BLOG CULTUREL

Spectacles Herwann Perrin Spectacles Herwann Perrin

Good Canary au théâtre Comedia



Un belle pièce qu'il est quand même difficile de recommander.

En effet, les décors sont sublimes et la mise en scène originale, intéressante, jeu de couleurs alliant la manipulation de l'image vidéo aux différents espaces de vies propres à chaque scène, une grande réussite moderne.

De plus on a l'occasion de voir jouer Cristiana Reali qui est de loin l'actrice la plus émouvante et emblématique de la pièce; qui plus est elle est belle. Elle joue divinement bien et on ne peut que s'effacer devant tant de talent, même VincentElbaz s'efface, un peu moins évidement dans la mesure où il tient bien son personnage et son jeu. Et puis d'autres comédiens pour former cette pièce à 7 avec de petits rôles pourAriel Wizman, José Paul, Jean-paul Muel...

Donc jusque là, John Malkovitch a tenu son pari et réussi un très beau moment.

Par contre, de mon point de vue, la pièce est un peu trop linéaire et cousu de fils blanc ce qui donne un sentiment soit de déjà vu, soit de réalité trop criante peut être; un mal de vivre à assumer... certes mais bonrien de neuf dans ce drame. Peut être aussi que j'étais en attente de trop...

La pièce de Zach Helm commence par un intermède intriguant que Malkovitch nous invite à lire disant grosso modo que chacun de nous a un potentiel à développer et que l'on ne saurait aller à l'encontre de ce que l'on est foncièrement, intrinsèquement. Cela semble un peu évident mais bon... Il termine par une petitetouche ironqiue bien vue.

Annie est un écrivain qui n'arrive pas à supporter la critique et le succès grandissant de son premier ouvrage, elle est sous speed et sa vie ne pourra changer, elle est dépressive, chiante mais talentueuse; Jacques est son mari, il est barman, attentionné, éperdu d'amour pour sa femme et veut la protéger. La protéger contre elle même car elle se fait du mal alors il accepte ce qu'il n'aurait sans doute jamais dû accepter... maispeut-on essayer de changer la vie d'une personne envers et contre sa nature profonde, c'est difficile voir impossible, le passé reflue et revient etAnnie est elle avec ses plaies et douleurs vives; elle n'a pas envie de plages ou de cocotier elle ne peut vivre que cette vie qui est la sienne. Jacques ne veut pas l'entendre...

Un bel article sur Agorax Vox qui se termine de la manière suivante : "Zach Helm écrit de manière convaincante une pièce grave sur des auteurs écorchés vifs, affrontant la difficulté de la création et du regard des autres. Mais ce qui paraît sombre devient, sous l'oeil ironique de JohnMalkovich, une comédie brillante, insolente et cruelle, baignée dans les couleurs, les décors et les musiques de New-York ".

Voilà donc allez-y, n'y allez pas, tout dépend de l'originalité que vous en attendez. J'ai bien aimé mais je ne recommanderai pas, étrange peut être mais vrai..

Le site internet du théâtre Comedia
4, boulevard de Strasbourg - 75010 Paris
M° Strasbourg Saint Denis
Tel: 01 42 38 22 22

Lire la suite
Spectacles Herwann Perrin Spectacles Herwann Perrin

Roméo et Juliette de Sasha Waltz à l'Opéra Bastille



Tout simplement sublime.

Sur une chorégraphie de Sasha Waltz et l'époustouflante musique d'Hector Berlioz emmenée de main de maître par Valery Gergiev ce Roméo & juliette vaut le déplacement et c'est en toute simplicité, fluidité et beauté que s'exprime ce ballet qui allie les charmes de la modernité à des passages plus classique.

Portée, emportée par la musique grandiose de Berlioz on se laisse guider dans les virevoltes des danseurs et danseuses qui surgissent de tous côtés accompagnés par les choeurs qui vous touchent l'âme; vous ne pouvez que rester subjugué par ces êtres blancs et noirs symbole des deux familles que sont les Capulets et lesMontaigus. Loin de la version classique de Roméo & Juliette, celle-ci est épurée, l'histoire presque imperceptible, en pointillée mais il y a dans cette vision de Roméo & Juliette autre chose, la grâce de ces moments ou le langage des corps en dis autant que le texte  mais autrement.

