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Davood Ghanbari à la Galerie Cube Blanc

Connaissez-vous cette nouvelle galerie qui a ouvert au mois de novembre 2006 ? Bel espace tranquille dans la rue française; j'y suis passé par hasard avant d'aller faire un tour chezWines & Bubbles, juste à côté. Le galeriste est un passionné qui expose pour l'instant un peintre d'un autre temps, tant son regard nous permet de rejoindre les contes et légendes et le rêve nous inonder de ces lumières qu'il projette sur ces toiles.

Davood Ghanbari, est un peintre iranien qui peint la nuit mais les nuits iranienne sont plus belles que les jours gris qui façonnent l'hiver; elles sont le jour de la nuit tant elles resplendissent et vous invitent au voyages dans les contrées les plus sauvages de votre imagination. on sent qu'il se sert de son passé culturel, quelques symboles apparaissent, quelques portes s'ouvrent sur un univers qui me fais penser au 1001 nuits, j'y reviens inlassablement mais il y a ce côté magique qui ressort.

Le site web de Cube blanc n'est pas franchement le plus sexy qui soit, c'est le moins que l'on puisse dire c'est pour cela que aller là-bas permet de se faire une meilleure idée du travail accompli par Davood Ghanbari. Celui-ci expose d'ailleurs également à laGalerie Joëlle Possémé dont on peut lire la biographie en regardant son travail....

Galerie Cube Blanc
3 rue française 75001 Paris
Tel : 01 42 36 17 67 

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Antonin Artaud à la BNF

C'est un très beau moment qui nous est offert de voir, lire, regarder, appréhender et surtout continuer que cette rencontre avec Antonin Artaud.

Partir à la découverte de la vie d'Artaud, de cette vie de "génie fou" qui a touché à tout à la fois la poésie et l'écriture mais au le théâtre, la peinture, le dessin, les films nous laissant jusqu'à l'empreinte de sa voix par delà les années. Homme complexe dont l'exposition est tel un iceberg, la porte d'entrée d'un monde à découvrir et à explorer, une invitation au voyage dans l'esprit d'Artaud. Composé de différentes salles permettant de naviguer entre les différents arts affectionnés par le "poète maudit" si l'on peut dire cela vous permet d'avoir quelques précieux éléments de biographie, lire ses écritsd'enfermement et il y en a eu, ses péripéties en Irlande, sa rencontre avec les surréalistes, certes brèves mais qui restera ancrée dans son oeuvre puis la création du Théâtre Alfed Jjarry et ses quelques représentations, son parcours etla découverte du Peyolt, sa relation particulière aux médecins et à la médecine et inversement, la sensation pour certains de ses médecins d'être devant un home hors normes, l'encouragement vers la découverte de son moi. Oncontinue également avec les films avec quelques extrait où vous êtes subjugués par ces talents et sa présence à l'écran, cette force brute et vivante, je pensenotamment à son interprétation de Marat dans Napoléon d'Abel Gance. et puis son travail sur la peinture avec Van Gogh le suicidé de la société que je suis en train d'arpenter et dont vous pouvez écouterun extrait sonore sur Incipit. La force de ses dessins également est là souvent difficiles à appréhender et puis sa voix avec l'enregistrement de son "poème interdit"  parl'ORTF en 1948 "Pour en finir avec le jugement de Dieu" et qui ne sera diffusé qu'en 1973; vous pouvez l'écouter surArtaud.info ou sur la revue des ressources.

Pour aller un peu plus loin, la lecture du Magazine littéraire n°434 de septembre 2004 est plus que nécessaire et d'un abord tout à fait passionnant. En effet, on y retrouve maintes analyses de spécialistes d'Arthaud mais également d'artistes qui ont été influencé par l'oeuvre de l'homme.

