BLOG CULTUREL
Pascin de Joann Sfar
Jules Pascin connu à l'état civil sous le nom de Julius Mordecai Pincas est là qui prend vie sous la plume de Joann Sfar, le grand, l'innimitable et le génie touche à tout de la bande dessinée, cela fais longtemps que je voulais l'attrraper ce bouquin, juste de quoi me faire quelques idées avant d'aller voir l'exposition Pascin qui est encore là, au Musée Maillol jusqu'au 4 juin 2007, presque plus qu'un mois et en plus un mois de beau temps... alors maintenant que je sais ce qu'il est, ce qu'en dit joann Sfar tout du moins, c'est pour l'instant ma seule porte d'entrée qui me semble un peu farfelue mais amusante, un personnage en tout cas si l'on en croit même en lisant entre les les lignes cette bande dessinées imagée... cela donne envie de le connaître un peu plus en tout cas...
Ce qui est marrant c'est de croiser à la suite de la lecture de Kiki de Montparnasse eh bien Kiki bien sûr mais plus sûrement Soutine (dont on peut voir quelques toiles au Musée de l'Orangerie)et Kokoschka dont je viens d'entre-apercevoir quelques toiles à Vienne au musée Léopold et au Belvédère, un petit monde que celui- là qui se retrouve dans le Paris du début du siècle. Il nous promène de Paris au sud de la France, dans les petits bistrots avec des malfrats amis au regard sombre et des amis bien évidemment, il y a pas mal de filles, de modèles qui tournent autour de lui, pas mal de sexe également, c'est un peu cru mais cela passe bien, on s'attache à ce personnage, grand enfant terrible fumeur invétéré, coureur de première mais également dessinateur hors pair... Il aime la vie, il aime dessiner passionnément ce jeune bulgare qui débarque à Paris en 1905 et va contribuer à l'épanouissement de l'école de Paris.
Et puis, il y a ausi Chagall qui fait une apparition, vous savez celui qui a fais quelques beaux vitraux, quelques beaux tableaux ou encore plus simplement le plafond de l'Opéra Garnier, rien que ça; il y a un beau musée Marc Chagall à Nice, si vous avez l'occasion, c'est toujours un grand moment
Retrouvez Pascin dans son environnement de Paris aux côtés de ses amis et amantes...
Et puis Joann Sfar, avec un site internet officiel intitulé : http://www.pastis.org/joann/, il ne peut qu'être diablement sympathique cette homme là. Il revient d'ailleurs du procès intenté à Charlie hebdo avec ses caricatures et j'ai cru voir son album en kiosque, avis aux amateurs sinon vous pouvez commencer à y prendre goût avec "Grand vampire" et surtout "Le Chat du rabbin"
I.N.R.I - Résurrection
Le secret que détient Hugues de Payns et ses compagnons est là qui nous hante depuis la nuit des temps, celui du retour à la vie. I.N.RI, c'est selon les auteurs Igne natura renovatur Integra ou plus communément pour les mortels que nous sommes : "Par le feu, la nature est intégralement renouvelée". Que se cache t-il derrière ces 5 symboles alchimiques, c'est sûrement le secret de la grande équation, la savoir alchimique révélée et la Transmutation.
dénouement d'une série de 11 tomes sans compter hertz qui nous permet d'aller plus loin dans notre vision de l'église et de ses arcanes, des enjeux qui se trament derrière Jésus-Christ et le secret de sa résurrection, de connaître mais c'était pour la première série l'énigme du jumeau et rentrer dans une enquêtehistorico-politico-religieuse qui n'a rien à envier aux grands romans que l'on connaît dans le domaine.
Dans ce dernier opus, entre le Pape Pascal accablé par un mal étrange, le tueur à la Hache membres des gardiens du Sang et Hugues de Champagne et ses compagnons Ferrer, Eliphas et Schelomet une relation étrange se noue. Le Pape, s'en remettra finalement à Hugues de Payns et scellera une alliance qui perdurera jusqu'à nos jours... certains secrets ne sont pas bon à dévoiler... les derniers templiers sont parmi nous...
Alors si vous aimez le genre, n'hésitez pas à vous plonger dans cet univers ...
Kiki de Montparnasse de Catel et Bocquet
Voilà un album tout en longueur et tout en douceur qui retrace la vie de cette belle Kiki de Montparnasse (alias Alice Ernestine Prin). On est dans les années 20 et on suit la vie de bohème de Kiki qui va croiser la vie et le parcours des peintres tels que Kisling, Foujita (le nu couché à al toile de Jouy), Per Krohg, Calder,Utrillo, Léger mais également Modigliani et bien d'autres également.
