BLOG CULTUREL

Spectacles Herwann Perrin Spectacles Herwann Perrin

La Guerre, une comédie de Carlo Goldoni au théâtre Mouffetard

On est de plus en plus difficile. c'est ce que je me disais à la sortie de la pièce. En effet, une belle troupe de neuf comédiens qui nous emmène sur les chemins de la guerre au coeur même d'une garnison, assiégeant une forteresse gardé par Don Egidio (Laurent Labruyère). Dona Florida (Clémentine Pons), la fille de l'assiégé a été capturée dans son couvent et elle est en train de tomber amoureuse de l'ennemi en la personne de Don Faustino ( Raphaël Grillo). Dilemme complexe me direz-vous ? entre la passion en devenir et l'amour du sang... entre devoir et coeur...

Un des personnages en la personne du commissaire est là, représentant l'horreur absolue, la gangrène, la corruption et la volonté d'une guerre sans fin pendant laquelle il peut s'enrichir sur le dos des soldats sans vie, sans voix et bientôt sans âmes : "Ah ! La guerre est une bien belle chose ! Moi, j’en dirai toujours du bien, et il n’y a pas de danger que mon coeur fasse le voeu que la paix revienne. À m’entendre, on pourrait dire : tu pries pour ton métier comme la femme de ce bourreau qui priait le ciel pour que les affaires de son mari augmentent. Et alors ?"
C'est alors que l'on voit défiler un peu toute la population qui puisse exister dans ces camps de garnison ou l'attente est souvent longue et nous ne sommes pas encore en hiver où les gueules des soldats et des officiers héroïques seront ravagées par le froid ...

Un texte difficile à jouer, à appréhender avec une jeune troupe me semble t-il qui commence à prendre la mesure, qui commence à sentir ses personnages mais il reste quelques morceaux non aboutis, des lenteurs et quelques longueurs de mise en scène. Mais le texte aussi intéressant soit-il n'est peut être pas tout à fait adapté au théâtre me semble t-il ? Alors voilà, cela fais du bien d'aller voir une pièce avec de jeunes acteurs et qui même si elle n'est pas parfaite a le mérite d'exister.

La mise en scène d'Henri Dalem pêche un peu même s'il y a de tès bonnes idées et certaines scènes époustouflantes, je pense notamment vers la fin à la scène au ralenti qui est un grands moments tout en lumière, en voix off et en musique dans la vapeurs de la brumes qui s'est répandu. De même l'épisode du joueur de golf alias Don Egidio avec château miniature et tête d'assiégé rend diablement... surtout avec cette homme sans tête à la voix changée... Il reste cet enchevêtrement des genres qui comme dirait Paraglider semble être le jeu même des acteurs... qu'ils ont rajoutés certains éléments en amont et que c'est réussi...Puis mélange des genres également avec ces croisements entre guerre et château fort-, musique contemporaine et transistor, baïonnettes et mitraillettes, chevaux et avions passant dans le ciel tonitruant...

Voilà voilà, si vous avez envie d'aller voir ce que cela donne, les places sont seulement à 11€ sur Billet reduc pour l'instant

Théâtre Mouffetard
73 rue Mouffetard 75005 Paris
Tel. : 01 43 31 11 99 (mardi au samedi 14h à 18h30)

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Drôle de Monde, le dernier spectacle du Cirque Grand Céleste

Bon bon, vous aimez le cirque ? vous n'aimez pas, vous ne savez pas, c'est avec des bêtes ? beark berk eh bien pour ceux qui ne sont pas allé au cirque depuis belle lurette sachez que ce n'est plus vraiment ce cirque là qui nous est présenté; celui-ci est mixte à la fois pour les enfants mais surtout pour les adultes, pleins de cette poésie et de cette finesse qui vous met du baume à l'âme si nécessaire.

Alors pointez-vous un peu en avance à la Porte des Lilas, c'est vrai que le coin, n'est pas le plus accueillant mais l'équipe du grand Céleste vous le rendra au centuple, alors hop, le bar ouvre vers 19h, le spectacle débute vers 20h30/45 vous avez donc tout le loisir de venir vous prendre soit une petite collation soit un petit verre de vin tranquillement, au chaud dans un chapiteau ambiance hiver et cosy avant de vous diriger vers le lieu d'émerveillement qui vous attend, au milieu des lampes de phares, le soir où j'y étais, la tempête sonnait au large et l'ambiance était on ne peut plus sereine et avec cette petite trace d'électricité qui fais la différence... sur des bancs de bois, ne soyez pas effrayez, la distribution de coussin moelleux à souhait ne se fera pas attendre et peut être aurez-vous l'occasion d'être en première classe sur des canapés rembourés...