Evelyne Grossman livre ainsi un article passionnant intituler "Lire, délier, délirer Artaud" dans lequel par exemple elle indique : "Le mot chez Artaud est mise en acte d'incessants lapsus volontaires : la langue tombe, le sens s'effondre et ressurgit à la verticale, à l'oblique. Ceux qui ont voulu comprendre, écrit-il, sont ceux qui n'ont pas voulu souffrir, /l'idée de comprendre / [...] et de croire que je suis intelligible / seti lisible / stari minible / moni tanible / mani cortible / (corticable)". Artaud n'est donc pas "corticable" (dé-corticable, dé-corps-ticable, dépeçable) et de même "seti lisible" est-il à entendre comme la fusion paradoxale de la question et de la réponse : "c'est-ti-lisible ?" (dans cette langue populaire qu'Artaud affecte souvent) - "c'est illisible !" ou encore "Mais que les mots enflés de ma vie s'enflent ensuite tout seuls de vivre dans le b.a.-ba de lnullécrit. C'est pour les analphabètes que j'écris". Il se peut que cela soit à entendre comme le fit Deleuze : j'écris à la place des analphabètes; je donne ma langue à ceux qui n'en n'ont pas. Il se peut aussi qu'il faille, avec Artaud, réapaprendre (nous sommes tous des analphabètes)."

Il faut noter également cet enregistrement Vidéo d'Anais Nin très touchant sur ses rapports avec Artaud qui l'apprécie infiniment cette magnifique lettre de Paule Thévenin à Antonin Artaud. Artaud, c'est ce regard fou qui vous touche au plus profond et vous interroge sur votre place en ce monde.

L'entretien mené par Evelyne Grossman avec Jacques Derrida est également d'une finesse et d'un attrait particulier lorsqu'il évoque cet "impouvoir d'écriture" : " (...) je me suis trouvé en sympathie avec cet homme qui disait qu'il n'avait rien à dire, que rien ne lui était dicté en quelque sorte, alors que pourtant l'habitaient la passion, la pulsion de l'écriture et sans doute déjà la mise en scène. (...) j'ai dû toujours cherche à penser que cette expérience du "ne rien avoir à dire" avant d'écrire avait d'essentiel pour toute écriture. d'une certaine manière, al responsabilité de l'écriture, de ce qu'on appelle la création en général, est toujours ressentie comme un creux à partir d'un vide - une sorte dekénose de l'écriture - tel que, au fond, ce qu'il y aurait à dire n'existe pas avant l'acte de dire; (...) "

Son arrivée dans les surréalistes est également intéressante en 1926, elle ne durera par contre que deux ans même si pas mal de contact perdureront entre eux après et qu'il s'inscrira contre eux ensuite..., il sera quand même  là pour le numéro 3 de la révolution surréaliste ; on peut lire qu'après la  fermeture du bureau de recherches surréalistes, le 30 janvier 1925, c'est Artaud qui en prend la direction, "Après délibération, la direction du Bureau de recherches a été  confiée à Antonin Artaud, avectous les pouvoirs". Gérard de Cortanze revient sur le surréalisme. L'entrée d'Artaud dans le surréalisme c'est : "le surréalisme vint à moi à une époque où la vie avait parfaitement réussie à me lasser, à me désespérer et où il n'y avait plus pour moi d'issue que dans la folie ou dans la mort (...) Sansméconnaître les avantages de la suggestion collective, je crois que la révolution véritable est affaire d'individu " et son hommage par Breton pour sa sortie de l'asile en 1946 : "Au nom de tout ce qui me tient plus que jamais à coeur, j'acclame le retour à la liberté d'Antonin Artaud dans un monde où la liberté même est à refaire (...) je salue en Antonin Artaud la négation éperdue, héroïque, de tout ce que nous mourrons de vivre".

On regardera aussi avec émotion l'interview de Blin sur l'épisode du Théâtre du Colombiers, hommage à Artaud...

