BLOG CULTUREL

Bande dessinée Herwann Perrin Bande dessinée Herwann Perrin

Les enfants et le bar du vieux français de Stassen et puis le retour de Corto Maltese

Eh bien contrairement à DEOGRATIAS dont je vous faisais une chronique plus qu'heureuse il y a très peu de temps, je dois dire que j'ai été passabelemnt déçu par "les enfants" et même si c'est dans une moindre mesure par "le bar du vieux français".

En effet, je crois que soit je n'ai rien compris à l'album les enfants soit je n'ai pas du tout accroché, en tout cas le bilan ets le même, flop total et tout à fait incongru et mal venu.... des enfants essayent de survivre dans un monde en perdition, en guerre, on est en Afrique et les rapports son difficiles, se mouvoir entre les personnes qui essayent de les aider et les anciennes habitudes, les peurs et les différences, la pédophilie qui rôde... c'est vrai qu'après Deogratias, il était difficile de faire un retour tellement ce livre était fort, sombre et évocateur

Et pour "le bar du vieux français" eh bien il y a quelques bonnes idées, le romantisme est là et l'histoire se tient tant bien que mal, contemporaine, si vrai et probablement vécue de manière individuelle et presque quotidiennement. Fugue pour se trouver et échapper à ce microcosme qui parfois devient intolérable à gérer surtout lorsque l'on s'appelle Samia ou que les entrailles des éléphants ne font pas partie intégrante de vos ambitions premières et que peu d'autres solutions s'offrent à vous mais je n'ai pas réussi à y croire de bout en bout... La réalité frappe c'est certain et le dessin aussi mais cela ne fait pas tout en tout cas pas cette fois-ci et pour moi...

  
Voici voilà, déception déception donc je me suis vu contraint.... de lire avec délectation n'en déplaise aux adeptes des grands formats, les 3 nouveaux Corto Maltese d'Hugo Pratt Et nous reparlerons des gentilshommes de fortune (tome 7), A cause d'une mouette (tome 8) et Têtes et champignons (tome 9) en format presque de Poche.
C'est toujours un plaisir indémodable que ces histoires de pirates, de trésors fabuleux, pleins de mystères et d'énigmes dans dans lieux et avec des gens hors du commun mi-vivant et mi-mort avec Raspoutine et puis Corto, le capitaine de la romance dont le charme est on ne peut plus attendrissant...

A lire évidemment, il en reste encore une vingtaine avant d'arriver à MU...

Lire la suite
Bande dessinée Herwann Perrin Bande dessinée Herwann Perrin

Deogratias de Stassen

Tout à fait irrésistible cette bande dessinée de Stassen, je pense même que cela faisait un petit temps que je n'en avais pas lu d'aussi profonde et dure à la fois.
Le sujet n'est pas simple certes mais vraiment bien traité, c'est celui du Rwanda et de la période du génocide qui s'en suivit soit le massacre des Tutsis par les Hutus en 1994 et après; retour sur RTLM, la radio des mille collines comme elle est appelé, retour sur l'assassinat du président d'alors Habyarimana et puis du rôle toujours très controversé de la France avec l'Opération turquoise.

Il y a longtemps de cela j'avais rédigé sur le sujet un mémoire sur les mouvements de populations et les réfugiés issus de ce véritable génocide contemporain qui s'est rapidement étendu au Burundi voisin et à l'ex-Zaïre (République démocratique du Congo) et plus particulièrement dans la région du Kivu (un numéro intéressant à lire sur le sujet est celui sur les violences ethniques  et gestion de l'identitaire au Kivu , Cahier africain, n°25 de 1997) et  prenant ainsi des proportions rarement inégalé avec l'utilisation des machettes et autre barbaries sans nom, je me rappellerai toujours la lecture de certains articles du numéro special de la revue Les Temps modernes (Les politiques de la haine. Les Temps Modernes, n° 583, 1995)  sur les horreurs sans nom que les Hommes peuvent commettre...

Deogratias, un homme amoureux de deux femmes, tutsis, Hutus, peu importe, sa vie bascule dans le chaos et sa vie n'est plus, il devient un chien en manque d'urwagwa, la boisson locale, retour sur le pourquoi du comment, sur les événènements, le rôle de l'église, de la France, de la Haine et des préjugés et aussi sur l'inexplicable et la folie des Hommes...  Il sombre dans cet état proche de celui de mort-vivant, il n'a pu empêcher l'ineéluctable et survit dans un seul but, celui de se venger tout en s'auto-détruisant...

A lire impérativement...

