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Spectacles Herwann Perrin Spectacles Herwann Perrin

La mouette de Tchekhov

 
Courez au théâtre Mouffetard, La mouette est donnée dans une belle représentation qui si vous ne connaissiez pas comme c’était mon cas ne pourra que vous plaire. Dans la Russie passée, une « famille » se retrouvent à la campagne et les imbroglios se créent, se dénouent et se renouent ; entre comédie et drame, on apprend beaucoup de chacun des personnages, ils ont tous une âme et une sensibilité propre qui ne vous laisse pas indifférent.
 
Tchekhov alias le médecin de campagne (Albert BOURGOIN jouant Sorine) est ce bourgeois qui a tout vu tout fait et qui porte sur le monde et la vie un regard cynique non dénué d’intérêt ; la mère, l’actrice est elle dans la quête de l’éternel jeunesse et n’arrive pas à voir son fils tel qu’il voudrait être et l’étouffe de par son absence de compassion et son égoïsme primaire ; l’amant est la faiblesse personnifiée qui ne rêve que de pêche et d’yeux clair mais va-t-il saisir ses yeux s’ils se présentent, l’amour perdu ou impossible est au cœur de tout ces enchevêtrements et les choix de vie sont parfois de ce fait des non choix ou des quêtes d’absolus sans rémission mais sans avenir, l’amour a sens unique n’est pas et pourtant il est difficile d’aller contre son destin et sa sensibilité, trouver cet espace juste est difficile pour tout un chacun et la dérive de Nina alias Caroline Verdu (qui en deuxième partie se transforme et dont le jeu est sublime) fera d’autant plus raisonner à notre oreille ce sentiment que la folie gagne du terrain si l’on y prend garde…
 
C’est impressionnant de mettre autant de sensibilité et d’entrecroisement entre les personnages dans une seule pièce sans que cela ne nuise le moins du monde à la mise en scène qui modeste est très adapté au texte dans un décor sobre mais très bien, le bonheur des petites salles fait que l’on peut voir le jeu des acteurs au plus près et donc au plus juste.
 
Un extrait du site « Plus tard, elle m'a écrit ici. Des lettres intelligentes, touchantes, intéressantes. Elle ne se plaignait pas mais je comprenais qu'elle devait être trés malheureuse, tendue, à la limite de la folie. »
 
Par contre ne prenez pas trop garde au petit synopsis proposé sur le site du théâtre car il n’est pas vraiment engageant et c’est tout le contraire en situation...
 
73 rue Mouffetard – 75005 Paris
Du Mardi au Samedi de 14h à 18h30
Tel. : 01 43 31 11 99
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Le cirque des mirages avec Parker et Yanowski

 
 
Théâtre musical, conte et nouvelles ; apprentissage de la langue, retrouvaille avec le sens des mots et des lettres, émotions, tout est là condensé dans ces deux hommes (Parker et Yanowski) qui se tiennent là, pas loin ; l’un au piano et l’autre, grand et majestueux avec ces yeux cerclés de noir qui vous regardent et vous hantent de par les paroles dites, contées. C’est un show, un vrai avec des accents hérités, on ne s’y trompe pas de Brel eh oui dans les intonations et puis à la Prévert également avec ces envolés superbes et cette diction qui vous emmène loin dans le temps et loin en avant.
 
Symbiose parfaite du pianiste et complice et du grand escogriffe qui sous ses airs décontractés vous donnera à écouter quelques très belles envolées lyriques ainsi que quelques poésies qui vous ne vous y attendez certainement pas sont d’une trempe qui pourrait choquer mais qui étrangement, c’est parce que les mots sont bien choisis et que le sens de la dérision est là.
 
On appréciera tout particulièrement la poésie sur la ventriloque…. Les vacances d’un couple allemand en France, that is bizar bizar… la religion chrétienne racontée aux enfants (un peu grands) vaut également le déplacement ainsi que la partie de carte avec le diable sans oublier ces moments où la poésie vous submerge et que vous vous laissez emporter sans rien ajouter de plus…
 
Sur fond de jazz Parker fait le chat pendant qu’un violon tsigane se déchaîne au rythme de quelques minutes et Yanowski de se repaître d’eau …
 
A absolument aller voir, c’était au Café de la danse près de Bastille, endroit des plus charmant d’ailleurs, si on arrive à l’avance, merci aux âmes dévouées…
 
Pour les suivre dans leurs différentes dates de concert, c’est ici
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Le lac des cygnes de Rudolf Noureev

 
On m’a dit c’est « sublime », il n’y a pas d’autres mots. Et j’avoue la justesse du terme est là, en deça du descriptible. Qui sont ces être surnaturels sortis tous droits de l’Opera de Paris ? Des danseurs et danseuses, des musiciens et des chorégraphes… il est difficile d’y croire tellement la beauté irradie de toute part cette scène majestueuse où une horde de cygnes blancs s’envolent à jamais vers les cieux. Q’uil soit question de L’interprétation de Tchaikovski, de pas de deux, de pas de trois, d’amour, de « sorcières », le lac des cygnes est et restera un moment précieux comme il y en a peu qui vous fait frissonner de plaisir au son et au ryhtme endiablé de ces airs et de cette maîtrise des éléments.
 