De grands moments de danse, l'énergie du désespoir pour Roméo esseulé, la vie qui reprend alors pur Juliette et la fin, le désespoir et le chagrin... la tragédie de Shakespeare est belle belle belle...

Il y a cette énergie pure qui est là finement distillée dans les veines de chacun des danseurs et danseuses et l'amour entre ces deux êtres qui explosent, sarabande complexe de jeu de danse qui expriment leur Amour.

Un très bel article dans le journal Le Monde en date du 8 octobre intitulé "La beauté selon Sasha Waltz" : "Désir d'en finir, d'échapper au monde par une mort consentie, ils se suicident peut-être par amour de l'amour".

Le site de l'Opéra de Paris

Lire la suite
Spectacles Herwann Perrin Spectacles Herwann Perrin

Callixte, Thibaut Derien, les Né et Zigor et Gus à la Belleviloise



Dans le cadre du festival Du son dans les feuilles les 5, 6 et 7 octobre 2007, festival organisé par les artistes eux-mêmes, petit vernissage,expo concert et clowneries dans cet univers qu'il est bien agréable de connaître. Décidément, cette rue devient excellente, entre le petit bar Mon chien stupide où nous avons ensuite fait un arrêt presque obligatoire et la Maroquinerie en amont, la Bellevilloise, avec son âme, ses oliviers du Sud et sa terrasse totalement sublime et porteuse de visions nocturnes... Un univers à part entière à découvrir évidemment.

Pour ce qui est des expositions, Thibaut Derien, cela doit vous dire quelque chose, chanteur d'un groupe aujourd'hui disparue et qui fait d ela photographie, quelques unes de ces peintures urbaines étaient là et puis Callixte, à l'étage, une histoire illustrée par des photographies, l'histoire semblaient intrigantes, une historie de vie en construction malheureusement l'accrochage n'aide pas et il est difficile de suivre et de lire toute l'épopée... et puis je n'est pas été franchement conquis par les photographies.

Concernant les Né, un petit groupe de Pop qui voit le jour et ma fois, c'est bien sympathique, apparition agréable.


Ensuite, c'est au tour du duo formé par Zigor et Gus, les clowns entre en pistes pour le meilleur des "clowneries z'attanchantes et fabulations jonglistiko-magiques!" de ce qu'ils peuvent donner sur une scène presque aussi grande qu'un mouchoir de poche. Eh bien, très bonne surprise que cette virée avec eux dans un univers en perpétuel construction où tels deux complices totalement unis ils maîtrisent à la,perfection tous leurs numéros y compris les deux petits accrocs qui n'en sont finalement pas tellement la suite s'enchaîne et que leur dextérité que cela soit aux balles aux quilles ou encore le terrible duo deyoyo géant qui défraiera la chronique....

Voila une très bonne mise en jambe pour la suite ... cela continuait le soir et le lendemain et surlendemain mais malheureusement pas pour moi, une prochaine fois sans doute...

La Bellevilloise

19-21 rue Boyer 75020 Paris

Lire la suite
Spectacles Herwann Perrin Spectacles Herwann Perrin

Arianne et Barbe-Bleue à l'opéra Bastille



Retour à l'opéra tant attendu mais la déception était à ce premier rendez-vous qu'il nous était donné de voir avec cette nouvelle création d'Arianne et Barbe-Bleue, conte en trois actes de 1907 de Paul Dukas sur un livret de Maurice Maeterlinck.

Déception de part les décors qui ne sont pas, et c'est un première, pertinent, agréable, facile, pratique pour suivre cet opéra; pour ce panneau latéral retranscription en vidéo de l'univers des pièces qui se présente à nous avec un traitement de nuit, c'est vrai que dans l'idée d'être observée, vue, suivie cela peut être intéressant et on peut voir derrière Barbe-Bleue en personne mais ce n'est ici pas réussi, cela n'apporte pas grand chose à la mise en scène... d'autant plus que la définition et le rendu ne sont franchement pas bons. Ensuite viennent les interprètes qui tour à tour sont là pour nous enchanter et là encore rien ne vient que la déception, c'est franchement dommage, moi qui me faisait une joie de reprendre...