Le spectacle va pouvoir commencer avec cette troupe de 11 personnes dont 4 musiciens qui rythme la soirée au son du piano, de la guitare and co, c'est bien agréable dès le départ, vous êtes en phase avec eux et sous leurs airs bonhommes, il y a du boulot et de la finesse, c'est ça, cette petite différence qui vous permet d'encore plus apprécier. Au-delà des numéros exécutés de mains de maître, c'est la maîtrise de soi et du détail qui fait de l'ensemble du spectacle un très bel instant.

On va assiter tour à tour à des coups de force avec des sauts en l'air, des roues et des sauts acrobatiques à une vitesse enivrante, on se demande à force comment c'est possible et si cet homme est humain; la complicité de la grâce et de la force au trapèze et au sol, un homme et une femme entrelacés à jamais dans leurs mouvements et dans leurs corps, ils sont à l'unisson et on le voit. Un jongleur danseur entre sur scène, il a trois pieds... que va t-il faire, il est aveugle mais son costume joue à sa place et puis il rivalise d'adresse et de dextérité aussi, de l'art de vivre en accord avec le vent et la poésie des gestes. Survient toujours un petit bonhomme avec sa valise à roulette, ses jeux de magie et son assistante émérite qui va nous faire un numéro de ruban drapé tout à fait sympathique avant de s'évanouir de la caisse ou le magicien d'Oz veut la transpercer de part en part. C'est lui aussi qui va nous régaler les yeux avec ses Diabolos et une dextérité, une précision, une vitesse qui ne sont pas de ce monde auquel s'ajoute cette finesse tout particulière, c'est épatant de virtuosité... et pour finir un jongleur à petite ou grande bicyclette, l'art complet et les jeux de lumières avec ces soucis du détail et des mimiques font de ce spectacle  un très beau moment qu'il est bon de partager...

Alors rendez-vous pour eux là-bas

Drôle de Monde avec LastMinute.com, c'est quand même bien moins cher alors n'hésitez plus...

Le site du Cirque Grand Céleste

 
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Les Bodins, Bienvenue à la Capitale au Palais des Glaces


Avec Bienvenue à la Capitale, les Bodins surprennent par leur interprétation, surtout Maria Bodin (alias Vincent Dubois) qui réussit vraiment un tour de force et par la même un grand numéro d'acteurs que l'on apprécie ou pas le genre d'ailleurs. Jean-Christian Fraiscinet (alias Christian, le fils de Maria Bodin) est là également mais moins présent, c'est vrai aussi que sa mère est omniprésente et il est difficile pour lui d'en placer une...

Alors l'histoire est là, un petit gars, Christian, a près de 45 ans et découvre l'amour avec Claudine à la fanfare du coin, il se décide d'entrer en ménage et de s'installer chez la mère Bodin, l'enfer va commencer alors ils décident de partir pour la Capitale ce que n'apprécie guère la mère Bodin, ils ne la verront plus pendant près de 5 ans. Mais Christian, pris de remords, se décide à renouer avec elle en l'invitant à une émission de télévision du style "Perdu de vue" si mes vieux souvenirs télévisuels ne sont pas trop rouillés... Est-ce qu'elle ouvrira le rideau et est-ce que la vie reprendra son ancien cours...

Bon le jeu des acteurs est excellent, petit moment de détente assuré alors voilà, ils sont encore là jusqu'en mars ou avril 2007 devant le succès remporté...

Le Palais des Glaces

37, rue Faubourg du Temple 75010 Paris
Tel :01 42 02 27 17
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Estelle Aubriot, soirée "Cabaret" au Buveur de Lune

"Oyé ! Enfin, le petit spectacle underground, une peu fou, riche, varié, lucide... bref ! Vivant quoi !

Respirez 1 heure 30 avec Estelle : belle comédienne de coeur qui rit, qui partage, qui joue de la guitare, qui chante des chansons (qu'elle a écrit !).

Voilà ! moi je l'ai vu mais je lui laisse aussi la parole quand même (quelles piplettes on fait là, j'vous dit) : vite ! vite ! tous au BUVEUR DE LUNE, 50 rue Léon Frot - 11ème les 8 et 15 Novembre.

Estelle Aubriot : « INDECENCES-Incandescences » est un spectacle de cabaret que j’ai crée cet été et que je JOUE, CHANTE SEULE à Paris ces 3 DATES dans des arrières et sous-salles de café ; il y a des textes que j’ai écrits à dire (timbrés donc), à chanter (chantés donc) sur mes compositions musicales, accompagnée de ma GUITARE, ou mon ACCORDEON. Il y a aussi un triptyque « la voix de nos ancêtres » au saxophone, un petit conte de mon invention en LANGUE DES SIGNES et un « cours de LANGUE DE BOIS » pour affiner nos « oreilles » (qui vont être très sollicitées pendant les présidentielles 2007).