Le rêve brisé de l’amour n’est pas une tragédie, c’est un aboutissement de soi. Entre rêve et réalité Siegfried erre dans les limbes.
 
 
Le découpage se fait de la façon suivante :
 
« Acte I
Fête au palais pour les vingt ans du prince Siegfried. La Reine, sa mère, songe à le marier. Mais le prince semble absorbé par d’autres pensées.
Acte II
Au bord du lac, Siegfried rencontre la princesse Odette, métamorphosée en cygne, et lui jure un amour éternel pour la délivrer du maléfice dont elle est victime.
Du point de vue chorégraphique, c’est le IIe acte qui est le plus étonnant : l’adage (superbe pas de deux entre Odette et Siegfried) ainsi que la grande variation d’Odette en constituent les passages les plus célèbres.
La danse des cygnes est une redoutable épreuve pour le Corps de ballet.
Acte III
Parmi les jeunes filles que la Reine présente à son fils se glisse Odile, à qui Rothbart - son père - a donné l’apparence d’Odette.
C’est elle que Siegfried, abusé par la supercherie, demande en mariage. Rothbart triomphe : le prince vient de se parjurer, perdant à jamais celle qu’il aimait.
Ce IIIe acte mêle aux danses de cour et de « caractère » le grand pas de deux du « Cygne noir ».
Acte IV Odette pardonne à Siegfried sa “trahison”, mais le rêve est brisé.
Le double rôle d’Odette-Odile est fascinant. Ce sont les deux extrêmes de la féminité : Odette est amoureuse, à la merci de son destin. Odile est un être diabolique et dominateur. C’est merveilleux de pouvoir passer de l’une à l’autre. Le Cygne noir est un morceau techniquement très difficile [...] qu’il faut beaucoup danser pour l’avoir bien dans les jambes ».
Les citations en italique sont de Ghislaine Thesmar extraites de
« Thesmar/Denard » © Editions Albin Michel, 1979
Pour plus de détails, faites un tour sur le site de l’Opera de Paris dibalement intéressant….
 
Reste-t-il de splaces ? aucune idée mais en tout cas il vous reste quelques maigres jours (jusqu’au 12 janvier) pour essayer de voir cet enchantement des sens….
 
Un DVD du Lac des Cygnes si vous n’avez pu vous libérer…..
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La tentation de saint Antoine

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Revoici revoilà Robert Wilson dont on avait pu entendre et voir la mise en scène des fables de la fontaines version moderne à la comédie française et bien d’autres créations entretemps qui nous rejouit par l’envolée de cette éclaircissement qui se joue sous nos yeux où la maîtrise des lumières et des couleurs nous invitent à suivre au rhythme endiablé cette troupe composite colorée de toutes parts et qui par son répertoire écrit par Bernice Johnson Reagon tout à la fois classique et ecclectique fait de cette soirée une réussite inégalable, la tentation de saint antoine en sept tableaux est dépeinte à travers les interactions toujours plus vives et « parlantes » de cette troupe de chanteur/danseur dans une joie où Gospel & Blues se rencontrent pour n’être plus qu’à l’unisson de la salle qui ravie inscrit dans les murs du Palais Garnier un autre moment d’histoire

 La tentation de saint antoine

 LES SEPT STATIONS DE LA TENTATION DE SAINT ANTOINE

 « Antoine seul

C'est le soir. Antoine est assis dans sa cabane et se sent seul. Il trouve sa foi faible, est envahi par le doute sur le sens de son existence ascétique et des privations qu’il s’impose depuis tant d'années.

 Tentations

Le diable envoie à l'ermite des visions trompeuses pour le tenter mais Antoine après avoir vacillé, résiste à la gourmandise, à la convoitise et à la tentation de la chair et de l’amour physique.

 Hilarion

Hilarion, le disciple préféré d'Antoine, revient le voir et ils entament une discussion théologique. Hilarion encourage Antoine à quitter la sécurité de sa cabane pour aller dans le monde chercher la vérité.