Elle est mannequin modèle de l'un, de l'autre ; elle tombe amoureuse souvent de l'un à l'autre... et puis elle rencontre Man Ray en décembre 1921, l'américain à Paris, il est au centre de toute la nébuleuse entre dada et surréalistes avec la rupture qui aura lieu le lendemain du 6 juillet 1923 de la projection par Man Ray de son film "le retour à la raison", Breton en est à l'origine; c'est en 1949 que l'on pourra seulement revoir ce film. Elle apparaît en fin de film avec certains atouts...
On retrouve la trace de la belle figure de Kiki dans le film de Fernand Léger et Dudley Murphy le ballet mécanique de novembre 1923...
On se rappellera de Kiki par le célèbre photo-collage de Man Ray de juin 1924 qui l'immortalise, celle du violon d'Ingres.
On la retrouve aussi dans les dernières apparitions dans le film poème de man Ray intitulé Emak babia en novembre 1926 puis en mai 1928 dans la projection privée de l'Etoile de mer de Man Ray; elle est partout la Kiki... Calder l'immortalise à son tour en 1929 en réalisant son portrait au fil métallique puis on la suite avec la parution de ses premiers souvenirs (mémoires) le 15 avril 1929 et puis c'est un succès de scène qui l'attend au Cabaret aux fleurs où elle se produit devant le tout Paris...
Après c'est la guerre qui arrive et le départ de Man Ray pour l'Amérique, il ne se reverront plus avant les années 50, elle aura bien changé, le temps et les abus ayant fait leur ouvrage... elle mourra en 1953; elle a à peine 52 ans. parcours d'une éphémère que l'on retrouve un peu partout et qui marqua une belle génération de peintre.
Un livre bande dessinée hommage didactique et biographique dans le Paris de cette époque, retour sur une période florissante de l'avant-garde, de la vie de bohèmù, des bals et de l'effervescence avec une figure de Paris.
Elle est bien réelle la kiki de Montparnasse...
Les pilules bleues de Frederik Peeters
Merci à P. pour cette très belle découverte que je vous invite vivement à découvrir vous aussi.
En effet, une très très belle bande dessinée que celle présentée par Frederik Peeters, elle a la profondeur des romans et des nouvelles et la force et l'expressivité du dessin. Après les témoins d'André Téchiné sur le commencement de l'épidémie du SIDA dans les années 80, on se place aujourd'hui après, près de 20 ans de lutte et d'avancées dans ce domaine avec à l'heure actuelle les trithérapies antirétrovirales. Elle est d'autant plus intéressante cette histoire qu'elle est didactique et que l'on apprend des choses, eh oui un petit rappel est parfois nécessaire...
On comprend d'autant mieux la finesse de la bande dessinée qu'il s'agit de sa vie, un roman autobiographique dessiné.
Retour sur la rencontre avec Cati, ses envies premières, ses hésitations, sa distance à lui et puis au fil du temps les rencontres qui se font et se défont, les hasards de la vie et enfin l'Amour qui sonne à la porte. Ce n'est pas simple leur histoire mais c'est très loin d'être compliquée et glauque, c'est même très très beau cette histoire vécue, cette tranche de Vie et ils sont attachant, ils sont vrais et cela se sent.
Les traits du dessin semblent hésiter mais ils accrochent, ils sont eux aussi propre au narrateur, venu du plus profond de son être, regard sur un travail de noir et de blanc, on sent bien cette petite ville, ces moments d'apesanteurs et de réflexion, cette tension et ce speurs et ce côtéultra-réaliste , ces situations de vie quotidienne que l'on pourrait également être amenés à vivre, cette difficulté à se connaître aussi je crois, et puis la beauté des sentiments et la force de la Vie qui s'étale tout simplement. devant la maladie, être heureux est important.
Dédramatisation également d'une pandémie qui longtemps a été honnie par tous ici en Europe et qui l'est malheureusement encore dans bien des pays, il s'agit bien d'une maladie et non d'une punition divine ou autre bêtise de ce genre...
Connaître un peu plus le parcours de Frederik Peeters sur Wikipedia, d'ailleurs je crois qu'il va être nécessaire de combler mes lacunes, cet album datant déjà de 2001....