Il y a également ce témoignage et l'oeuvre hommage d'Ernest Pignon-Ernest qui a réalisé un mural d'Artaud dans al buanderie désaffectée de l'Hôpital d'Ivry-sur-Seine et qui revient sur ses dessins et leur appréhension : "ce qui me frappe d'abord dans tous les dessins qu'Artaud a réalisés dans ces dernières années  c'est qu'il paraissent  hors influences, comme s'ils étaient étranger à tout e inscription dans l'histoire de l'art".

J'aime beaucoup une de ces dernières lettres, très touchante

"Il est entièrement faux
que je n'aie pas toujours
été là
et qu'il m'ait fallu
un jour commencer
à exister

L'homme est jeté brusquement dans la vie
en état de science infuse
il lui faut simplement s'apprendre (1) à ne pas mourir.

Il fut un temps
et c'était le temps du temps
ou faire du théâtre
c'était changer de sphère
on quittait un monde
mais pour n'y plus revenir

c'est l'histoire même
de l'arche de Noé

j'ai changé de monde
et de sphère en effet dans al nuit
du      au
décembre 1947
quand mon coiffeur m'a trouvé baignant dans mon sang
et dans celle de la Noël


Il y a la vie
de l'homme
qui naît d'un coup
et celle du madrépore
qui après des milliards d'ans
de tentatives
pour être
y renonce
tout d'un coup

(c'est faux)

15 jours
après
quand je me suis trouvé
moi
avec mon pull over
couvert de merde
qu'il y en avait
un tas
de l'épaisseur

du
poing


L'être n'a jamais existé
mai mon pull over couvert de merde
a existe en décembre 1947
Antonin Artaud"

Poète de la modernité dont la voix et les écrits résonnent et résonneront d'autant plus à découvrir à la BNF sans plus attendre

Quelques liens pour en savoir plus sur l'homme et son oeuvre

Du 7 novembre 2006 au 4 février 2007
Bibliothèque nationale de France – site François-Mitterrand
Quai François-Mauriac – Paris XIIIe
Métro : Bibliothèque – Quai de la Gare

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Exposition Sempé pour "Portraits de mes amis" à la Galerie Martine Gossieaux

C'est toujours un bonheur partagé de voir des dessins de Sempé, originaux et non encore vus, c'est encore mieux... Vous me direz que c'est pratiquement impossible et qu'il s'agit d'un voeu pieux.
Eh bien détrompez-vous, encore une fois la ville lumière et ses dignes représentants sont là pour nous faire mentir et nous proposer de voir l'invisible qui nous attend dans les belles planches dessinées par Jean-Jacques Sempé.
Le petit Nicolas nous a permis de découvrir les joies de la lecture, il revient toujours et encore avec de nouvelles histoires sur ¨Paris, la France et bien d'autres avec ce regard attachant. Avec son bouquin Portraits de mes amis, réalisé en collaboration avec Philippe Caubet, c'est encore un petit clin d'oeil insolite et si vrai qu'il nous invite à le suivre dans ces échanges, dans ses dialogues entre amis, entre connaissances, une petite représentation de la vraie vie en somme...


Donc, je n'ai pas pu m'empêcher de prendre cette photo devant la Galerie pour représenter et inscrire dans le réel de la photographie ces traits dessinés par ailleurs.... et également disponible en plus grand sur Paris Photographie

En savoir plus sur Sempé et les dessins mis en vente chez chez Martine Gossieaux

Le site de la Galerie Martine Gossieaux

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La fesque Vita di cristo en haute résolution....