 Le bazar des religions 

Hilarion emmène Antoine rencontrer les diverses sectes religieuses et philosophiques. Chacune de ces six sectes affirme avoir trouvé la vérité, et tient pour fausses les convictions des autres.

 Ode à la sagesse 

Bouleversé et dérouté par toutes ces croyances, Antoine est heureux de retrouver enfin la solitude. Hilarion revient et se révèle comme l'esprit de la science, la religion des temps modernes.

 Où dois-je aller ? 

Hilarion emmène Antoine dans un voyage à travers l'espace, à la recherche d'un lieu où l'esprit et la matière soient unis.

 L'aube 

Antoine parvient enfin à ce lieu merveilleux, il est revenu à son point de départ. Il sent que l'univers réside en lui et en chaque être vivant et reconnaît la source de toute vie. Un nouveau jour se lève. »

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Le roi nu

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 La mise en scène réalisée par Laurent Pelly a quelque chose d’exceptionnel. En effet, il est rare de retrouver au sein d’une même pièce, d’un même spectacle à al fois des acteurs tout à fait surprenant mais également un texte de grande portée qui plus lorsqu’il s’agit d’un entremêlement de contes et d’une critique politique d’un système, évocation directe au nazisme et à Hitler, avec une douce musique pour vous bercer par moment et des décors simples et somptueux à la fois ainsi que des costumes pour le moins étonnants. Voilà brossé le tableau dans lequel se déroule ce périple auquel vous aller assister de manière des plus simple et des plus enchanteresse.

 La pièce n’est, déjà, malheureusement plus joué à Paris mais s’expatrie à Lyon, espérons qu’elle revienne ensuite car c’est un de ces moments rares que l’on voudrait faire partager à beaucoup car au-delà de la qualité, c’est l’émotion, le(s) message(s) véhiculés qui permettent par la fable d’aborder des sujets on ne peut plus contemporain et à la fois éternel de la manière la plus juste qui soit et avec un brio que ne dément aucun acteur (tous des hommes hormis la princesse) qui tous les dix, on les citera pour l’occasion, une fois n’est pas coutume, alternent des rôles et des angles tous aussi intéressants les uns que les autres. On pense évidemment à la princesse (Audrey Fleurot), aux deux rois (Rémi Gibier et Eddy Letexier), à l’amant (karim Qayouh), l’ami de l’amant (Jérôme Ragon), au chambellan (Laurent Meininger), à la gouvernante (Emmanuel Daumas), au ministre des tendres vérités (Patrick Zimmermann) et au premier ministre (Gaëtan lejeune) pour les plus important. Vous remarquerez les coiffures de chacun des personnages, étonnante trouvaille et singulièrement superbe.

 Les références fusent de tous les côtés mais sans qu’elles soient intellectuello dépassantes c’est-à-dire accessible à tout un chacun ce qui a le méritée de démocratiser et d’ouvrir un débat souvent fermé et réservé à d’aucuns….

 L’apparence est pourfendu et la pièce écrite par Evguéni Schwartz en 1934 (traduction d’André Markowicz) qui avait été interdite en 1939 en Russie pour évocation d’Hitler voire de Staline garde toute sa fraicheur dans un monde qui, s’il a radicalement changé n’a pas beaucoup évolué sur certains sujets traités….

 Pour ceux qui se rappelle du conte de la princesse aux petits pois, vous ne serez pas déçu par la représentation qui en est fait et même subjugué par cette réalisation et cette déconstruction des décors en un enchevêtrement délicieux qui laisse rêveur.

 La princesse est d’une surprenante beauté, blancheur et anti-naïveté avec une candeur toute particulière et un jeu des plus impressionnant. La séance de départ avec le chaudron et les dames de compagnie, retrace on ne peut mieux l’esprit de cour mais également les vies et dépendances. La ruse utilisé par l’amant et son ami sont d’une simplicité et d’une intelligence simple et les retours à l’enfance du roi, un petit moment de bonheur avec les discours qu’ils prononcent et l’ambiance qu’il crée autour de lui…

 Bon vous l’aurez compris, courez ou volez jusqu’à Lyon pour voir, apprécier et surtout recommander ce petit bijou avec tous les ingrédients que vous pouvez souhaiter pour passer une soirée sublime…

 Les acteurs Emmanuel Daumas, Grégory Faive, Audrey Fleurot, Rémi Gibier, Gaêtan Lejeune, Eddy Letexier, Lauirent MMeinninger, Karim Qayouh, Jérome Ragon et Patrick Zimmermann

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