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Bande dessinée Herwann Perrin Bande dessinée Herwann Perrin

Le dernier jour d'un condamné de Victor Hugo par Stanislas gros

Adapté du roman de Victor Hugo Le dernier jour d'un condamné directement accessible via Google Print en version intégrale, c'est ici Stanislas Gros qui se charge des dessins et ma foi il réussit bien à rendre cette ambiance sombre et difficile de fin de vie, celle d'un condamné à mort attendant son heure pour aller à la rencontre de la faucheuse, plutôt de la Guillotine...

Dans la préface, on peut lire un extrait d'Hugo : "Le Dernier Jour d'un Condamné n'est autre chose qu'un plaidoyer, direct ou indirect, comme on voudra, pour l'abolition de la peine de mort. Ce qu'il a eu dessein de faire, ce qu'il voudrait que la postérité vît dans son oeuvre, si jamais elle s'occupe de si peu, ce n'est pas la défense spéciale, et toujours facile, et toujours transitoire, de tel ou tel criminel choisi, de tel ou tel accusé d'élection ; c'est la plaidoirie générale et permanente pour tous les accusés présents et à venir ; c'est le grand point de droit de l'humanité allégué et plaidé à toute voix devant la société, qui est la grande cour de cassation ; c'est cette suprême fin de non-recevoir,abhorrescere a sanguine, construite à tout jamais en avant de tous les procès criminels ; c'est la sombre et fatale question qui palpite obscurément au fond de toutes les causes capitales sous les triples épaisseurs de pathos dont l'enveloppe la rhétorique sanglante des gens du roi ; c'est la question de vie et de mort,dis-je , déshabillée, dénudée, dépouillée des entortillages sonores du parquet, brutalement mise au jour, et posée où il faut qu'on la voie, où il faut qu'elle soit, où elle est réellement, dans son vrai milieu, dans son milieu horrible, non au tribunal, mais à l'échafaud, non chez le juge, mais chez le bourreau".

Cela rejoint des préoccupations sur la peine capitale qui n'a été abolit, en France, qu'en 1981 et notamment grâce au travail formidable de RobertBadinter dont je vous conseille vivement la lecteure de l'abolition qui vous permettra de mieux comprendre les enjeux.

Une bande dessinée au graphisme intéressant, la figure tutélaire de la mort qui rôde est là, omniprésente, j'aime ce noir brut et ce peu de mouvement dans certaines cases, ces moments de lucidité et de désespoir, ce n'est évidemment pasMeursault qui attend dans sa cellule, il est trop différent... et pourtant.

Retrouvez les dessins de Stanislas Gros sur sont site Internet; un petit clin d'oeil marrant de Stanislas afin de se mettre dans la perspective où Tintin serait une femme....

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Boulet Corp, un blog de Bande dessinée tout à fait excellent

Moi je vous le dis, en lecteur assidu que je suis, ce serait dommage que vous passiez à côté des notes écrites et surtout dessinées de Boulet Corp.

Au fil des jours, on peut retrouver ces notes pleines d'humour, de souvenirs et de grandes qualités; on s'attache franchement et longuement sur ces dessins et cela nous permet parfois de nous replonger dans un passé qui revient au goût du jour de temps à autres avec par exemple VINTAGE


et puis la suite.... qui fera peut être ressurgir l'enfance...

Egalement il n'y a pas si longtemps, j'ai aussi beaucoup apprécié la note sur LA FETE DE LA MUSIQUE

Bon et puis plein d'autres petites notes croustillantes et bien agréables alors je vous conseille de visiter tranquillement son site de vous abonner à son fil RSS

Sinon, eh bien retrouvez le tout simplement sur son site Internet Boulet Corp

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Faire semblant c'est mentir de Dominique Goblet


L'association a le don de trouver des auteurs originaux aux dessins, aux traits dans lesquels on se perd littérallement, des histoires de vies, des regards croisés, de l'autobiographie, de la bande dessinée roman, on s'approche d'un genre qui s'entrecroise, des récits d'une grande profondeur et d'une luminosité toute spéciale, un regard distancié et différent, personnel et engagé

Avec Faire semblant c'est mentir de Dominique Goblet, c'est tout à fait dans cette veine que l'on retrouve, ses dessins au crayon, au fusain, entre noir et blanc et couleur... allez savoir avec une  introspection douloureuse de la vie d'une femme, retour sur son enfance entre son père et sa mère, entre son père qui biberonne pas mal et sa mère qui ne dit rien mais qui parfois l'enferme dans le grenier, un père qui ne comprend pas qui ne veux rien comprendre et qui reste tourné sur lui même sur sa petite personne envers et contre tous les évènements qui peuvent survenir, son amie est presque fantomatique...

Et puis l'histoire de la vie ou enfin d'une tranche de vie de Dominique alias une interprétation/ représentation entre souvenir et réalité de DominiqueGoblet , c'est certain mais jusqu'à quel point allez savoir... une vie de couple avec ses difficultés, ses méandres et ses points d'orgues, d'une justesse à faire pâlir et d'une beauté décalée. Une bande dessinée roman dans lequel on se plonge et dont on ressort autre, on s'immerge et on a trop vite lu et entre aperçu cequi se dessinait

Il est parfois difficile de vivre; cela se passe dans cette Belgique que je connais bien pour y avoir vécu longuement, le parler des bruxellois est là que l'on retrouve, le sens de la vie aussi, c'est bien agréable ce petit bout de terre où certes il pleut assez souvent, ce petit crachin humide qui transperce mais les gens sont si chaleureux et gentils que l'on oublie rapidement cet état...