Voilà un évènement artistique  intéressant sur le Web et sur une utilisation numérique. En provenance directe de la newsletter quotidienne du journal Le Monde qui permet de découvrir les 1001 facettes et plus encore d'un tableau, loupe de l'extrême précision qui ne manquera pas de vous intéresser et de vous permettre de visualiser quelques unes des possibilités qui s'offrent au monde numérique

Pour plus de détails, il s'agit de la fresque Vita di Cristo peinte par  Gaudenzio ferrari en 1523 que vous pouvez retrouver sur le site de Halta definizione; elle est découpée en 1 145 clichés et vous pouvez zoomer à loisir "avec une précision démoniaque"

A découvrir

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Folies végétales à l'espace EDF Electra


Un conseil, allez-y, c'est magnifique et magique autant pour les adultes que pour les enfants d'ailleurs, un tapis de feuilles et de plantes dans une atmosphère tropicale au coeur de Paris, cela ne se manque pas en ces jours de fraîcheur. C'est une exposition sur la flore réalisé par Patrick Blanc avec le concours pour la scénographie d'Alexis Tricoire.

Lorsque vous rentrez,  c'est beau, une voûte végétales faites de 1000 planes de de plus de 20 espèces différentes vous accueille, il s'agit d'un plafond végétal, des plantes de grottes...

En trois étapes, en trois étages vous parcourez les dessous de la canopée et vous immergez dans ce monde si lointain et apprenez à le comprendre. Exposition très didactique et naturellement nonchalante dans le sens ou Patrick Blanc, on le voit notamment à travers l'interview vidéo qui est donné et qui doit être vue, est un passionné qui sais donner l'envie d'aller plus loin, de se pencher sur cette flore que l'on méconnaît, que l'on délaisse.

Espace d'expérimentation également intéressant entre les plantes dites "à compétition" et les plantes dites à "basse énergie", à développement horizontal sans destruction de l'autre.  Représentation de cet univers avec une expérience de plantes exposées à la lumière intense, les autres non ou peu éclairées équivalent des sous-bois. Dans le premier cas, c'est la course vers la lumière et la destruction des plantes les plus faibles et de la diversité, de l'autre, c'est un développement moins important mais plus harmonieux, plus respectueux de l'ensemble... entre compétition et cohabitation en quelque sorte, amusant et sans aucun velléité politique...

"(…) Ainsi il y a la forêt d’en haut et celle d’en bas. Celle des hautes énergies et celle des basses énergies. Celle de l’homogénéisation et celle de la diversification. Nous en bas nous disons non au gaspillage. C’est peut-être le lot de tous ceux qui vivent avec peu d’énergie".

Après il y a également ces plantes brunes de sous bois dont la couleur s'expliquerait peut être pour faire face aux herbivores, sorte de camouflage naturel de ces plantes pour faire en sorte qu'elles soient invisibles... comme des feuilles mortes, ce sont les plantes cryptiques

Si vous descendez, il y a trois petites salles, l'une dédiée aux plantes et à la lumiosité/couleur qu'elle renvoie sous différentes éclairages, une autre qui a été faite exclusivement en référence à la baie d'along au Vietnam et les plantes qui poussent sur les falaises calcaires, en miniature, c'est un monde à part fait de volutes de fumées et de chaleurs qui montent doucement avec cette odeur âpre qui vous suit quelques instants.

En  haut, l'espace est plus dédié aux plantes vivants dans les courants (réophytes) et à leur adaptation à ces milieux extrêmes pour évoluer car c'est bien de ça qu'il s'agit, d'adaptation et de vie avec sur les trois étages des photographies de plantes, de parasites, souvent très jolies avec cette fleur aux fleurs rouges et au graines noires et sa légende en clin d'oeil qui détonne du ton de l'exposition en effet, elle est comparée aux jupes et hauts des prostituées qui attirent le regard

Sinon aussi quelques définitions que j'ai dû regarder pour combler mon ignorance :

Cette exposition est la transposition du livre de Patrick blanc "Le bonheur d'être plante" et vous avez encore un peu de temps vu que c'est jusqu'au 4 mars 2007.

En savoir plus en lisant le dossier de presse ou lire l'article sur le site de Libération

En savoir plus sur Patrick Blanc via Wikipedia et sur son site des Murs de plantes diablement beaux....

Espace EDF Electra
6 rue récamier 75007 Paris
Pour info, l'entrée est libre du mardi au dimanche de 12h à 19h

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