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Adultères avec Central Park West et Old Saybrook de Woody Allen au théâtre de l'Atelier

 
Trois pièces en un acte, le premier est à 19h, les deux autres à 21h, mais vous pouvez allègrement ne voir que les deux dernières pièces de cet opus aux allures de Woody Allen qui retentit, on ne peut s'y tromper d'autant plus que l'on est à Manhattan, la cité de verre. Une comédie de moeurs et plus encore, c'est à la fois tragique et marrant ce qui ne gâche rien, on reste toujours dans cette partie haute tant au niveau du texte que de l'interprétation qui donne un plaisir mérité.
 
C'est vrai que l'on remarque tout de suite Howard (Xavier Gallais) avec ses mimiques et son jeu si bon puis aussi Carole (Valérie Karsenti) sa compagne sur scène et Phyllis (Pascale Arbillot), la psychanalyste qui prend relativement bien ce qui lui arrive, c'est sûrement la vodka qui fais effet avec un sens de la réparti et des répliques tout bonnement divines et croustillantes... Alors il est bien évidemment question d'Adultères comme le précise le nom de la pièce ce qui inclus évidemment l'amour, le sexe, les femmes mais encore plein d'autres choses, n'oublions pas que nous sommes avec Woody Allen, tout son microcosme se rejoint ici et c'est entre tragédie et comédie une véritable histoire de la vie, de la mort qui se joue devant nos yeux.
Cette réalité du couple qui peut faire mal est mise à nue et étrangement on ne se sent pas trahi mais intrigué par ces mécanismes qui font que le désir change et que l'on va vers autres choses, vers d'autres aussi. Mais s'il n'était question que d'une simple histoire d'adultères le tour serait vite joué, il n'en est rien et c'est lorsque tout semble gagné lorsque tout va arriver à l'inéluctable que surgit une autre composante et que la situation se désagrège complètement, laissant chacun pour un temps dans ses interrogations et ses méandres, perplexité face à la réalité...
 
Dans Old Saybrook, on se retrouve dans la villégiature d'une petite ville du Connecticut entre Sheila (Pascale Arbillot) et Norman qui ont invité David et Jenny, la soeur de Sheila pour un barbecue. Pendant que David regarde son sport, c'est un fan, on en est au 18 trous, un couple fais irruption dans la maison de campagne, c'est là qu'Hal (Xavier Gallais) et Sandy (Valérie Karsenti) ont vécus il y a de cela quelques années avant de vendre à un écrivain/metteur en scène... c'est là qu'ils ont connus leurs premiers ébats et qu'ils ont également découverts une cachette dans la cheminée, c'est d'ailleurs là qu'il découvre aujourd'hui un journal de cuir rouge, un journal intime qui va retentir telle une bombe au milieu de la campagne... mais ce n'est rien en comparaison du retournement de situation qui va voir le jour, transformant cette seconde moitié de deuxième pièce en réflexion sur l'écriture, la création et entre virtuel et réel, Hal et Sandy vont se faire des confidences et quelles confidences.... Il faudra puiser en chacun pour survivre aux déchirures faites à l'amouir propre de chacun.
 
Emmené par Pascale Arbillot, Valérie Karsenti (Molière 2003 de la révélation théâtrale), Dominique Daguier, Fabrice de la Villehervé, Xavier Gallais (Molière 2005 de la révélation théâtrale), Eglantine Rembauville, Bernard Yerles dont vous trouverez la petite biographie cette pièce a en plus du texte et de la finesse d'esprit le mérite de vous faire rire ce qui est essentiel après tout pour une comédie, toujours sympatiquement tout en vous faisant réfléchir à vous, à votre couple et à cette étincelle qui vaut la peine d'être vécue pleinement et entretenue au quotidien
 
Baragouine, un autre blogger  a bien apprécié à ce que j'ai pu en lire et ce qu'il en dis est très juste notamment pour Xavier Gallais et Valérie Karsenty. C'est vrai, cette comparaison avec Patrick Dewaere me semble on ne peut plus justifié car c'est bien de la fragilité du personnage dont il se fait l'echo, il semble arriver d'un autre monde dans lequel le goût de la vie est loin de nous... Valérie Karsanti est également là et bien là je dois dire, elle est vite attachante. Ce qui est impressionnant, c'est le jeu de ses deux acteurs bien différent mais qui ressort rapidement, c'est plus que flagrant, ils sont au coeur et on le voit, ils emmènent ces pièces avec eux et sortent carrément du lot par leur talent...
 
Voilà voilà allez hop vous devez y aller, vous ne pourrez qu'apprécier...
 
 
1, place Charles Dullin
75018 Paris 
Tél : 01 46 06 49 24
 
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