Quelques planches de la bande dessinée en ligne sur le site de Dominique Goblet et puis si vous avez quelques instants, allez feuilleter ses carnets de recherche dans le domaine de la bande dessinée

Voilà ent out cas, une bande dessinée à lire et relire, grandement autobiographique on l'aura compris, un peu en décalée mais on aime ces décalages qui interrogent et qui  permettent de réfléchir, de sentir la vie qui est au tour de nous et puis oui bien sûr : Faire semblant c'est mentir

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NonNonba de Shigeru Mizuki


Alors que l'on vient de me donner quelques mangas, en voici un autre qui vaut que l'on s'y arrête quelques temps tellement il est excellent et fin. C'est de poésie dont il est question ici avec NonNonba.

En effet, l'histoire de ce petit garçon chez Shigéru qui aime à passer son temps entre sa bande et leur guerre fratricide telle que relatée en détail dans la guerre des boutons que nous avons tous lu à un moment ou à un autre... enfin les garçons du moins avec tous ces personnages, c'est un peu de cet univers que l'on retrouve ici mais également dessiner tout ce qui lui passe par la tête, ce qu'il aime et ce qu'il sent, surtout.

Il a pour  lui Nononba, cette vieille dame mystérieuse qui connaît tous les yôkai démons et autres dieux du monde invisible qu'il appréhende avec sentiment, candeur et une imagination débordante. On est presque dans le réel et les situations qui paraissent parfois complètement incongrues laissent à penser tranquillement et le temps s'écoule. Sa mère est marrante, un peu réticente, c'est normal en venant d'une famille bourgeoise avec trois greniers... et son père tout à fait exceptionnel, il est celui qui est là quand il faut, au bon moment et avec les bons conseils, un peu l'impossible, un doux rêveur sensible et dans les nuages à la fois. Il veut monter un cinéma... travaille à la banque...

Les histoires se succèdent et la vie avance, les rencontres, les pertes, la douleur et les pleurs et Nononba qui est là, qui veille; les sentiments de chacun évoluent, son frère est amoureux de la voisine, lui se prend d'affection pour sa cousine malade mais si sensible et dessine les 1000 paradis... et puis pour cette petite orpheline au destin tragique...


(c) Cornélius
On peut lire sur Du9 - l'autre Bande dessinée: "Récit autobiographique, NonNonBâ laisse à découvrir la construction de l’imaginaire de Mizuki Shigeru, tout en traçant en arrière-plan le portrait du Japon d’avant-guerre. NonNonBâ progresse tranquillement, au rythme de la vie, sans chercher à raconter absolument quelque chose. Il y a là le goût des souvenirs d’enfance, doux ou amers, racontés sans urgence parce que, après tout, la suite, on la connaît — il importe plus d’explorer ce passé si riche en histoires."

et de continuer par "NonNonBâ s’inscrit donc dans une sorte de tradition orale, jouant sur la connivence qui s’établit pour mieux surprendre ou étonner. On assiste ainsi à la transmission du savoir d’une génération à l’autre, la sagesse deNonNonBâ trouvant écho dans la curiosité et l’imagination du jeune Shige "

Des traits simples à la manière des mangas mais laissez le charme agir, il y a du myazaki pas loin... et puis c'est savoureux à souhait... une très belle découverte, que H. en soit remercié vivement.

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Hanashippanashi, Patati patata de Daisuké Igarachi, B Scene avec 6 histoires de Tomo Taketomi, le panorama de l'enfer d'Hideshu Hino et Coups d'éclats de Yoshihiro Tatsumi

Dans ces quelques mangas, c'est Coups d'éclats de Yoshihiro Tatsumi on entre dans un monde noir de chez noir, la mort est omniprésente, le sang également qui suinte de tous les côtés et la torture qui est là, le feu et les flammes qui ravagent tout sur leur passage, la qui me semble le plus abordable et le plus en phase avec mes goûts, de petites histoires d'hommes, de femmes au Japon, des vies qui s'effilochent au gré des évènements, des situations mais c'est trop court on reste un peu frustré par la fin de l'histoire... Avec B Scene avec 6 histoires de Tomo Taketomi on entre dans un autre univers plus rapidement dessinée, on est plus me semble t-il dans le Manga classique que l'on l'habitude de voir, des dessins très aérés, du mouvement, de la rapidité de la fluidité dans les corps dessinées d'une seul tenant, les histoires sont agréables mais toujours trop courtes donc on reste un peu sur sa fin, ébauche d'une bande dessinée très légèrement érotique  et puis quand on arrive sur Hanashippanashi, Patati patata de Daisuké Igarachi c'est dans un univers onirique, poétique que l'on est projeté à la fois monde fantastique et de folie où il est quand même un peu difficile d'avancer de manière nonchalante. Cela en fait un peu trop pour moi et je ne suis pas arrivé à vraiment suivre ces méandres, dommage il y a de très beau passages. Enfin avec le panorama de l'enfer d'Hideshu Hino c'est l'horreur qui parle, la torture, le sang qui suinte de partout, le gore, la lune pleure devant cet état de déliquescence avancé, les enfants ne sont pas épargnés le tout assaisonné d'une histoire de tatouage familial.... trop noir de chez noir à mon goût, on en perd le goût ...

Voila quatre petits mangas que finalement je ne vous recommande guère... à vous de voir ce que vous voulez en faire...

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