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Le Grand répertoire, machines de spectacle dans la Nef du Grand Palais
Il est bon de se retrouver en août à paris de temps à autres avec moins de monde c'est-à-dire, la posssibilité sans monstrueuses queues de se promener tranquillement, d'errer sans être serrer comme des sardines dans ces beaux endroits issus de l'expo universelle. Juste pour le lieux, le détour en vaut déjà la peine, cette verrière au montant d'acier stylé, ce ciel qui transparaît et devient plus bleu à chaque minute, les nuages qui s'envolent au desus de vos têtes et vous qui errez dans cet amas nuageux de machines solitaires, de machines à vent et à eaux, musciale et bruyante, lumineuse et précise enfin tout ce que l'homme peut faire sans qu'aucune aliénation n'y soit représentée. C'est le champ de liberté des machines faites pour le plaisir de réaliser, de célébrer un événement, un spectacle car toutes, elles ont servis dans des spectacles (ateliers de rues, théâtre, cirque,...).
Alors comment cela se passe ? eh bien prenez un peu de temps et suivez les machinistes qui vous expliquent pour chaque machine, il doit y en avoir une centaine, comment elle fonctionne et également un peu de son histoire avec à la clef bien sûr, une démonstration qui vaut pour certaines sont pesant d'or.
Pour rappel, « La machine est un agencement plus ou moins complexe d’éléments, qui utilise une énergie pour la transformer en une autre, qui accomplit des tâches que l’homme ne pourrait pas accomplir par lui-même, ou rend ces tâches plus faciles.»
suivi du manifeste du machinisme (Bruno Munari, 1952)
"Les machines règnent aujourd’hui sur le monde.
Omniprésentes dans le domaine du travail comme dans celui des loisirs,
elles assistent chacun de nos gestes.
Si de rébarbatives et pédantes études techniques
expliquent leur fonctionnement,
que savons-nous en réalité de leur caractère,
de leurs humeurs, de leurs faiblesses ?
Les machines se multiplient bien plus rapidement que les hommes,
et presque aussi vite que les insectes les plus prolifiques.
Déjà, entre elles et nous, la relation s’est modifiée.
Leur entretien nous fait perdre un temps et une énergie considérable.
Un temps et une énergie consacrés à les bichonner,
les nourrir, veiller à leur repos
et à leur confort, à s’assurer enfin qu’elles ne manquent de rien.
Bientôt, nous serons leurs esclaves bien aimés.
Seul les artistes ont le pouvoir de soustraire l’humanité à ce danger.
Il revient aux artistes de renoncer
au romantisme poussiéreux du pinceau,
de la palette, de la toile et du châssis, pour s’intéresser aux machines.
À eux, l’apprentissage de l’anatomie et du langage mécaniques !
Comprendre la vraie nature des machines permet d’en détourner le sens.
À eux, l’initiative de créer des oeuvres d’art
en contrariant l’utilisation,
la destination, le maniement des machines ! Plus de peintures à l’huile
mais des chalumeaux oxhydriques, réactifs chimiques, chromes, rouilles,
colorations par électrolyse, altérations thermiques !
Ni toiles ni châssis mais des métaux, des plastiques, des caoutchoucs
et des résines synthétiques ! Formes, couleurs, mouvements,
fracas du monde mécanique ne seront plus abstraitement décrits, analysés, reproduits, mais
combinés harmoniquement.
La machine d’aujourd’hui est un monstre !
La machine doit devenir une oeuvre d’art !
A nous de découvrir l’art des machines."
Ne manquez pas dans vos pérégrinations la "baignoire roulante" facile pour les matins difficiles; le "canon à eau" qui propulse quand même 500 litres d'eau dans les airs... ehe he, le "canon à neige" après le canon à eau puis surprenez les odeurs avec la "machine à odeurs". Si vous avez peur d'avoir des soucis de transit dans la journée, essayez le "chiotte solex", très pratique... envolez vous avec "les ailes d'anges" vers le paradis puis viser de là haut de villepin ou un autre politique avec "le canon à oeuf" ou à loisir avec "la tartapulte".