D'après ce que l'on peut lire sur le site de l'Opéra de Paris à propos d'Arianne et Barbe-Bleue, on apprend : "Ariane et Barbe-Bleue est le seul opéra achevé et publié de Dukas. Le livret est tiré d'une pièce que Maeterlinck avait publié en 1899 et qui était d'emblée conçue comme un livret d'opéra destiné au compositeur danois Edvard Grieg. Mais celui-ci y renonça et Dukas finit par en obtenir les droits, mais il mit sept ans avant de terminer son ouvrage. (...) Car il s'agit d'une ?uvre importante, qui met au premier plan son personnage féminin, exige de lui des capacités vocales exceptionnelles et en fait une des premières héroïnes « révoltées » de l'histoire de l'opéra (« Il faut désobéir, c'est le premier devoir quand l'ordre est menaçant et ne s'explique pas », dit Ariane, dès sa première intervention). Messiaen, qui fut l'élève de Dukas, analyse l'?uvre en ces termes : « Ariane, c'est la lumière de la vérité. Barbe-Bleue : c'est le monde. Les paysans : c'est l'humanité révoltée contre la souffrance du monde. Les femmes : c'est l'humanité engourdie dans les mystères qu'elle ne peut ou ne veut scruter, c'est le démon de l'habitude qui fait préférer les souffrances que nous connaissons aux joies que nous ne connaissons pas"

Si l'on comprend aisément ce que veut dire Messiaen, il n'empêche que même si l'on sent ces aspects tous en puissance, la création présentée n'arrive pas à les faire passer au premier plan, la mise en perspective ne se fait pas pas, cela ne passe pas. C'est dommage, j'aurai bien aimé creuser cet aspect... de la femme révoltée...

Voilà, à vous de voir mais par contre j'attends avec impatience Roméo et Juliette... toujours à l'opéra bastille

L'Opéra Bastille

Lire la suite
Spectacles Herwann Perrin Spectacles Herwann Perrin

Strip-tease à la Villette avec NightShade




Il n'est plus aujourd'hui question d'aller dans les boites de strip-tease, cela est devenu trop ringard, trop axé pornographie avec tous les sous-entendus que l'on peut mettre derrière, il n'y a plus de vrai, de réel strip-tease, c'est le côté brut, le côté nu qui intéresse, on veut voir des corps. Aussi, l'idée qui sous-tend un peu cette représentation denightshade à la villette c'est de changer ce regard, de donner matière à réflexion et d'organiser un peu plus ce strip-tease. Comment faire, eh bien demander à des professionnels du strip-tease de travailler avec des chorégraphes afin d'en ressortir une autre vision plus érotique, plus sensuelle ou tout simplement voire

Pol Heyvaert, metteur en scène d'indiquer : "En fait, nous nous sommes rendu compte que le strip-tease n'existe plus, du moins en Belgique. Dans les bars, il y a toujours des filles qui dansent nues, mais le véritable strip-tease d'antan est bel et bien révolu. Ce qui compte aujourd'hui, ce n'est plus de se dévêtir, mais de montrer. Les hommes qui de nos jours fréquentent les boîtes de nuit, veulent du nu, le plus rapidemtn possible et de préférences sans salamalecs. Le strip-tease est désormais beaucoup plus ciblé et l'érotisme a cédé la place au porno. Ce phénomène est forcément lié au regard que notre société porte sur le sexe. Et selon moi, ce phénomène trahit non pas que la société est devenue plus libre, mais qu'elle est devenue beaucoup plus dure."

NightShade propose donc 7 scénettes misent en musique par 7 chorégraphes (Eric de Volder, Vera Mantero, Claudia Triozzi, Alain Platel, Caterina Sagna, Johanne Saunier, Wim Vandekeybus) afin d'essayer d 'offrir un regard neuf sur le strip-tease. Le pari est à moitié rempli, l'idée est excellente, la rencontre entre l'Art et le strip-tease parfois sublime parfois indifférente.



