modèle sociétal grandeur nature…les mégapoles et notamment Bombay et cette ahurissante photographie montrant une conduite d’eau traversant des bidonvilles sans eau évidemment, contraste étonnant et saisissant… l’explosion de la ville et des gratte-ciels à Shanghai ou agriculture et ville se juxtaposent à quelques encablures de distance seulement… et puis encore et encore des découvertes que vous devez allez explorer…
Vous allez également voir la chasse au thon, horrible massacre et réalité de la pêche avec ces pêcheurs tous droit sortis du « Viel homme et la mer » d’Ernest Hemingway… enfin comment s’arrête un puits de pétrole en flamme, découvrez cet univers angoissant qui n’a pu être circonscrit qu’après un an, tension extrême de ces hommes dans une puits de flammes et d’or noir…
A ne surtout pas manquer….
Eurovisions : les nouveaux européens par dix photographes de Magnum
Le constat d’où est né est celui « d'un vertigineux écart entre l'enjeu de l'entrée de dix nouvelles nations dans l'Union européenne et la méconnaissance profonde de la réalité contemporaine de ces pays, source inépuisable de confusion, de peur et de repli ». C’est ainsi 10 photographes (Carl de Keyzer, Martine Franck, Alex Majoli, Peter Marlow, Martin Parr, Mark Power, Lise Sarfati, Chris Steele-Perkins, Donovan Wylie, Patrick Zachmann) qui exposent leurs photos en espérant nous faire toucher une des facettes de la réalité de cette autre Europe qui est tout à la fois à côté de nous, proche de par la distance parfois très faible qui sépare les pays et tout à al fois très lointaine de par la méconnaissance dont nous avons de nos voisins et de leur réalité.
J’ai été assez déçu à vrai dire par cette exposition qui n’est pas arrivé pas à me convaincre et à me faire ressentir une proche appartenance voire une vision de la réalité, de leur réalité.
Sauf pour les sublimes photos de Patrick Zachmann, en noir & blanc…
AM Cassandre - uvres graphiques modernes, 1923-1939
Alors là, courez brave gens courez et arrêtez vous devant en extase complète devant ce génie et acquiescez car c’est une des réalités de ce WE, il est des hommes hors normes et Cassandre alias Adolphe Mouron dont Blaise Cendras saluait comme « de n'avoir pas seulement été un peintre, mais surtout un des plus fervents animateurs de la vie moderne : le premier metteur en scène de LA RUE »
La révolution des arts graphiques, le marketing avant le Marketing, les changements de perspectives, l’appel à l’imagination et aux évocations, rien que ça se déroule sous nos yeux ébahis, un pas après l’autre toujours plus de beauté et de génie dans ces lignes qui s’étirent à l’infini pour essayer de se poser, ces roues qui s’enflamment devant nos yeux, ce vins de liqueur que l’on irait aller acheter à la sortie de l’expo juste pour goûter enfin toutes les effluves qui vous parviennent lorsque le chocolat fumant exalte
Le Monde titre avec Michèle Champenois dans son édition du 20 septembre dernier « Cassandre, la révélation d'un maître de l'affiche », c’est plus qu’une réalité et Michel Bergé d’expliquer comment a été créée le logo de la maison de couture fondée avec Yves Saint Laurent « Cassandre était le plus grand, le meilleur graphiste de son temps. La première chose que nous avons faite, avant même de réunir les fonds ou de trouver les collaborateurs, fut de le rencontrer. Il avait dessiné le sigle de Christian Dior, il était oublié. C'était en 1961. Il nous a fait une seule proposition, celle des initiales entrelacées ; la rencontre a eu lieu au restaurant Le Débarcadère, à Paris. » (…) et de continuer : « Le logo de la marque Saint Laurent est légèrement incliné : tout Cassandre est dans cette impulsion, dans la vitesse de l'échange qu'il suggère avec les moyens les plus savants, donc les plus simples en apparence. Architecte de la page, géomètre de l'espace de l'affiche, il construit sur sa planche à dessin une machine graphique redoutablement efficace et délicatement poétique. Rien ne lui échappe. Ni les mots, affirmés par des capitales unifiées et souvent transformées par l'usage de plusieurs couleurs, d'un relief, d'une superposition dynamique. Ni les figures, que les objets soient représentés avec un réalisme appuyé ou, au contraire, par une évocation symbolique et allusive. Ni les personnages, souvent extrêmement stylisés, à l'encontre de la mode de l'époque, qui ne s'était pas encore détachée du réalisme pictural ».
On le voit l’unanimité est là autour de cet artiste, graphiste magique qui a réussi à aller au-delà, de se projeter dans un futur lointain…
Un site avec l’ensemble des Affiches mais il faut un anti-pub…mais très bonne qualité graphique… Et les horaires pour aller sur le site Richelieu de la BNF