J'aime bien également le "tour du Cameroun", il faut un peu d'espace mais je préfèrerai cela à un vélo d'appartement, c'est riche en couleur..."le frigo" surprend à l'ouverture, prenez garde...envolez vous avec la "machine à tirer les oiseaux mécaniques", la "machine à téquila" est quand même intéressante pour le résultat mais lourde de manipulation tout autant que la "machine à tartiner le nutella"... Par contre on comprend la "machine à applaudir" surtout avec ses variantes; le "mur de lumières vous réchauffera l'âme".
Vous serez surpris par la poésie de la "moto ascensionnelle" et de la "troçonneuse ascensionnelle". Les machinistes, comédiens qui présentent chacune des machines rajoutent du piquant et quelques uns sont franchement très très bons, essayez de les trouver car cela vous donne également plus de plaisir et la saveur de l'histoire de ces machines s'aggrémente de leurs petits commentaires et anecdotes....
Si vous pensez roulez trop vite ralentissez vous avec le "vélo démultiplié". Pour les géants, on fera appel à la "machine à cymbales et canon" et si l'on veut faire de la musique en apesanteur on s'arrêtera à je ne sais plus quelle amchine mais elle est ne peut pas se manquer en tout cas... puis on fera une pause à la "branletigeuse" gardienne des plaisirs inavoués pour enfin écouter une symphonie étonnante et pleine de poésie avec le "piano à poules"... on pourra également se stopper ou dominer la vue à "la machine à faire venir le public" et s'attabler devant un vino blanco.
Bon vous voyez, vous allez pouvoir découvrir pleins de belles choses dans cette univers surréalistes comme le suggérait Paraglider et l'onirique n'est pas loin non plus. Profitez de cette anti-aliénation de la machine-objet et retrouvez vos rêves d'enfants et votre âme de constructeur pleins d'idées et de possibles. C'est bien réel et enchanteur, les idées mènent encore le monde...
Pour une démo ou plus d'infos rendez-vous sur le site du festival paris Quartier d'été et lisez le dossier de presse, c'est assez intéressant
Alors c'est où eh bien sous la nef du Grand Palais, au Metro Champs Elysées Clémenceau et c'est jusqu'au 13 août de 14h à 23h
La comédie des passions, tryptique de Dario Fo / William Shakespeare / Federico Garcia Lorca à Alba la romaine
Bon bon c'est terminé malheureusement pour vous mais comme toutes les bonnes choses, elle se murissent... les partager et les faire découvrir si vous ne connaissiez pas encore cet endroit fait partie de la vie. En effet imaginez vous arrivez dans un village éclairé ou trône un chateau avec de petites ruelles très jolies, des airs de on va y revenir y traîne, c'est près de Montélimar; la nuit tout s'éclaire et à quelques centaines de mètres plus bas c'est un théatre antique qui en pleine cambrousse s'offre à vous.