La premier strip-tease avec Eric de Volder aux commandes et Barbara Rom dans les limbes, est tout simplement sublime, la musique se lève, la brume envahit la scène et sous cette brume apparaît la belle endormie qui au gré des moments, des mouvements fend l'air et commence son ballet hypnotique, une réussite artistique où j'aurai même encore plus apprécié que cela reste encore plus suggéré et que l'on ne montre pas tout, la puissance de la suggestion est forte, autant s'en servir



Pour le second strip-tease, c'est avec Vera Mantero et Delphine Clairet sur la scène, c'est à la fois du stip-tease bien entendu mais aussi un discours, une voix sur les rapports à la sexualité d'aujourd'hui très différents de ceux des années 30, la libération des corps et des esprits, le diable n'est heureusement et finalement plus avec nous à nous interdire de faire l'amour. Une vision de la femme libérée de ses contraintes de ses carcans ou on essaye de la ranger, elle est femme et l'assume.Delphine Clairet n'est pas dans le moulme de la femme parfaite et c'est cela aussi qui est mis en exergue mais qu'est-ce qu'elle est sympathique et ces sous-vêtements sont étonnamment fins et presque imperceptible au final....



Avec le troisième strip-tease, il y a comme qui dirait un petit bug lancinant, travail sur le corps comme toujours sous musique tibétaine, c'est horriblement horripilant et chiant... à éviter c'est celui deClaudia Trozzi et Cecilia Bengolea



Le quatrième strip-tease est mené de main de maître avec aux commandes un Alain Platel et la sublime Caroline Lemaire, tout en douceur sur la musique de Gainsbourg, le strip-tease de la belle se fait sur fond rose avec un système de panneau coulissant qui laisse voir ce qu'il faut et qui se réduit telle une peau de chagrin, tenue noire, chaussure rouge, le top le plus ultime en la matière, un grand moment de vie et de beauté, on est au-delà du strip-tease et bien dansl'Art, un grand bravo pour ce travail somptueux



Le cinquième strip-tease mis en scène  par Caterina Sagna avec Sky Van Der Hoek interroge. Sur fond de musique stridente et qui ne permet pas d'apprécier outre mesure, c'est une femme-enfant qui est un peu mis dans l'obligation de se dévêtir, de se montrer à nu à nous, un cri de désespoir dans cet univers qui ne doit pas toujours être facile et où les corps sont souvent monnayables, presque consommables. Le visage deSky Van Der Hoek n'est pas visible, elle n'est plus elle mais seulement un corps perdu et à la merci. Un moment important




C'est au sixième strip-tease que l'homme apparaît dans sa nudité extrême, avec Johanne Saunier et Gidi Meesters. J'ai été moins convaincu par ce strip-tease masculin, pas assez original m'a t-il semblé mais je ne suis pas certain d'être représentatif, en tout cas, une grand-mère s'en est allé, allez savoir pourquoi...



Et puis pour terminer, le septième strip-tease, de Wim Vandekeybus avec Sarah Moon Howe, c'est avant tout une histoire où la belgitude est à l'honneur entre vidéo et strip-tease, interaction et chanson, un très bel ensemble où l'on se rend compte que comme diraitparaglider l'emballage fait beaucoup, Sarah Moon Howe se présente en jeans, on ne la voit presque pas, elle revient en pantalon de cuir moulant avec une perruque blonde, c'est la grand chambardement, attention aux apparences elles sont souvent très trompeuses mais c'est aussi cela le charme de la découverte et des tentations

Très réussi cette image de Nighshade du chat sans poil, du chat à la peau nue et au regard inquiétant qui grandit grandit grandit...

Voilà alors intéressant et sympathique, commencement d'une réflexion sur les rapports entre Art et Strip-tease même si à mon goût il n'y avait pas assez de création chorégraphique dans les scènes présentées, pas assez d'innovation.

Pour en découvrir un peu plus, passez faire un tout sur l'espace My space de NightShade




Lire la suite