Une monographie sur Sergio Toppi
C'est tout chaud, elle vient de sortir....
La monographie présentée de Toppi permet de découvrir un dessinateur d'antan, d'un âge ancien et auquel on ne songerait pas forcément à la lecture de ces récits et dessins si baroques etimpresionnant , il est un peu un autodidacte de longue date, un peu un reclus aussi ou un personnage de légende si l'on peut dire, il a traversé le siècle ou peu sans faut avec à la clé des rencontres,Bonelli, l'animation et les studios Pagot, Pratt, Battaglia qui restent une référence de tout premier plan tout aussi bien que ces fanzines qui ont vu le jour pendant cette époque et qui semblent reléguer aujourd'hui ailleurs, dans le souvenir des collectionneurs ou des amoureux; une période bénie.
Apparaît le sergent Kirk, le métier d'illustrateur, la bande dessinée sur le pape, sa collaboration aux revues Linus et Alter Alter, Sharaz-de puis le collectionneur, la participation à la nouvelle revue Corto Maltese puis son rapport à l'Art et au japon et à la roche, aux aspects minéral, au fantastique, à la technique utilisée,...
Il a pu réaliser de belles planches, de très belles planches même et j'espère qu'il réalisera encore quelques sublimes albums, c'est nous qui sommes demandeurs, je le redis.. venu depuis peu à Toppi je suis un grand fan de ce dessin à l'encre ou les contrastes sont saisissant avec ces formes qui interrogent, irritent parfois, interpellent souvent et puis les quelques planches colorées qui parfois surviennent au milieu d'un album et qui sont d'une beauté somptueuse mais d'un autre monde.
C'est vrai que l'on aime ce monde minéral fait de roches et de sécheresses, où le vent passe et balaie tout sur son passage; un monde ce monde où "la volonté de puissance" de Nietzsche est pour le collectionneur un atout majeur, cet anti-héros baroque et si british et puis ces histoires qui vous emmènent aux confins de l'orient avec Sharaz-de et dans les cités de l'Eldorado au coeur de l'Amérique latine. Bine sûr, je suis encore très loin d'avoir tout découvert mais petit à petit, chemin faisant cela sera...
Quelques très belles planches dans cette monographie, quelques explications très personnelles, un retour sur l'Italie de plomb, sur les rencontres et l'univers de Toppi et quelques pages réalisées par des critiques qui ont cette verve et cette profondeur pour vous donner envie de vous jeter dans cette oeuvre graphique qui vous nargue de plus belle.
Voici un extrait de jean-Louis Roux qui me semble peu représentatif de la verve du livre mais qui rend bien compte des bandes dessinées créées de toutes pièces parSergio Toppi : " les élans statufiés, la solennité paroxystique et crispée des protagonistes témoignent effectivement de la cristallisation du récit et de la concrétion du trait. Tout tient ici du tableau vivant, de lathéâtralisation , d e l'arrêt sur image. Immobile et stupéfiée, médusée, cette scénographie participe d'une sorte de fossilisation des personnages. Pour continuer sur la métaphore minérale, on pourrait avancer que l'humanité orchestrée parToppi se trouve sujette à un figement progressif pareil à celui de la lave volcanique. la réalité se tétanise; elle se durcit, se rassit et s'assèche : jusqu'à la calcification, l'ossification, l'induration, la sclérose, l'enkystement. Nous sommes pris dans une paralysie généralisée, un engourdissement qui nous racornit; encore qu'une paradoxale véhémence sous-tende cestatisme..."
Voilà alors avec cette monographie, c'est un petit peu plus de la vie de Sergio Toppi qui se déroule et nous régale de ces effets graphiques qui sortent la bulle du dessin; de ces zones où par trop souvent il est embrigadé, cadenassé, c'est d'envol et de liberté dont il est question avecToppi ; de rêve aussi, lui qui nous emmènent vers des sommets de beauté où l'ombre et la lumière du noir et du blanc tranche et ou parfois les couleurs nous convient vers d'autres mondes dans lesquels on ne se seraient peut être pas arrêté de prime abords...
Voici le tarot des origines... découvrez vous un destin hors du commun...
Voilà alors pour les amoureux qui ne l'ont pas encore lu... et pour susciter l'intérêt pour les bandes dessinées pour ceux qui ne le connaîtrait pas encore....
Connaître un peu mieux Sergio Toppi et toutes ses oeuvres sur le site de Mosquito son éditeur en France