Lire la suite
Bande dessinée Herwann Perrin Bande dessinée Herwann Perrin

Les cinq conteurs de bagdad

Pour les amoureux des contes et des histoires, un belle manière d'entrer dans cet univers avec un scénario et des dessins que j'aime beaucoup, la texture et le rendu vous donnent l'impression de voyager avec eux de Bagdad jusqu'au milieu des Djins, un voyage de 1001 jours ou de 1001 nuits à chacun sa lecture... les destins de ces 5 conteurs s'inscrivent dans leur temps et si nous ne connaissons pas tout d'eux nous en savons suffisamment pour les suivre aux confins des mondes connus. Entre eux, une étrange alchimie va se nouer, héritée d'une divination, ils parcoureront des lieux et connaîtront des êtres que peu ont eu la chance de connaître et le lecteur les suivra, au rythme du conte conté par un des derniers rapshodes de la bande.

Le scénario est de Fabien Vehlmann et les dessins de Frantz Duchazeau, les personnages au nombre de 5 tous complémentaires et vous les suivez dans leur préparation du concours organisé par le calife qui donne trois ans aux meilleurs conteurs pour raconter leur histoire, le sort du dernier étant d'être empalé sur un pieu... qui gagnera cette quête de soi et du merveilleux, où mèneront leurs pas... Vous n'y couperez pas vous serez à la fois surpris par l'intelligence du scénario, de la construcion du récit/conte et étonné par les dessins et leur subtilité et précisions...

A ce propos, je ne saurai trop vous conseiller de lire ou relire le dossier H d'Ismail Kadaré et la quête de deux chercheurs irlandais dans l'Albanie d'avant, à la recherche des derniers descendants d'Homère qui èrent encore dans les montagnes et la nuit... et que certains entendent encore dans leurs rêves s'ils le veulent bien....

Lire la suite
Bande dessinée Herwann Perrin Bande dessinée Herwann Perrin

Les Flip Book (folioscope) à l'honneur à Rennes


Partez à la découverte des Flip books c'est à Rennes jusqu'au 22 avril 2007 et si vous ne savez pas de quoi il s'agit eh bien rendez-vous sur le site du "collectionneur" PascalFouché et de ses 3500 flip books, eh oui, il y a des passionnés et le résultat accessible pour certains directement en ligne est on ne peut plus sympathique.
Jetez un oeil cela vaut la peine de voir défiler un petit livre animé, certains sont vraiment super bien fait et directement visible, je pense évidemment à celui de Moebius avec son "John watercolor et sa fameuse redingote qui tue"....

Il y en a pour tous les goûts : scientifiques, érotiques, cinématographiques, publicitaires, artistiques... rendez-vous sur le lieu du crime... qui propose chaque jour un nouveau flip book en accès vidéo, pas mal pas mal cette sensation de mouvement, cela fait un peu vieillot mais j'aime bien, j'avoue....

Découvert grâce à Discordance....

Lire la suite
Bande dessinée Herwann Perrin Bande dessinée Herwann Perrin

120 rue de la gare de Léo Malet, adapté en bande dessinée par Tardi et autopsié par Douvry

 

La vie d'un Polar commence mais quand se termine t'elle...? Léo Malet commence sa carrière d'écrivain de polars en 1942 ;en 1943, c'est 120 rue de la gare qui vient à être publié avec le non moins célèbre Nestor Burma, en pleine guerre, on le voit d'ailleurs dans l'adaptation faite par Tardi  et l'autopsie réalisée par Jean-François Douvry... entre la zone libre et la zone occupée, rien n'est pareil... tout à un prix. La France honnie, celle de Pétain est là sur les affiches, dans les rues, elle suinte des personnages dessinés et adaptés par Tardi. En 1949, ce sont 7 Nestor Burma qui seront dans les bacs...

C'est un beau triptyque qu'il nous est donné là. On m'a offert l'autopsie et j'avais lu il y a longtemps la bande dessinée, je l'ai relue pour l'occasion en parallèle de l'autopsie, c'est très intéressant de voir le travail de Tardi ses adaptations de vocabulaires, ces ambiances retranscrites avec toute la finesse qu'il sait donner à ses dessins "En écoutant la pluie, je m'étais pris à rêver, songeant qu'il ne serait pas inutile de demander au prêtre chargé de ce service la photo de ce mystérieux malade, histoire de compléter son dossier" et puis ses références à Edgard Poe (la lettre volée ), quelques clins d'oeil à la Marque jaune d'Edgard P. Jacobs, et à quelques scènes du secret de l'espadon ou encore du Sceptre d'Ottokar d'Hergé avec également une belle citation de Louis Ferdinand Céline tirée du très beau Voyage au bout de la nuit : "Moi d'abord, la campagne, fauit que je le dise tout de suite, j'ai jamais pu la sentir , je l'ai toujours trouvée triste, avec ses bourbiers qui n'en finissent pas, ses maisons où les gens n'y sont jamais et ses chemins qui ne vont nulle part. Mais quand on y ajoute la guerre en plus, c'est à pas y tenir"...

Enfin bon, je vais pas vous en dire beaucoup plus, je vous invite à découvrir ces trésors par vous mêmes, c'est franchement de très très bonne facture...
Lire la suite