Les pierres chauffées par le soleil salvateur regorge de chaleur et vous cuisez tranquillement sur ces coussins molletonneux... et le spectacle peut commencer une troupe des plus complètes et pleine d'une énergie hérité de sa jeunesse. Un tryptique basé sur un "texte Dario Fo, tiré de "Histoire du Tigre" et "Autres histoires"; un texte français de Valéria Tasca tiré de "Mystère bouffe" tome 2; "La Ricotta" de Pier Paolo Pasolini et un texte de Federico Garcia Lorca". Trois thèmes un peu confus, un peu disymétriques: une première partie partie marrante même si le sujet aurait pu être traité différemment... avec par contre un très bon prologue annonciateur d'autres choses...une deuxième partie désopillante et très très bonne et une troisième partie "réflexsive" moins enthousiasmante mais de circosntance. Bon, les deux dernières parties ont été joué avec les moyens du bord, l'entracte s'étant soldé par un orage venu des profondeurs amères du ciel, le tonnerre mécanique a rapidement fait suite au tonnerre ciélatique et l'eau est tombée à flot perdu... Alors une belle performance pour cette deuxième et troisième partie et un lieu à découvrir l'année prochaine car il mérite le petit détour
Plus d'infos sur les artistes sur le site de la comédie de valence
Si ce n'est toi d'Edward Bond mis en scène par Alain Françon au Festival d'Avignon
Qu'on se le dise, il est difficile de trouver plus belle représentation que celle-ci tant la mise en scène que le jeu des acteurs et le texte sont d'une beauté, d'une concision et d'un profondeur rarement inégalé. Eh oui, les éloges vont à ceux qui prennent le devant et qui innovent. Ceux qui prennent les risques et le devant de la scène pour affirmer ce qui est en arrivance, ce qui est déjà arrivé et qui s'est passé et qui devrait nous faire frémir d'horreur et d'angoisse. Ce futur tant redouté où le passé n'existe plus, le passé peut-il ne plus exister ? Telle est une des interrogations présentées ici. Le rapport de force entre le mari, la femme et l'invité, muse ou démon ? messager annonciateur du déluge ou retour sur ce qui est réel, ce qui existe et dont on ne peut finalement se défaire et bien heureusement. Le présent est un temps de vie mais il ne se suffit pas à lui-même et le futur comme le passé ont une dimension qu'il faut envisager, entre-apercevoir et que l'on ne peut occulter même si l'Etat et l'Ordre règne. Rien ne s'efface et essayer d'effacer les consciences n'est pas propice, n'est pas envisageable mêl dans un Rêve.
Alors après ce prologue énigmatique, qu'est-ce que cette pièce si grandiose ? Eh bien finalement pas grand chose, il y a trois personnages, deux chaises, une table, une caisse et éventuellement un sac et un manteau ah oui un cintre aussi et quelques ustensiles de cuisine, deux bols, deux cuillères...Rien de grandiose me direz vous ! mais c'est avec le rien que tout se fabrique et les signes deviennent comme des repères qui vous attirent comme des phares ou comme des lanternes, au gré de vos réflexions et du temps qui passe. La pièce est réflexion et est au diapason d'une époque à venir mais aussi d'une époque passée peut être déjà dans l'oubli...
En 2077, pas si loin que ça, un couple qui n'a plus rien s'engueule sur ce rien, l'existence se retranche et l'espace temps se compresse dans ces moments ou la notion d'ordre et de travail sont les phares de quelques uns alors que d'autres sombrent dans la folie voire dans le suicide, par vagues entières... le shamman est-il réel, est-il un rêve ? De ces situations risibles nait l'humour, le risible de la fin des choses et d'un temps où tout bousculement du réel est remise en cause de l'existence et rappel de cette mémoire que l'on veut occulter, terminer, sabrer...
Qu'est-ce que cette conscience qui frappe à la porte qui interroge sur l'extérieur, le rapport aux autres et à soi dans le monde comme on le voit, le touche ?
Existence, imagination; vie vécue, vie rêvée qu'est-ce que tout cela qui s'entremêle devant nous ? Voilà voilà quelques bribes jetées de manière nonchalante et à compléter sur un grand moment à essayer de découvrir près de chez vous...
Quelques infos sur le site du théâtre de la colline
Le Cirque ELOIZE avec Rain au Trianon
Avez-vous vu du sublime et de l'exceptionnel ces derniers temps ? Peut être et tant dans ce cas mais ici c'est à la fois du beau, du sublime mais aussi du poétique et de l'ébahissement qui vous attende lorsque le spectacle commence. A tout ceux que le cirque rebute pour une raison ou pour une autre, on est bien au delà, on est dans ce qu'ils appellent le Nouveau cirque (dont ils se moquent aussi...), cela n'a plus rien à voir avec les cirques de notre enfance et cela évoque, cela garde néanmoins l'esprit de cette époque dans l'émerveillement d'alors lorsque nous pouvions voir des lions ou des tigres voire des panthères pour la première fois, on entendra d'ailleurs quelques ébahissements car quelques enfants sont là même si c'est un public majoritairement adulte qui se presse et s'assied tranquillement attendant qu'on l'éblouisse, le spectateur sera ravi et la salve d'applaudissement digne des grands grands spectacles démontre allègrement que la magie a opéré et que ces 11 saltimbanques irréel ont réussi leur tour de piste , enfin plutôt leur tour de pluie.
Le metteur en scène Daniele Finzi Pasca indique : "Les regards entre les protagonistes révèlent des petiteshistoires d'amour, des passions secrètes, des fragments d'intimité.La fragilité de chacun fleuri lentement, émerge dans lemoment ultime de l'effort, dans le jeu des équilibres extrêmes.Les artistes sont ceux d'un temps passé, personnages sortis dequelques collections de vieilles photos, beaux et forts comme étaientnos grand-parents. Après il y a le ciel, beaucoup de ciel.
Quand j'étais enfant, à l'arrivéedu premier orage d'été, j'avais la permission de me le prendretout sur moi en jouant dans le jardin. J'aime encore cette sensation deliberté : les chaussures remplies d'eau, les culottestrempées,les cheveux qui dégouttent. "Laisse pleuvoir" on se disait;c'était comme s'inviter à prendre tout ce qui tombait duciel, soleil ou eau, peu importe. Du ciel peut arriver des choses inattendues: messages, signes, promesses. Sur notre scène, on ne fera passeulement pleuvoir, mais aussi précipiter des surprises".
Tour à tour, ce sont des petites scénettes entre cirque, music-hall et chanson qui défile sous vos yeux, au programme, jongle évidemment, acrobatie aérienne, contortioniste, saut, cerceau géant, cercle volant, tour de force, ruban, et pleins d'autres encore... le tout est assaisonné d'une musique tout à fait sublime et de circonstance pour chaque numéro; la troupe, tous aussi bon les uns que les autres donne l'impression d'une vraie communauté, d'une vraie famille presque un village avec un soupçon non équivoque d'humour et de simplicité, ils en deviennent rapidement attachant et vous ressentez ces tiraillements et ces petits appels à l'enfance et surtout aux souvenirs enfouis et puis vous, enfin moi je reste bouche bée devant ces prouesses toutes en douceur, toutes en finesse qui vous permette de rêver... Jeu d'ombres et de lumières, pluie d'objet et de lumières, poésie et humour sont au rendez-vous
Ces artistes d'origine canadienne vous offre là un spectacle à n'absolument pas manquer si vous voulez voir quelques étoiles dans la nuit...avec un final que vous n'avez jamais vu et que vous ne reverrez probablement jamais...
C'est au Trianon et jusqu'au 21 mai 2006 alors dépêchez-vous...
Rendez-vous sur leur site Internet pour plus d'infos sur le spectacle et le cirque Eloize
Les rencontres chorégraphiques internatioanles de Seine Saint Denis du 2 au 28 mai 2006
Du 2 au 28 mai prochain se déroule la 5ème édition des rencontres chorégraphiques internatioanles de Seine Saint Denis.
Les spectacles présentés semblent à la hauteur de la magie et de la création en effervescence dans le "93" comme aime à le souligner un article du journal Le Monde en date du 27 avril. Aussi, je m'invite et vous propose d'aller voir quelques uns de ses spectacles sur le mois de juin pour en discuter tranquillement ensuite... les différentes salles avec leur programmation sont les suivantes :
Centre Dramatique National / Montreuil
Centre national de la danse / Pantin
Cin'Hoche / Bagnolet
Danse à domicile / Bagnolet
Espace 1789 / Saint-Ouen
Le Forum / Blanc-Mesnil
MC93 / Bobigny
Théâtre Gérard Philipe / Saint-Denis
Centre national de la danse / Pantin
Cin'Hoche / Bagnolet
Danse à domicile / Bagnolet
Espace 1789 / Saint-Ouen
Le Forum / Blanc-Mesnil
MC93 / Bobigny
Théâtre Gérard Philipe / Saint-Denis
Je suis certain que d'ici peu nous aurons le plaisir d'avoir un echo de ces rencontres sur Panopticon spécialiste des arts vivants